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Ljuba (peintre)

Ljubomir Popović, dit Ljuba, nĂ© Ă  Tuzla en Bosnie-HerzĂ©govine le et mort Ă  Belgrade (Serbie) le , est un peintre français d'origine serbe (ex Yougoslavie).

Ljubа Popović
Ljuba photographiĂ© dans son atelier par Vican Vicanović, 1979.
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
Đ‰ŃƒĐ±ĐŸĐŒĐžŃ€ ĐŸĐŸĐżĐŸĐČоћ
Nom de naissance
Ljubomir Popović
Nationalité
Activité
Site web

Biographie

Ljubomir Popović, dit Ljuba, naĂźt le Ă  Tuzla (Royaume de Yougoslavie), dans le territoire de l’actuelle Bosnie-et-HerzĂ©govine. Sa mĂšre Spasenija est fille d’un prĂȘtre orthodoxe tandis que son pĂšre Aleksa est un riche marchand. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ils s’installent Ă  Valjevo, en Serbie, oĂč Ljuba fait toute sa scolaritĂ©.

En 1953, le lycĂ©e terminĂ©, il part Ă  Belgrade, avec l’intention d’apprendre le mĂ©tier de peintre Ă  l’AcadĂ©mie des arts appliquĂ©s. ArrivĂ© trop tard pour l’examen d’entrĂ©e, il s’inscrit Ă  la FacultĂ© d’histoire de l’art et, parallĂšlement, Ă  un atelier de dessin sur le motif. L’annĂ©e suivante, il est reçu au concours de l’AcadĂ©mie des arts appliquĂ©s. De cette Ă©poque datent les Ă©tudes de nu grandeur nature ainsi que les premiĂšres peintures Ă  l’huile, avec des ĂȘtres Ă©tranges plongĂ©s dans une atmosphĂšre Ă©touffante et angoissante.

À partir de 1957, Ljuba poursuit ses Ă©tudes Ă  L’AcadĂ©mie des Beaux-Arts, grĂące au soutien du professeur Marko Čelebonović qui l’accepte dans sa classe. AprĂšs le dĂ©part de Čelebonović pour Paris, Ljuba termine ses Ă©tudes dans la classe de Đorđe Andrejević Kun puis se perfectionne, pendant deux annĂ©es supplĂ©mentaires, dans « l’atelier de MaĂźtre » de Milo Milunović. Lors de la traditionnelle exposition d’Ɠuvres d’élĂšves, qui clĂŽt la derniĂšre annĂ©e d’études, Ljuba se lie d’amitiĂ© avec le peintre Leonid Ć ejka (en), fondateur du mouvement Mediala (sr). En 1960, les tableaux de Ljuba font partie de la IIIe exposition de Mediala, Ă  la Galerie Grafički kolektiv.

À l’automne 1963, Ljuba quitte dĂ©finitivement Belgrade pour Paris, en emportant avec lui un carton de dessins et cinq toiles roulĂ©es. GrĂące Ă  une lettre de recommandation du professeur Čelebonović, il rencontre Ginette Signac, fille du peintre Paul Signac, qui va l’introduire dans le milieu artistique parisien. C’est elle qui le prĂ©sente Ă  RenĂ© de Solier, historien et critique, passionnĂ© d’art fantastique. En 1971, celui-ci Ă©crira le texte de la premiĂšre monographie sur Ljuba, Ă©galement premiĂšre monographie sur un peintre yougoslave jamais sortie en France.

