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Luis Alberto Lacalle Pou

Luis Alberto Lacalle Pou, né le à Montévidéo, est un homme d'État uruguayen. Membre du Parti national, il est président de la République depuis le .

Luis Alberto Lacalle Pou
Illustration.
Luis Alberto Lacalle Pou en 2020.
Fonctions
Président de la république orientale de l'Uruguay
En fonction depuis le
(3 ans et 4 mois)
Élection 24 novembre 2019
Vice-président Beatriz Argimón
Gouvernement Lacalle Pou
Prédécesseur Tabaré Vázquez
SĂ©nateur
–
(4 ans, 5 mois et 28 jours)
Président de la Chambre des représentants
–
(1 an)
Prédécesseur Ivonne Passada
Successeur Jorge Orrico
Député
–
(15 ans)
Circonscription DĂ©partement de Canelones
Biographie
Nom de naissance Luis Alberto Alejandro Aparicio Lacalle Pou
Date de naissance
Lieu de naissance Montevideo (Uruguay)
Nationalité Uruguayen
Parti politique Parti national
Père Luis Alberto Lacalle
Conjoint Lorena Ponce de LeĂłn
Diplômé de Université catholique d'Uruguay

Éléments personnels

Alberto Lacalle Pou est le fils de Luis Alberto Lacalle, président de l'Uruguay de 1990 à 1995, et de la sénatrice Julia Pou. Il est le petit fils de Luis Alberto de Herrera, qui fut le principal dirigeant du Parti national pendant plusieurs décennies[1].

Ă€ l'âge de 14 ans, une consultation mĂ©dicale aux États-Unis rĂ©vèle qu'il a un problème d'hormone de croissance. Il suit un traitement Ă  base d'injections d'hormones qui lui permet d'atteindre une taille adulte de 1,70 m[2].

Il a étudié aux British Schools de Montevideo, l'une des écoles les plus prestigieuses et les plus chères du pays, puis à l'Université catholique, également privée. Il est à cette époque consommateur de marijuana et de cocaïne. Il est par ailleurs passionné de surf, qu'il pratique depuis son enfance[2].

Lacalle Pou est marié à Lorena Ponce de León, une paysagiste engagée à ses cotés en politique, et il est père de trois enfants, dont deux nés par fécondation in vitro[2].

Parcours politique

DĂ©buts

Il est élu député en 1999, président de la Chambre des représentants en 2011 et sénateur en 2015. À la tête de l’opposition, il s’oppose aux lois les plus emblématiques des gouvernements de gauche (légalisation de l'avortement, reconnaissance du mariage homosexuel, loi sur la journée de travail des ouvriers agricoles, lois en faveur des employés domestiques, etc.). Il se définit comme très croyant, raison pour laquelle il met en avant son engagement contre l'avortement[1].

Élection présidentielle de 2014

Candidat du Parti national à l'élection présidentielle de 2014, il obtient 43,4 % des voix face à Tabaré Vázquez (Front large, gauche), qui est élu pour un nouveau mandat cinq ans après avoir quitté le pouvoir[1].

Élection présidentielle de 2019

Luis Alberto Lacalle Pou en 2019.

Lors des élections générales de 2019, après un ballotage avec le candidat du Front large Daniel Martínez, Luis Lacalle est élu président de la République avec 50,6 % des voix. Dans le même temps, le Front large perd sa courte majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants, mais y conserve, de même qu’au Sénat, la majorité relative.

Président de la République

S’appuyant sur une coalition de cinq partis, allant du centre-droit à l’extrême droite, Alberto Lacalle Pou entend conduire une politique d’austérité. Durant sa campagne, il promet de réduire les dépenses de l'État afin de résorber le déficit public. Se revendiquant libéral, il déclare vouloir favoriser les chefs d'entreprise face à la « pression fiscale »[1] - [3].

Il propose avant son investiture d'établir une politique fiscale attractive afin d'attirer de riches étrangers. Le parti de gauche Frente Amplio déplore des initiatives qui pourraient conduire à un « recul » du pays, celui-ci risquant de redevenir « un paradis fiscal » comme par le passé[4].

