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MĂ©part

Sous l'Ancien RĂ©gime, un mĂ©part est une communautĂ© de prĂȘtres.

On parle alors de prĂȘtre mĂ©partiste.

On trouve dans un ouvrage écrit en 1696 consacré à l'Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint Estienne de Dijon par l'abbé Fyot la définition suivante :

Le fond des revenus destinés à la desserte des obits, fondations et autres services des paroisses de Dijon est partagé en plus ou moins de parties à proportion que ce fond est plus grand ou plus petit et à proportion aussi que ces églises ont besoin aussi d'un plus grand nombre d'ecclésiastiques pour les desservir, que ces parties ou portions sont appelées méparts et que les ecclésiastiques qui font le service de ces obits et fondations et qui ont part à ces revenus, sont à cause de cela appelés mépartistes.

Il précise l'étymologie du mot mépart qui viendrait du latin misparistae abréviation de mixti-partistae ou de medi-partistae parce que ces parts ou portions étaient sous-divisées et que les méparts étaient de moindre revenu que les cures ou les canonicats.

Le curĂ© de la paroisse est alors le chef de la communautĂ© des prĂȘtres.

Les communautĂ©s de prĂȘtres recevant des mĂ©parts sont constituĂ©s de prĂȘtres nĂ©s et habitant dans la paroisse. Ils sont aussi appelĂ©s enfants prĂȘtres. Ces communautĂ©s s'observent dans plusieurs diocĂšses de France.

Dans les diocĂšses d'Autun, Besançon, Chalon-sur-SaĂŽne et Dijon, ces communautĂ©s de prĂȘtres de paroisses sont appelĂ©es fraternitĂ© ou mĂ©part.

Dans le Massif Central, on les appelle prĂȘtres "filleul". Quand ils sont regroupĂ©s en communautĂ©s structurĂ©es on les dĂ©signe sous le nom de "communalistes" ou de "prĂȘtres sociĂ©taires".

La particularitĂ© de ces communautĂ©s de prĂȘtres c'est qu'elles n'ont pas de place dans la hiĂ©rarchie catholique bien que leur existence ne puisse ĂȘtre ignorĂ©e.

À l'origine ces communautĂ©s de prĂȘtres avaient Ă©tĂ© fondĂ©es pour la cĂ©lĂ©bration des fondations de messes et contribuer Ă  leur solennitĂ©. L'enfant prĂȘtre a d'abord comme fonction d'intercĂ©der par la priĂšre auprĂšs des saints pour l'Ăąme des disparus. Le prĂȘtre sociĂ©taire n'a pas un rĂŽle trĂšs Ă©loignĂ© dans l'Ă©glise de sa paroisse de celui de chanoine dans une collĂ©giale.

Ces communautĂ©s de prĂȘtres font partie de la communautĂ© paroissiale et gĂšrent le patrimoine que possĂšde la communautĂ©. Ces communautĂ©s ont un rĂŽle Ă  la fois spirituel et Ă©conomique. Dans le Midi de la France, des Ă©tudes ont montrĂ© que ces collĂšges peuvent fonctionner comme des sociĂ©tĂ©s de crĂ©dit au profit des habitants de la paroisse. Elles ont montrĂ© que les familles consacraient alors un des enfants Ă  la prĂȘtrise pour que celui-ci puisse jouir de la portion de dĂźme qui va lui revenir.

Le rĂŽle particulier de ces collĂšges de prĂȘtres a entraĂźnĂ© une mise en concurrence avec les curĂ©s. Ils ont participĂ© activement Ă  constituer l'identitĂ© de la paroisse.

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • Robert Folz, Le MĂ©part dans les Ă©glises bourguignonnes, FacultĂ© de droit et des sciences Ă©conomiques, Dijon, 1964 (extrait de MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, fasc. 24, 1963, p. 229-245)
  • StĂ©phane Gomis, Les "enfants prĂȘtres" des paroisses d'Auvergne, XVIe-XVIIIe siĂšcles, Presses Universitaires Blaise-Pascal (collection "Études sur le Massif Central"), 2006 (ISBN 2-84516-290-1)
  • Louise Welter, Les communautĂ©s de prĂȘtres dans le diocĂšse de Clermont au XIIIe au XVIIIe siĂšcle, Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 35, 1949, p. 6-7
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