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Ligue urbaine et rurale

La Ligue urbaine et rurale (LUR) pour l’aménagement du cadre de la vie française, fondée en par Jean Giraudoux, est une association reconnue comme organisme d'utilité publique par décret du et agréée dans un cadre national, depuis le , au titre de la loi relative à la protection de la nature. Elle fusionne en 2013 avec la FNASSEM (Fédération nationale des associations de sauvegarde des sites et ensembles monumentaux) et devient ainsi la Fédération Patrimoine-Environnement.

Historique

Jean Giraudoux, fondateur de la LUR

FondĂ©e en [1] par Jean Giraudoux, Commissaire gĂ©nĂ©ral Ă  l'information du gouvernement d'Edouard Daladier, il prononce ses Messages du Continental, contre la guerre hitlĂ©rienne. La Ligue urbaine et rurale est crĂ©Ă©e Ă  partir d'une prĂ©cĂ©dente association homonyme dissoute entre les deux guerres[1]; elle a Ă©tĂ© maintenue par Raoul Dautry Ă  la fin de la seconde guerre mondiale en rĂ©action contre l’urbanisation anarchique de l’entre-deux-guerres et l’indiffĂ©rence au cadre de vie. Dès l’origine elle avait une double vocation : la dĂ©fense du patrimoine naturel et construit, la promotion d’un urbanisme contemporain, et elle a Ĺ“uvrĂ© efficacement depuis lors dans ces deux domaines. Les archives de la LUR sont très pauvres sur cette pĂ©riode. Toutefois les rares documents subsistants permettent de reconstituer les premiers pas de la LUR.

Au cours de l’entre-deux guerres, Jean Giraudoux est très prĂ©occupĂ© de l’avenir de Paris. Des projets de destruction et de reconstruction de quartiers anciens ont Ă©tĂ© publiĂ©s. Le , le Temps publie un premier manifeste Pour la dĂ©fense et la salubritĂ© de Paris qui annonce la crĂ©ation d’une Ligue Urbaine. Elle regroupe des personnalitĂ©s qui partagent ses prĂ©occupations. A l’époque elle n’a pas d’existence juridique. Elle s’intĂ©resse Ă  l’urbanisme parisien. Son prĂ©sident est Jean-Claude-Nicolas Forestier, ingĂ©nieur polytechnicien, conservateur honoraire des promenades de Paris. Figurent parmi ses membres le prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils et des personnalitĂ©s comme Henri Prost et Tony Garnier. Après la mort de Forestier en 1930, Jean Giraudoux signe de nombreux articles de son titre de vice-prĂ©sident de la Ligue Urbaine.

Ce n’est qu’à la veille de la seconde guerre mondiale, Ă  la suite de la parution de Pleins pouvoirs, que Jean Giraudoux va fonder la LUR dont les premiers statuts seront dĂ©posĂ©s en 1943 sous le titre de Ligue Urbaine et Rurale pour l’amĂ©nagement du cadre de la vie française. Ses promoteurs dĂ©cident d’attendre la fin de la guerre pour se lancer dans l’action.

Ă€ la LibĂ©ration, après la mort de Jean Giraudoux, paraĂ®t, sous sa signature, Ă  la première page du Figaro le le Manifeste qui expose les objectifs de l’association. Raoul Dautry, alors Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme dans le gouvernement provisoire de la RĂ©publique française prĂ©sidĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, crĂ©era dans les faits l’association. Il demande Ă  Paul Claudel d’en ĂŞtre le prĂ©sident.

La LUR entend :

  • dĂ©fendre la qualitĂ© de la vie que ce soit en milieu urbain ou rural, avec le souci de prĂ©server la beautĂ© des quartiers anciens et la promotion d’une architecture contemporaine dans les pĂ©riphĂ©ries des villes. SantĂ©, BeautĂ©, DignitĂ© sont les trois mots clĂ©s de l’association.
  • rĂ©unir dans ses instances dirigeantes des personnes ayant des profils divers qui auront Ă  cĹ“ur de maintenir une certaine qualitĂ© d’expression et notamment de grands ingĂ©nieurs.

Elle Ĺ“uvre Ă  la dĂ©fense des sites et des paysages. Par rapport aux autres associations nationales existantes la prĂ©occupation de l’urbanisme constitue l’originalitĂ© de la LUR[2].