Par l’intermĂ©diaire de RenĂ© de Solier, Ljuba fait connaissance du galeriste Marcel Zerbib, adepte du surrĂ©alisme et protecteur des peintres proches de ce mouvement. Il  lui achĂšte les tableaux apportĂ©s de Belgrade, lui trouve un atelier et organise des expositions personnelles Ă  Paris et Ă  Bruxelles. En frĂ©quentant Marcel Zerbib, Ljuba entre en contact avec de nombreux acteurs de la scĂšne intellectuelle parisienne. BientĂŽt Ă©criront sur lui AndrĂ© Pieyre de Mandiargues, Alain Jouffroy, RenĂ© Etiemble, Patrick Waldberg, Alain Bosquet, Gustav RenĂ© Hocke (de), etc. Au dĂ©but des annĂ©es 70, il  entame une collaboration et une amitiĂ© avec la galeriste Thessa Herold qui dureront jusqu’à la fin de ses jours.

La carriĂšre internationale de Ljuba est marquĂ©e par un grand nombre d’expositions particuliĂšres et collectives, la publication de treize monographies, une riche filmographie et une quantitĂ© d’articles dans des revues littĂ©raires et artistiques. Ljuba Ă©tait Ă©galement prĂ©sent dans l’espace culturel de son pays d’origine. GrĂące Ă  son soutien a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e la Galerie Moderne Valjevo qui fĂȘte en 2019 plus de trente ans d’activitĂ©s.

Il meurt le , Ă  Belgrade, deux mois seulement aprĂšs le vernissage de sa derniĂšre exposition parisienne. Il est enterrĂ© Ă  Valjevo, en haut d’une colline qui surplombe la maison de son enfance.

ƒuvre

La peinture de Ljuba est le plus souvent qualifiĂ©e de surrĂ©aliste, de fantastique ou de symboliste. Ljuba y a ajoutĂ© une quatriĂšme dimension, la « peinture intĂ©grale », liĂ©e au mouvement Mediala crĂ©Ă© Ă  Belgrade dans les annĂ©es 60, par Leonid Ć ejka. Cependant, il ne s’est jamais identifiĂ© Ă  aucun groupe, mouvement ou Ă©cole ni subi l’influence d’un autre peintre. Ljuba a toujours Ă©tĂ© Ă  l’écoute de son inconscient. Ses tableaux ne sont jamais la transposition purĐ” et simple de la rĂ©alitĂ©, ils peuvent exprimer des idĂ©es mĂ©taphysiques, spirituelles ou abstraites. Tout en absorbant des savoirs d’origine diverses, il poursuivait son propre fil conducteur vers le but qu’il s’était fixĂ© Ă  l’époque de son compagnonnage avec Ć ejka. Selon ses propres mots, la peinture intĂ©grale serait celle qui rĂ©unit un point de vue philosophique sur le destin de l’homme dans le monde, une capacitĂ© d’écoute des vibrations les plus fines de l’ñme et une maĂźtrise parfaite du mĂ©tier.

Les tableaux de Ljuba bouleversent le spectateur par leur charge Ă©rotique, par la prĂ©sence d’ĂȘtres Ă©nigmatiques, susceptibles de se mĂ©tamorphoser, de se dĂ©doubler, de s’enchevĂȘtrer ainsi que par une abondance de formes dont on n'est jamais sĂ»r si elles appartiennent au monde organique ou minĂ©ral, si elles proviennent de la rĂ©alitĂ© ou des contrĂ©es au-delĂ  de la conscience. Une approche plus approfondie dĂ©voile un sens inouĂŻ des harmonies chromatiques, une structure complexe caractĂ©risĂ©e par des perspectives multiples et inattendues, des rapports savamment Ă©tablis entre la reprĂ©sentation gĂ©nĂ©rale et les dĂ©tails minutieusement exĂ©cutĂ©s. L’univers somptueux et inquiĂ©tant que Ljuba a matĂ©rialisĂ© sur ses tableaux montre autant une personnalitĂ© hors norme qu’une riche culture picturale et une grande soif de connaissances les plus diverses.

Notes et références

    Source

    Catalogue de l'exposition Galerie de l'Académie Serbe des Sciences et des Arts (Belgrade-Serbie)


    Voir aussi

    Bibliographie

    Filmographie

    Liens externes

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