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Livre d'heures de Jeanne de France

Le Livre d'heures de Jeanne de France est un livre d'heures commandé en 1452 par le roi Charles VII, pour le mariage de sa fille Jeanne avec le comte de Clermont, futur Jean II de Bourbon.

Livre d'heures de Jeanne de France
Mois de janvier : un noble dîne au coin du feu.
Artiste
Maître de Jouvenel. Deux miniatures du style de Jean Fouquet (f.263v et 270v).
Date
1452
Type
Livre d'heures
Technique
Enluminure sur vélin
Dimensions (H Ă— L)
108 Ă— 76 mm
Format
336 feuillets
No d’inventaire
NAL 3244
Localisation
Protection

ClassĂ© comme trĂ©sor national en , il est acquis par la Bibliothèque nationale de France en Ă  la suite d'un appel auquel ont rĂ©pondu quelque 1 700 donateurs[1]. ConservĂ© sous la cote NAL 3244, le manuscrit est accessible sur Gallica[2] - [3].

Description

Le livre comporte 336 feuillets calligraphiés, un portrait de Jeanne en prière, des rubriques en lettres d'azur et 65 miniatures peintes : 28 à pleine page et 37 plus petites. Les peintures sont attribuées au Maître de Jouvenel, à l'exception de deux (folios 263v et 270v) du style de Jean Fouquet .

Historique

Le manuscrit a été réalisé en 1452 pour Jeanne de France, troisième fille de Charles VII et de Marie d'Anjou, à l'occasion de son mariage avec Jean II de Clermont, qui deviendra Jean II, duc de Bourbon en 1456. Les armoiries de Jeanne de France, parti de France et de Bourbon, posées sur un drap d'or aux monogrammes de Jésus et Marie, figurent à plusieurs reprises. La jeune princesse est peinte, agenouillée, en marge du folio 279 représentant la mise au Tombeau. Jeanne meurt en 1482.

Le manuscrit échoit à la seconde épouse du duc, Catherine d'Armagnac. Ses armoiries sont alors ajoutées, notamment au folio 13.

Après la mort de Catherine en 1487, la trace du manuscrit se perd jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il apparaît dans une vente de l'antiquaire Weigel de Leipzig, où l'acquiert le collectionneur Victor-Prosper Martin Le Roy (1842-1918), magistrat à la Cour des comptes de Paris. Il passe ensuite à son gendre, Jean-Joseph Marquet de Vasselot (1871-1946), historien d’art, conservateur au Musée du Louvre puis directeur du Musée de Cluny[2]. Il reste dans la famille jusqu'à sa mise aux enchères chez Christie's, au nom des quatre petites-filles de Vasselot, en . Mais la vente est suspendue par suite de classement en trésor national[4].

  • folio 13r : armoiries de Jeanne de France et de Catherine d'Armagnac.
    folio 13r : armoiries de Jeanne de France et de Catherine d'Armagnac.
  • folio 27r : Vierge Ă  l’Enfant.
    folio 27r : Vierge à l’Enfant.
  • folio 35r : scènes de la vie de Marie ; au centre, l’Annonciation.
    folio 35r : scènes de la vie de Marie ; au centre, l’Annonciation.

Structure

Armes de Jeanne de France (f252r).
Jeanne (?) en prière (f285r).
Portement de croix (f256v).
Christ en majesté (f298v).

Le manuscrit présente la structure habituelle d'un livre d'heures. Ses diverses parties sont illustrées de nombreuses enluminures :

  • Calendrier - ff. 1-12v ;
  • PĂ©ricopes Ă©vangĂ©liques - ff. 13-26 :
    • saint Jean - f. 13,
    • saint Luc - f. 16,
    • saint Matthieu - f. 18v,
    • saint Marc - f. 21 ;
  • Crucifixion - f. 23 ;
  • Prière « O intemerata » - ff. 27-32v ;
  • Vierge Ă  l'Enfant - f. 27 ;
  • Office de la Vierge - ff. 35-126v :
    • (Matines) Annonciation, encadrĂ©e des Ă©pisodes de l'enfance de la Vierge - f. 35,
    • (Laudes) Visitation, encadrĂ©e de la naissance et d'un prĂŞche de saint Jean-Baptiste - f. 68,
    • (Prime) NativitĂ©, encadrĂ©e des bergers de la scène suivante - f. 83,
    • (Terce) Annonce aux bergers, avec leur danse - f. 91,
    • (Sexte) Adoration des Mages - f. 97v,
    • (None) Circoncision, encadrĂ©e d'anges musiciens - f. 103v,
    • (VĂŞpres) Fuite en Égypte, encadrĂ©e d'HĂ©rode et du Massacre des Innocents - f. 110,
    • (Complies) Couronnement de la Vierge - f. 118 ;
  • Psaumes de la PĂ©nitence - ff. 127-154v ;
  • Le roi David - f. 127 ;
  • Office des Morts - ff. 155-218v ;
  • Vigile des Morts, encadrĂ©e par la lĂ©gende des trois Morts et des trois Vifs - f. 155 ;
  • Heures de la Croix - Heures du Saint-Esprit - ff. 219-234v ;
  • Crucifixion - f. 219 ;
  • PentecĂ´te - f. 228 ;
  • Office de la Passion - ff. 235-290v :
    • Arrestation du Christ, encadrĂ©e du Christ au Mont des Oliviers, du Lavement des pieds et de la Cène - f. 235,
    • Le Christ devant Pilate - f. 244,
    • Flagellation - f. 252,
    • Portement de croix, encadrĂ© de la Vierge, sainte Marie-Madeleine et saint Jean - f. 256v,
    • Mise en croix - f. 263v,
    • Crucifixion - f. 270v,
    • Descente de croix - f. 279,
    • Mise au tombeau, encadrĂ©e par Jeanne de France (?) en prière - f. 285 ;
  • Quinze Joies de Notre-Dame et Sept RequĂŞtes de Notre Seigneur - ff. 291-298v ;
  • Vierge Ă  l'Enfant, accompagnĂ©e d'anges musiciens - f. 291 ;
  • Christ en majestĂ© au-dessus d'une rĂ©surrection des morts - f. 298v ;
  • Suffrages : ff. 299-336 :
    • Saint Pierre et saint Paul et autres saints - f. 312v,
    • Saint Antoine et saint François et autres saints - f. 329v.

Sur toutes les pages se déploient de riches bordures à rinceaux de feuillages verts ou dorés, parsemées d'oiseaux, d'animaux dvers, de grotesques et de petits personnages habillés à la mode contemporaine.

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Contamine, Marie-HĂ©lène Tesnière, « Jeanne de France, duchesse de Bourbon, et son livre d'heures Â», Monuments et mĂ©moires de la Fondation Eugène Piot, Paris : AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, 2013, t. 92, p. 5-65 DOI 10.3406/piot.2013.2122
  • François Avril, « Les Heures de Jeanne de France, un chef-d'Ĺ“uvre retrouvĂ© du MaĂ®tre de Jouvenel », Art de l'enluminure, no 47,‎ 2013/2014, p. 4-28
  • Marie-HĂ©lène Tesnieres, Le Livre d'heures de Jeanne de France, Ă©d. Citadelles & Mazenod, 2015 (ISBN 978-2850886508)

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Nathaniel Herzberg, « La BNF réussit son pari », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. Le livre d'heures sur Gallica.
  3. « Le Livre d'heures de Jeanne de France est en ligne »
  4. Claire Bommelaer, « Un trésor national pour la BnF », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
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