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MĂ©moires interrompus

Mémoires interrompus est un essai réflexif et biographique écrit par Georges-Marc Benamou sur la base de conversations avec le président de la République François Mitterrand.

MĂ©moires interrompus
Auteur François Mitterrand,
Georges-Marc Benamou
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai, Politique, Chronique
Éditeur éd. Odile Jacob
Date de parution
Nombre de pages 246
ISBN 2-738-10402-9

Présentation

François Mitterrand devient proche, lors de son second septennat, de Georges-Marc Benhamou. Ils décident d'écrire un livre basé sur leurs conversations, et les enregistre. Mitterrand confie à Pierre Favier et Michel Martin-Roland qu'il a retravaillé lui-même le livre, car « ce qu'il [Benhamou] m'a remis est confondant. Il pose des questions de primate et en plus il connaît rien au gaullisme »[1].

Contenu

François Mitterrand a toujours Ă©tĂ© fĂ©ru d'Histoire de France, beaucoup de ses livres en portent rĂ©fĂ©rence, c'est ce qu'il confirme dans la prĂ©face : « L'histoire de la France me possĂ©dait, j'aimais ses hĂ©ros, ses fastes, et les grandes idĂ©es venues d'elle qui avaient soulevĂ© le monde. Â»

Il avoue sa profonde conviction d'avec un destin historique, proférée depuis le temps de la captivité, avec en écho la voix du général de Gaulle, celui qui à un moment terrible de l'histoire de son pays, portait l'espoir fou du relèvement, de la rédemption. Admiration de l'homme, contestation de ses méthodes et de sa politique. C'est avant tout son dialogue avec la France qu'il poursuit ici avec le concours de Georges-Marc Benamou, un dialogue de plus d'un demi-siècle que seuls la mort a interrompu.

Le président juge Charles de Gaulle en ces termes : « Sympathique ou antipathique, en ce qui concerne de Gaulle, il n’est pas possible de trancher. Il me surprenait. J’appréciais qu’il fût d’un modèle peu courant. Autoritaire, il savait se montrer diplomate et courtois. Sa maîtrise, sa force d’âme me rebutait. Son identification au pouvoir était telle qu’il ne restait plus d’espace pour le réveil de la démocratie, réveil dont il était comptable. Il supportait mal que ses avis fussent discutés. Nul n’était moins fait que lui pour la période qui commençait (en 1946), qui était son œuvre ».

Citations tirées du livre

  • Quand on est dans l’action, il n’y a pas d’immense dĂ©ception !, page 47
  • Quand j’utilise le mot « pĂ©taudière », cela signifie que personne ne tenait plus rien, que PĂ©tain servait de couvercle Ă  une marmite en pleine Ă©bullition. […] Vichy, c’était un rĂ©gime faible, informe et sans âme, inspirĂ© par des fascistes, des antisĂ©mites et des idĂ©ologues dĂ©terminĂ©s, n’ayant pas froid aux yeux. […] Profitant de cette « pĂ©taudière », ils avaient occupĂ© le terrain. Vichy n’était pas un bloc monolithique, et, très rapidement, ces gens allaient prendre plus d’importance que les autres, page 75
  • L’épuration Ă©tait semblable Ă  toutes les pĂ©riodes qui concluent une guerre civile. Elle Ă©tait faite, et souvent mal faite. Il y a eu les fusillĂ©s qui s’imposaient, si j’ose dire, et puis ceux qui ne s’imposaient pas, et puis d’autres, qui auraient dĂ» s’imposer, page 161
  • La bourgeoisie a toujours choisi son intĂ©rĂŞt, ou ce qu’elle croyait ĂŞtre son intĂ©rĂŞt. Le patriotisme ne fait partie de ses intĂ©rĂŞts que sous bĂ©nĂ©fice d’inventaire, page 168
  • La droite dĂ©fend des intĂ©rĂŞts si puissants qu’elle n’hĂ©site pas Ă  Ă©liminer ceux qui se trouvent sur son chemin, qui entravent la marche de ses affaires. […] Et la haine est d’autant plus grande si celui qui gĂŞne vient de chez elle. […] Pour cette bourgeoisie de droite, il est presque normal qu’un ouvrier soit communiste, un employĂ© socialiste, mais quand l’un des siens lui Ă©chappe, ça ne se pardonne pas, page 221-222
  • Je crois pour demain comme hier Ă  la victoire de la gauche, Ă  condition qu’elle reste elle-mĂŞme. Qu’elle n’oublie pas que sa famille, c’est toute la gauche. Hors du rassemblement des forces populaires, il n’y a pas de salut, page 246

Bibliographie

  • MĂ©moire Ă  deux voix, François Mitterrand - Elie Wiesel, Ă©d. Odile Jacob, 1995
  • Le Dernier Mitterrand, Georges-Marc Benamou, Plon, Paris, 2005, (ISBN 2-259-20179-2)

Notes et références

  1. Michel Martin-Roland, La décennie Mitterrand, Seuil, ©1990-©1999 (ISBN 2-02-014427-1, 978-2-02-014427-8 et 2-02-010329-X, OCLC 23766971, lire en ligne)

Liens externes

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