Lumières dans la nuit
Lumières dans la nuit (LDLN) est une revue bimestrielle française d'ufologie créée en 1958 par Raymond Veillith au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire. À la fin des années 1970, elle passait pour être la principale revue spécialisée française dans ce domaine.
Lumières dans la Nuit | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Bimestriel |
Genre | Ufologie |
Diffusion | Par correspondance ex. (cinq fois par an) |
Date de fondation | 1958 |
Directeur de publication | Jean-Louis Lagneau |
Site web | http://www.ldlnufologie.com/ |
Joël Mesnard a dirigé LDLN de à , depuis Brétigny-sur-Orge de 1988 à 1998 puis de Saint-Julien-l'Ars de 1998 à 2014.
Historique
De 1958 à 1988 (Raymond Veillith)
Après avoir correspondu avec Alfred Nahon, un psychologue-graphologue fondateur en 1954 de l'Association mondialiste interplanétaire, Raymond Veillith, un astronome amateur, crée en la revue Lumières dans la nuit (LDLN), qui devient l'organe d'un groupe d'études du même nom qui se consacre au départ à l'étude de ce qu'elle appelle les « mystérieux objets célestes » ou « MOC » (en plus de publier des Pages supplémentaires bimestrielles réservées à des problèmes connexes)[1]. En 1969, le comité de rédaction de LDLN comprend, entre autres, Aimé Michel, Raymond Veillith, Michel Monnerie et Fernand Lagarde.
Durant les années 1960, la revue recentre progressivement son intérêt sur le seul phénomène ovni[1]. À partir de 1968, elle est imprimée et non plus ronéotypée[2].
Dans les années 1970, le groupe se retrouve à la tête d'un important réseau de délégués régionaux, d'enquêteurs et de groupements régionaux. La « vague de 1974 » en France et l'écho qu'elle rencontre dans la grande presse et à la radio (France Inter), ouvrent de nouvelles perspectives à LDLN, à l'époque une des trois publications spécialisées dans ce domaine. Elle voit le nombre de ses abonnés grimper en flèche, atteignant jusqu'à 4750 abonnés en 1980[3].
À partir de 1978, Veillith commence à recevoir pour publication des articles mettant en avant ce qu'on appelle l'hypothèse sociopsychologique ou HSP comme explication des témoignages de personnes ayant vu des ovnis : les témoins seraient mythomanes ou victimes d'erreurs de perception ou encore incapables d'identifier des objets banals. C'est la période des « nouveaux ufologues », dénomination que se donnent les tenants de l'HSP. En plus de créer une scission permanente dans le milieu ovnilogique, cette évolution provoque la chute des abonnements, ramenés à environ 1450 en 1988[3].
De 1988 à 2014 (Joël Mesnard)
En 1988, après trente années passées à faire vivre la revue, Raymond Veillith décide de prendre sa retraite. En septembre, Joël Mesnard (1943-2022), un ancien professeur de mathématiques devenu journaliste à Aviation magazine, lui rachète Lumières dans La nuit (qui est non pas une association à but non lucratif, mais une société commerciale, domiciliée à Chambon-sur-Lignon où résidait Veillith). Venu à l'ufologie en 1966 et ayant travaillé comme enquêteur pour le Groupe d'étude des phénomènes aériens ou GEPA, Mesnard dirige la revue depuis Brétigny-sur-Orge dans l'Essonne puis Saint-Julien-l'Ars dans la Vienne : nombre d'associations et d'auteurs ufologues (notamment Gildas Bourdais et Jean Sider) se chargent des écrits. Mesnard écrit aussi quelques articles[2].
À partir du , Mesnard cesse de s'occuper de LDLN.
Après 2014
D'octobre 2014 à 2016, la revue est dirigée par Sylvie et Laurent Boulanger et elle est publiée à Sainte-Croix (Saône-et-Loire). Le , la revue est mise en liquidation judiciaire par M. Jean-Jacques Deslorieux, mandataire judiciaire. En , elle est reprise par Jean-Louis Lagneau et republiée à Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne), sous le titre provisoire de Lumières Diurnes Lumières Nocturnes (LDLN)[2]. Depuis le , le titre Lumières Dans La Nuit est de nouveau repris par la revue.
Accueil critique
À la fin des années 1970, Lumières dans la Nuit est considérée comme « la principale revue spécialisée française » sur la question des ovnis[4]. À la suite de la vague d'observations d'ovnis du , considérée officiellement comme étant due à la rentrée atmosphérique du 3e étage de la fusée soviétique Proton, Joël Mesnard développe dans LDLN sa théorie du « parasitage des rentrées atmosphériques de fusées et de satellites » par des ovnis. Cette théorie est critiquée en 1990 par l'ufologue Robert Alessandri dans l'ouvrage OVNI. Lueurs sceptiques[5], où il fait remarquer qu'« il n'y a malheureusement pas de diplôme d'enquêteur en ufologie, et [que] les enquêtes dans LDLN sont faites par à peu près n'importe quel lecteur de bonne volonté, mais pas forcément formé ni habitué au recueil de témoignages. »
Notes et références
- Pierre Lagrange, « Enquêtes sur les soucoupes volantes. La construction d’un fait aux États-Unis (1947), et en France (1951-1954) », Terrain, (DOI 10.4000/terrain.2973, lire en ligne) — « Veilith [Veillith] fondera, après avoir correspondu également avec l'Association mondialiste interplanétaire de Nahon, la revue Lumières dans la nuit, dont le champ d'action se restreindra à partir de la mi-soixante aux seuls « mystérieux objets célestes », renvoyant les problèmes connexes à des Pages supplémentaires bimestrielles » (Note 21).
- « La revue "Lumières dans la nuit" LDLN », Forum Touraine insolite,
- Joël Mesnard, Les apparitions d'Ovnis : les dossiers non classés, Le Mercure Dauphinois, , 448 p. (présentation en ligne)
- David Rossoni, Éric Maillot et Éric Guillaume, Les OVNI du CNES : 30 ans d'études officielles 1977-2007, Éditions book-e-book, coll. « Zététique », , p. 393 — « La situation va changer significativement avec la publication par Michel Monnerie, alors membre du comité de rédaction de Lumières dans la Nuit, la principale revue spécialisée française, des ouvrages Et si les ovnis n'existaient pas ?, en 1977, et Le naufrage des extraterrestres, en 1979 ».
- Robert Alessandri, « 5 novembre 1990 : les ovnis fabriqués par des ufologues », dans R. Alessandri, J.-M. Abrassart et P. Seray, OVNI. Lueurs sceptiques (les dossiers de Sceptic-Ovni no 3), Lulu.com, , 424 p. (présentation en ligne), p. 71-367.
Voir aussi
Bibliographie
- Raymond Veillith, « La revue Lumières dans la Nuit », dans F. Lagarde (dir.), Mystérieuses soucoupes volantes, Paris, Éditions Albatros, , p. 303-309.
- (en) Pierre Lagrange, « Close Encounters of the French Kind », dans Diana G. Tumminia (éd.), Alien Worlds: Social and Religious Dimensions of Extraterrestrial Contact, Syracuse University Press, , 364 p. (présentation en ligne), p. 153-190 — LDLN est mentionnée p. 171.