Maison de Gadagne
La maison de Gadagne (Guadagni ou Gadagni en italien) est une famille marchande de Florence dont la puissance naît au XIVe et disparaît à la fin du XVIe siècle.
Gadagne | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | De gueules à la croix dentelée d'or | |
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Devise | Exaltabitur | |
Pays ou province d’origine | Italie | |
Allégeance | République de Florence Royaume de France |
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Histoire
Origine florentine
Dès 1290, les Gadagne sont présents à Florence en tant que marchands-banquiers. Ils possèdent des comptoirs à Paris et Rome. Ils prennent une grande importance politique au sein de leur cité[1]. Dès 1293, un des leurs est élu gonfalonnier, et cette prestigieuse fonction leur échoit à nouveau en 1305 avec Piero Guadagni. Durant le XIVe siècle, la famille tient un rang illustre à Florence, que ce soit par ses activités commerciales, politiques ou militaires[2].
À la suite d'un conflit interne à la cité toscane, la victoire de Cosme l'Ancien en 1434 entraîne un certain nombre d'exils dont celui des Gadagne. L'un d'entre eux, Simon, avait travaillé pour ses activités commerciales à Genève et Lyon. Lors de son exil, il commence par se réfugier à Turin, avant de rejoindre la cité rhodanienne[2].
Branche lyonnaise
Simon de Gadagne est le premier membre de la famille à s'installer à Lyon au milieu du XVe siècle, y amenant une partie de ses enfants.
Son fils Thomas Ier y crée sa propre compagnie et y connaît le succès. Il s'insère dans la vie politique locale en étant conseiller en 1501 et consul en 1505. Il se lie par le mariage avec une puissante famille locale, les Buatier, en 1507. Il fait établir dans l'église des Florentins Notre-Dame-de-Confort, la chapelle Saint-Thomas-apôtre pour sa famille. Il y est inhumé[1].
Dès cette époque, la famille de Gadagne finance les rois de France dans leurs expéditions en Italie[1].
Des membres de la famille quittent le monde de la banque pour investir le monde militaire et les offices royaux, dont Guillaume, fils de Thomas II. Ce dernier est le successeur de son oncle Thomas Ier à la tête des affaires familiales. Il poursuit ses prêts aux rois et devient ainsi conseiller de François Ier. Toujours investit dans la cité rhodanienne, il devient échevin en 1537, fonde un pavillon pour les pestiférés dans l'enceinte hospitalière de Saint-Laurent-des-Vignes, loue l'hôtel de Gadagne à la famille Pierrevive et devient propriétaire du domaine de Beauregard[3].
Époque moderne
En 1598, la fille de Thomas III épouse Georges de Galléan, baron de Vedène. Leurs descendants fondent ainsi la branche des Galléan-Gadagne. La baronnie de Vedène est érigée en duché par le pape Clément VI en 1669[3].
L'union de la fille de Guillaume, Diane de Gadagne, avec Antoine de la Baume d'Hostun, seigneur de Saint-Nazaire, le , au château de Bouthéon[4] crée au sein de la famille de la Baume, la branche des Gadagne d'Hostun lorsque leur fils aîné, Balthazard, devient héritier universel de Guillaume[3].
Armoiries
- Armes : De gueules à la croix dentelée d'or.
- Cimier : une tĂŞte de licorne d'argent ou un buste de sauvage.
- Supports : deux lions ou un dragon ou deux anges.
- Devise : EXALTABITUR
Généalogie
Généalogie des branches lyonnaises des Gadagne :
Simon (1411-1468) | Ginevra Castellani (?-1508) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Francesca (1448-1449) | Migliore (1451-1468) | Imberta (?-?) | Olivier (1452-1541) | Iacopo I (1454-1455) | Thomas Ier (1454-1533) | Leonarda (1457-1458) | Giovanna (1458-?) | Maddalena (1462-1505) | françois (1464-?) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Oretta Giovanni | Peronette Buatier (?-1521) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Simon (1489-1528) | Pierre (1491-1540) | Jean-baptiste (1493-?) | Ginevra (?-?) | Thomas II (1495-1543) | Iacopo II (1497-1569) | Lisabetta (?-1506) | Francesco (1502-1555) | Filippo (1504-1555) | Paul-Antoine (1509-1566 | Andrea (?-?) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Peronette Berti | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hélène | Olivier | Guillaume (1534-1601) | François | Jeanne | Jean | Thomas III (1539 ?-1594) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Source et bibliographie
- Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek et Pavel Ouvarov, « Banque et pouvoir au XVIe siècle : la surintendance des finances d'Albisse Del Bene », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 149-2,‎ , p. 249-291 (lire en ligne)
- Patrice Béghain, Bruno Benoît, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, BNF 42001687)
- Michel Francou, Armorial des Florentins à Lyon à la Renaissance, Lyon, Éditions du Cosmogone, , 59 p. (ISBN 978-2-8103-0020-4)
- Richard Gascon, Grand commerce et vie urbaine au seizième siècle : Lyon et ses marchands, Paris & La Haye, Mouton, coll. « École pratique des hautes études. Sixième section. Sciences économiques et sociales. Centre de recherches historiques. Civilisations et sociétés » (no 22), , 2 vol., 1001 p. (BNF 35371690)
- Pierre Grellet de la Deyte, « Un Grand mariage au château de Bouthéon-en-Forez en l’an 1424 », Bulletin de La Diana, vol. 9,‎ , p. 215-231 (lire en ligne, consulté le ).
- Giuseppe Iacono et Salvatore Ennio Furone, Les marchands banquiers florentins et l'architecture à Lyon au seizième siècle, Paris, Publisud, , 285 p. (ISBN 978-2-86600-683-9, OCLC 406439976)
- Édouard Lejeune, La saga lyonnaise des Gadagne, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 192 p. (ISBN 978-2-84147-153-9)
- Luigi Passerini, Genealogia e storia della famiglia Guadagni, Florence, Cellini, , 171 p. (BNF 31064839, lire en ligne)
- M. Rocke, « The Guadagni of Florence : Family and Society », Medieval and Early Moderne Italy,‎
- (lt) Georges Yver, De Guadagniis, mercatoribus Florentinis Lugduni, XVI, Paris, Cerf, , 115 p. (BNF 31677741)
Références
- Francou 2009, p. 26
- Iacono & Furone, 1999, p. 49
- Francou 2009, p. 27 et Lejeune, 2004
- Grellet de la Deyte 1966, p. 224