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Lothar Fritz Freie

Lothar Fritz Freie, né le à Burgwedel en Allemagne de l'Ouest (RFA) et mort le à Berlin-Est[1], est l'une des rares personnes abattues en passant le Mur de Berlin d'ouest en est.

Lothar Fritz Freie
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  27 ans)
Berlin-Est
Nationalité

Il grandit dans sa Basse-Saxe natale, puis s'installe Ă  Berlin-Ouest en 1977 pour y Ă©tudier le droit. « Pour des raisons inconnues Â», il abandonne ses Ă©tudes au bout de deux ans. Au chĂ´mage et sans argent, il subsiste tant bien que mal. Ayant perdu ses papiers d'identitĂ©, il ne peut pas retourner en RFA[1].

Le pont Bösebrücke, le Mur et les voies ferrées (1990).

Le vers 23 h, il pĂ©nètre le territoire de Berlin-Est en suivant la voie ferroviaire qui relie les deux parties de la ville sous le pont Helmut-Just, entre le secteur de Wedding Ă  l'ouest et celui de Prenzlauer Berg Ă  l'est. Il marche torse nu, en portant son pull-over Ă  la main. Les raisons pour lesquelles il cherche Ă  passer Ă  l'Est restent inconnues. Des gardes est-allemands sur le pont le repèrent, mais le perdent de vue dans l'obscuritĂ© ; il continue son chemin Ă  l'intĂ©rieur de Berlin-Est, et atteint le pont BösebrĂĽcke. LĂ , deux gardes l'interpellent d'une distance d'environ trente mètres : « Citoyen de Berlin-Ouest ! Vous ĂŞtes entrĂ© sur le territoire de la RĂ©publique dĂ©mocratique allemande Â». Ils lui ordonnent de faire demi-tour. Freie marmonne une rĂ©ponse inaudible, et fait demi-tour. Lorsqu'il repasse Ă  proximitĂ© du premier poste frontière sur le pont Helmut-Just, les gardes de ce poste, n'ayant pas connaissance des ordres que viennent de lui donner leurs collègues, lui ordonnent de s'arrĂŞter. Il se met Ă  courir ; les gardes ouvrent le feu. Grièvement blessĂ© au bassin, il est portĂ© au poste de guet, oĂą les gardes lui administrent les premiers soins. Il parvient Ă  leur dire qu'il est venu Ă  l'Est pour « monter une tente Â». ÉvacuĂ© Ă  l'hĂ´pital, il est opĂ©rĂ© d'urgence, et y dĂ©cède le [1].

L'Ă©vĂ©nement Ă  la frontière a Ă©tĂ© observĂ© par le personnel frontalier de Berlin-Ouest. Les mĂ©dias de l'Ouest s'y intĂ©ressent. Le gouvernement fĂ©dĂ©ral de la RFA et le SĂ©nat de Berlin-Ouest condamnent ce qui s'est produit comme Ă©tant contraire Ă  l'esprit du traitĂ© fondamental de 1972 et des accords d’Helsinki. Hans-Otto Bräutigam, ambassadeur de la RFA en RDA, proteste auprès du ministère est-allemand des Affaires Ă©trangères. Le commandement du secteur français de Berlin-Ouest exprime Ă©galement ses protestations. Les autoritĂ©s est-allemandes prĂ©tendent que Freie a attaquĂ© les gardes frontaliers, et protestent formellement en retour contre cette incursion, demandant que Berlin-Ouest prenne « des mesures pour Ă©viter ce type d'attaques sĂ©rieuses Â». Le corps de Lothar Freie est incinĂ©rĂ© et inhumĂ©, avant que les autoritĂ©s de l'Est ne confirment son dĂ©cès Ă  celles de l'Ouest[1].

En 1993, à la suite de la réunification de l'Allemagne, les deux gardes du poste de guet du pont Helmut-Just sont inculpés. Le garde ayant tiré est jugé comme mineur, car il avait vingt ans au moment des faits ; il est reconnu coupable d'homicide et condamné à deux ans de prison, peine immédiatement commuée en liberté surveillée avec mise à l'épreuve. Son camarade, qui n'a pas tiré, est reconnu coupable de complicité, et condamné à un an et huit mois de liberté surveillée[1].

Articles connexes

Références

  1. (en) "Lothar Fritz Freie", Chronik der Mauer
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