Les premiers présidents

Paul Claudel n’est pas un prĂ©sident fort prĂ©sent, Raoul Dautry est très occupĂ© par sa vie professionnelle, il faudra dès 1948 faire appel Ă  une nouvelle personnalitĂ© pour assumer la prĂ©sidence effective de la LUR. Ce sera Emile Bollaert, ancien prĂ©fet, dĂ©missionnaire en 1940. Il avait succĂ©dĂ© Ă  Jean Moulin' comme DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© français de LibĂ©ration nationale puis dĂ©portĂ©. Il est secondĂ© par Henry de SĂ©gogne pour animer la vie de l’association. Conseiller d’État, l’un des premiers français Ă  avoir dirigĂ© une expĂ©dition dans l’Himalaya, il joua un grand rĂ´le lors de la crĂ©ation des secteurs sauvegardĂ©s et de la FNASSEM.

De la LUR Ă  Patrimoine-Environnement (LUR–FNASSEM)

Ă€ partir de 1948, sur une idĂ©e du baron Max Fould-Springer, la LUR lance une opĂ©ration annuelle « La semaine de la plus belle France Â», lors de la dernière semaine de juin, animĂ©e par Henry de SĂ©gogne et RenĂ©e Mayer. Dans chaque dĂ©partement sont organisĂ©es des manifestations sur un thème gĂ©nĂ©ral proposĂ© par le comitĂ© national. Viendra ensuite le concours des maires des communes rurales « pour les inciter Ă  prendre en compte la beautĂ© des paysages dans leurs dĂ©cisions d’amĂ©nagement » puis le concours des entrĂ©es de ville crĂ©Ă© pour illustrer la capacitĂ© d’élus et de maĂ®tres d’œuvre de concevoir et rĂ©aliser des amĂ©nagements accueillants le long des axes de pĂ©nĂ©tration dans les agglomĂ©rations et rĂ©pondant ainsi aux objectifs qu’avait dĂ©fendus le sĂ©nateur Ambroise Dupont lors du vote de la loi Barnier.

Au cours des annĂ©es 1970 la Ligue urbaine et rurale poursuit son action de dĂ©fense et de promotion de l’urbanisme. Parallèlement, sous l’impulsion de Marie-Suzanne de Renty, se mettent en place Ă  Paris des groupes de visites-confĂ©rences.

Depuis les annĂ©es 1980 les prĂ©sidents successifs Xavier de Christen, conseiller d’État, Guy de Commines, ancien ambassadeur, et Jacques de La Ferrière, Ă©galement ancien ambassadeur, poursuivent l’action de la LUR.

En dĂ©pit de l’accroissement du nombre des membres l’équilibre financier est difficile Ă  atteindre. Jacques de La Ferrière est convaincu que seule la fusion avec une autre association permettra d’assurer la viabilitĂ© Ă  long terme de l’association.

C’est son successeur, Jacques Leclercq X Ponts, qui rĂ©alisera la fusion-absorption avec l’association Espaces Pour Demain (EPD) en 2003. Cette fusion permet d’envisager un renforcement de l’implantation locale de la LUR avec l’arrivĂ©e de plusieurs dĂ©lĂ©guĂ©s rĂ©gionaux issus d’EPD. La dĂ©concentration des services de l’État et la dĂ©centralisation voulue par les pouvoirs publics exigent que, sur le terrain, les associations nationales disposent de relais ayant une rĂ©elle influence auprès des autoritĂ©s.La LUR a fusionnĂ© (dĂ©cret du ) avec l’association Espaces pour demain (EPD), Ă©galement reconnue d’utilitĂ© publique, dont la vocation principale Ă©tait d’œuvrer pour le dĂ©veloppement durable en recherchant l’équilibre entre les nĂ©cessitĂ©s Ă©conomiques et les prĂ©occupations d’ordre Ă©cologique. La LUR est ainsi la seule association nationale qui couvre l’ensemble du champ des prĂ©occupations allant de la dĂ©fense du patrimoine architectural et naturel Ă  la promotion d’un cadre de vie et d’un amĂ©nagement de l’espace soucieux du dĂ©veloppement durable. Grâce au rĂ©seau de ses dĂ©lĂ©guĂ©s rĂ©gionaux et dĂ©partementaux (hĂ©ritĂ©s pour la plupart d’EPD), son influence rayonne dĂ©sormais sur l’ensemble du territoire.