Pandémie de Covid-19

Il est investi le pour un mandat de cinq ans. Son entrée en fonction coïncide avec l'annonce des premiers cas de Covid-19 au pays. Sa gestion est perçue comme plutôt efficace. Il refuse instaurer un confinement et promeut une « liberté responsable ». Le PIB chute de 5,8 % en 2020, puis rebondit de 4,5 % en 2021. L'inflation grimpe à 8 % en 2021[5].

Politique extérieure

Dès le mois de sa prise de fonction, son gouvernement annonce son retrait de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR), qu'il qualifie d'organisation devenue une « alliance politique idéologique contraire aux intérêts du pays ». Il annonce également son soutien à l'endroit de la candidature de Luis Almagro à sa réélection comme secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA)[6].

Politique économique et référendum de 2022

Alberto Lacalle Pou fait passer en juillet 2020 une « loi d'urgence » - lui permettant de contourner les dĂ©bats parlementaires - visant principalement Ă  accentuer la libĂ©ralisation de l’économie et restreindre le pouvoir syndical. Elle comprend diverses rĂ©formes dans de nombreux domaines : durcissement de certaines peines et crĂ©ation de nouveaux dĂ©lits, droits supplĂ©mentaires pour la police, recul de la reprĂ©sentation des enseignants dans l’institution scolaire, crĂ©ation d'un mĂ©canisme permettant d’expulser plus facilement les locataires en retard dans le paiement de leur loyer, augmentation de la limite des transactions en espèces, ainsi que l’impossibilitĂ© pour les travailleurs d’occuper leur entreprise lors de conflits avec le patronat. Les partis de gauche et les syndicats se sont largement mobilisĂ©s contre cette loi et parviennent Ă  rĂ©unir le nombre de signatures nĂ©cessaires (plus de 670 000 dans ce pays de 3,5 millions d’habitants) pour permettre la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum. Celui-ci a lieu le 27 mars 2022 : 50,02 % des votants se prononcent contre l’abrogation de la loi d'urgence, contre 48,67 % pour, soit une diffĂ©rence d'environ 20 000 voix[5].

Le projet du gouvernement de privatisation d'entreprises publiques telles que la société de télécommunications ANTEL, le port de Montevideo et la compagnie pétrolière nationale ANCAP, suscite des manifestations de grande envergure le 15 septembre 2021 dans le cadre d'une grève générale de 24 heures, très suivie, à l'appel du mouvement syndical. Les grévistes et manifestants entendent également obtenir du gouvernement des mesures de lutte contre le chômage et une augmentation des bas salaires[7].

Une réforme des retraites adoptée en 2023 fait reculer progressivement l'âge de départ à la retraite de 60 ans à 65 ans. La confédération syndicale uruguayenne, le PIT-CNT, organise des manifestations avec le soutien du Frente Amplio contre une réforme qu'il décrit comme « socialement inefficace » et « contre le peuple »[8] - [9]

Notes et références

  1. (es) Mercedes López San Miguel, « Quién es Luis Lacalle Pou, el nuevo presidente de Uruguay », sur Pagina12,
  2. (es) Elena Risso, « Quién es Luis Lacalle, el surfista que pone fin a 15 años de gobierno de izquierda en Uruguay », BBC News Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Lina Sankari, « En Uruguay, la droite emporte la présidence », sur L'Humanité,
  4. « Pour se repeupler, l’Uruguay lance des œillades aux (riches) étrangers », sur Courrier international,
  5. « Référendum en Uruguay : le camp souhaitant poursuivre la politique du président l’emporte », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (es) Presidencia de la República Oriental del Uruguay, « Uruguay se retira de la Unasur, regresa al TIAR y apoyará la reelección de Luis Almagro al frente de OEA », sur Presidencia de la República Oriental del Uruguay, (consulté le )
  7. « Uruguay : grève générale et manifestations massives contre la politique libérale du gouvernement », sur France Amérique latine,
  8. (es) « La Intersocial rechaza reforma de las jubilaciones en Uruguay », sur www.telesurtv.net
  9. (es) Deutsche Welle (www.dw.com), « Uruguay reforma ley y aumenta edad de jubilación a 65 años | DW | 28.04.2023 », sur DW.COM

Voir aussi

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