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Lydienne Yen-Eyoum

Lydienne Yen-Eyoum, née le 28 juin 1959, est une avocate franco-camerounaise, arrêtée en 2010 au Cameroun, détenue dans des conditions inhumaines, quatre ans dans l’attente d’un procès puis condamnée à vingt-cinq ans de prison. Les Nations unies ont estimé en juin 2015, que son arrestation et son incarcération étaient « arbitraires ». Elle est finalement libérée en juillet 2016.

Lydienne Yen-Eyoum
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Biographie
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Biographie

Avocate au barreau de Douala, Lydienne Yen-Eyoum se marie en août 2006, à un Français, Michel Loyse, ex-directeur d’une banque française au Cameroun. Elle est avocate de l’État camerounais au moment de son arrestation, en janvier 2010, dans le cadre de l’opération Épervier[1] - [2]. Cette opération est théoriquement une opération judiciaire camerounaise s’inscrivant dans le cadre de la lutte anti-corruption. Mais elle a aussi servi de prétexte au pouvoir pour se débarrasser de concurrents potentiels du Président. En l’occurrence, Lydienne Yen Eyoum est accusée de détournement de fonds alors qu’elle avait réussi à récupérer une créance de la filiale camerounaise de la Société générale, agissant sur instruction du ministre des Finances. Un arrangement en coulisses entre la banque et le pouvoir, et la volonté de faire tomber le ministre des Finances, aurait fait d’elle un bouc émissaire[2] - [3].

Elle obtient la nationalitĂ© française en septembre 2010, en dĂ©tention. Ceci lui permet de porter plainte Ă  Paris, en juillet 2011, une procĂ©dure dĂ©fendue par ses avocats français, Caroline Wassermann et Christian Charrière-Bournazel, et lancĂ©e notamment contre le prĂ©sident camerounais Paul Biya, pour « dĂ©tention arbitraire, tortures et actes de barbarie ». Lydienne Yen-Eyoum est dĂ©tenue Ă  la prison de Kondengui, oĂą 800 places sont disponibles pour 4 500 dĂ©tenus, dont beaucoup portent des fers aux pieds[4]. Elle est prise Ă  partie par certaines de ses codĂ©tenues[3], avant d'ĂŞtre placĂ©e en cellule individuelle. MalgrĂ© l'avis contraire du parquet de Paris, une juge d'instruction française, Sylvia Zimmermann, dĂ©cide d'enquĂŞter sur ces faits, la dĂ©tention provisoire de Lydienne Yen-Eyoum dĂ©passant dĂ©jĂ  les limites fixĂ©es par la loi camerounaise[2].

Fin 2014, après plusieurs années de détention sans procès, elle est condamnée à vingt-cinq ans d’emprisonnement par un tribunal criminel spécial. Le , cette condamnation est confirmée par la Cour suprême camerounaise, le dernier niveau de juridiction du Cameroun[1]. Peu de temps après, saisies par les avocats de Lydienne Yen Eyoum, les Nations unies estiment que cette arrestation et cette incarcération sont « arbitraires »[5].

Le , une remise totale de la peine restante à purger est accordée par Paul Biya dans un décret présidentiel. Elle est libérée et prise en charge par l’ambassade de France[5].

Références

  1. Palasciano 2015, Le Monde.
  2. RĂ©daction LP 2011, Le Parisien.
  3. Malagardis 2016, Libération.
  4. Pierrat 2013, Le Point.
  5. Olivier 2016, Jeune Afrique.

Voir aussi

Bibliographie

  • Mathieu Olivier, « Cameroun : l’avocate Lydienne Yen Eyoum a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  • Maria Malagardis, « DĂ©tenue après un procès bâclĂ©, une Franco-Camerounaise finalement graciĂ©e », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  • RĂ©daction LM et AFP, « DĂ©tenue au Cameroun depuis 2010, Lydienne Yen-Eyoum a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Andrea Palasciano, « DĂ©cryptage. Cameroun : quatre questions pour comprendre l’affaire Lydienne Yen-Eyoum », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • JĂ©rĂ´me Pierrat, « Un espoir pour les Français prisonniers Ă  l'Ă©tranger. La Cour de cassation a autorisĂ© une Franco-Camerounaise, dĂ©tenue sans jugement et dans des conditions inhumaines Ă  YaoundĂ©, Ă  porter plainte en France », Le Point,‎ (lire en ligne).
  • RĂ©daction LP, « Il se bat pour libĂ©rer son Ă©pouse emprisonnĂ©e au Cameroun », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  • Alain LĂ©authier, « L'avocate franco-camerounaise Yen-Eyoum incarcĂ©rĂ©e illĂ©galement. Mais chut! », Marianne ,‎ (lire en ligne).
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