La fédération Patrimoine-Environnement

En 2013 la Ligue urbaine et rurale fusionne avec la FNASSEM et devient la fĂ©dĂ©ration Patrimoine-Environnement, prĂ©sidĂ©e par le bâtonnier Alain de la Bretesche. Association nationale reconnue d’utilitĂ© publique, agrĂ©Ă©e par le Ministère chargĂ© de l’Écologie et par le Ministère de l’Éducation Nationale, Patrimoine-Environnement fait Ă©galement partie du G8 Patrimoine[3]., instance de concertation et de rĂ©flexion auprès du Ministère de la Culture. Patrimoine-Environnement milite pour le dĂ©veloppement durable, la protection et la mise en valeur de l’environnement, du patrimoine archĂ©ologique, architectural et touristique, et l’amĂ©lioration du cadre de vie des français.

Objectifs

La LUR entend défendre l’équilibre indispensable entre le respect du patrimoine et les exigences du développement. Elle s’oppose aux occupations abusives de l’espace dans les sites protégés, les sites sensibles, en particulier sur le littoral et en montagne ou dans les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Elle milite en faveur d’aménagements conçus en fonction de la protection de l’environnement dans une perspective durable. Elle appelle de ses vœux un urbanisme de qualité et des réalisations architecturales susceptibles d’enrichir le patrimoine.

Concours des entrées de villes

En organisant depuis quatre ans un concours national[4] s’adressant aux villes, aux établissements publics de coopération intercommunale, et à leurs maîtres d’œuvre, la LUR entend encourager et faire connaître les collectivités qui ont entrepris une rénovation de leurs entrées de ville dégradées. Réhabilitation d’espaces dénaturés, structuration de zones de développement, mais aussi, à partir de réflexions et d’exemples locaux, recherche de solutions pratiques de planification cohérente, tels sont les objectifs de ce concours auquel sont associés divers ministères et partenaires du secteur privé.

Édition

En 1963 la LUR se dote d’une revue trimestrielle : les Cahiers de la Ligue urbaine et rurale. Son contenu doctrinal, formulĂ© par des personnalitĂ©s de haute compĂ©tence, donne leur notoriĂ©tĂ© Ă  ces Cahiers qui ont pour objet d’évoquer les grands problèmes de l’environnement et de s’attacher Ă  la prĂ©servation du patrimoine architectural, des sites et des paysages en liaison avec l’évolution des idĂ©es et des mĹ“urs contemporaines.De nombreux numĂ©ros spĂ©ciaux traitent des sujets allant de l’amĂ©nagement du territoire au patrimoine rural. Des signatures prestigieuses contribuent Ă  la renommĂ©e de la revue. Elle change de formule et devient « Patrimoine et cadre de vie Â» en 2003. DĂ©sormais un dossier figure dans chaque numĂ©ro. Les coĂ»ts de cette formule obligent Ă  abandonner la pĂ©riodicitĂ© trimestrielle pour une pĂ©riodicitĂ© annuelle en 2011. On passe de quatre revues de 48 pages Ă  une revue de 120 pages. Les derniers thèmes traitĂ©s dans le dossier portaient sur l’eau en 2011, les gares en 2012, le paysage en 2013, les Ă©glises en 2014 et les hĂ´pitaux en 2015.

Liens externes

Notes et références

  1. L. Ferri, « Les intellectuels s’intéressent ils au patrimoine monumental et architectural ? Un siècle de pétitions en France », in Livraisons d'histoire de l'architecture no 5, p. 144, Paris, 1er semestre 2003.
  2. René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel : Protection, restauration, réglementation. Doctrines : Techniques : Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4)
    Notice Ligue urbaine et rurale, pp.882-883
  3. Le groupe national sur le patrimoine 8 associations reconnues d'utilité publique constituent, avec l'aide de l'association Les journées juridiques du patrimoine, leG8 du patrimoin : Fédération nationale des associations de sauvegarde des sites et ensembles monumentaux] ; La Demeure historique ; Ligue urbaine et rurale ; Maisons paysannes de France ; Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France ; Union REMPART ; Vieilles maisons françaises ; La Sauvegarde de l'Art Français
  4. Concours national
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