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Ligue démocratique des femmes d'Allemagne

La Ligue démocratique des femmes d'Allemagne (Demokratischer Frauenbund Deutschlands, DFD) était l'organisation féminine de masse de la République démocratique allemande (RDA), englobée au sein du Front national. Créée le , elle disparaît en 1990 avec la fin du régime et la réunification allemande.

Ligue démocratique des femmes d'Allemagne
Demokratischer Frauenbund Deutschlands
Logo de l’association
Cadre
Zone d’influence République démocratique allemande
Fondation
Fondation 1947
Dissolution
Dissolution 1990

Histoire

Fondation

Bureau directeur du DFD lors du congrès de 1947.

La DFD est fondĂ©e lors du Congrès allemand des femmes pour la paix, qui se tient du 7 au Ă  l'Admiralspalast de Berlin. Elle est issue des comitĂ©s fĂ©minins antifascistes crĂ©Ă©s le . Ă€ la demande de l'administration militaire soviĂ©tique, ils sont dĂ©sormais regroupĂ©s en une seule organisation[1]. Lors du congrès, ouvert par Else LĂĽders, on compte 811 femmes de la zone d'occupation soviĂ©tique, 104 de celles occupĂ©es par les forces occidentales, ainsi que des invitĂ©es de l'Ă©tranger et des observateurs des puissances occupantes. En 1948, la DFD devient la branche est-allemande de la FĂ©dĂ©ration dĂ©mocratique internationale des femmes (FDIF), une organisation internationale de femmes proche du mouvement communiste. Elli Schmidt devient prĂ©sidente du DFD en 1949. En 1950 sont crĂ©Ă©es des branches rĂ©gionales de la DFD en Allemagne de l'Ouest (dont Ă  Berlin-Ouest), officiellement indĂ©pendantes de la RDA Ă  partir du mais qui y sont supprimĂ©es le , Ă  la suite de l'interdiction du Parti communiste.

Organisation et influence

L'organisation se prĂ©sente comme l'hĂ©ritière du mouvement d'Ă©mancipation des femmes. Initialement antifasciste, dĂ©mocratique et indĂ©pendante sur le plan religieux, elle devient rapidement une organisation de masse Ă  la solde du Parti socialiste unifiĂ© d'Allemagne (SED), le parti dirigeant de la RDA[2]. La DFD est incorporĂ©e dans le bloc du Front national, qui regroupait l'ensemble des partis et organisations politiques autorisĂ©s par le rĂ©gime est-allemand. Elle obtient Ă©galement un quota de dĂ©putĂ©es Ă  la Chambre du peuple et, Ă  partir de 1952, au sein des conseils de district. ChargĂ©e de mettre en Ĺ“uvre le principe constitutionnel d'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes[3], elle n'effectue en rĂ©alitĂ© qu'un travail superficiel et est parfois moquĂ©e comme Ă©tant un « club de tricoteuses Â». De toutes les organisations de masse du pays, la DFD possède le budget le plus bas et son influence est très limitĂ©e.

Actions

Femmes de la « brigades des mĂ©nagères Â», en 1960.
Timbre célébrant le congrès de 1964.

La DFD participe à la conception de la loi pour la protection de la mère et de l'enfant et pour les droits de la femme, adoptée le .

Dans les annĂ©es 1950, elle est chargĂ©e d'impulser une hausse du travail fĂ©minin, notamment (entre 1958 et 1962-1963) avec les « brigades des mĂ©nagères Â» (Hausfrauenbrigaden), des emplois Ă  temps partiel faiblement rĂ©munĂ©rĂ©s ou bĂ©nĂ©voles, chargĂ©s de pallier la pĂ©nurie de main-d'Ĺ“uvre et visant Ă  conduire les femmes au foyer Ă  occuper un emploi permanent[4]. Dans les annĂ©es 1960, les thèmes de la formation et de l'Ă©ducation viennent au premier plan. Au fil des Ă©vènements et des confĂ©rences donnĂ©es par le DFD, les sujets liĂ©s aux conseils en matière de santĂ© et de grossesse deviennent plus importants.

Après le Congrès des femmes de 1964, la DFD commence à s'intéresser aux employées à plein temps ou à mi-temps, afin de leur faire acquérir une expérience professionnelle. À son initiative, émergent à partir de la seconde moitié des années 1960 des académies féminines et des classes spéciales pour femmes dans les établissements de formation. Dans les années 1970, le DFD crée plus de 200 centres de conseils familiaux, qui se concentrent surtout sur la préparation au mariage, au foyer ainsi qu'aux soins pour bébés.

Dans les années 1980, des tentatives d'approche de la part de militantes lesbiennes au sein du DFD sont empêchées.

  • Le congrès de 1987, qui rĂ©unit pendant deux jours 2300 dĂ©lĂ©guĂ©es et 76 dĂ©lĂ©gations venues de 64 pays.
    Le congrès de 1987, qui réunit pendant deux jours 2300 déléguées et 76 délégations venues de 64 pays.
  • Ilse Thiele Ă  la tribune du congrès de 1987.
    Ilse Thiele à la tribune du congrès de 1987.
  • DĂ©lĂ©guĂ©es du congrès de 1987.
    Déléguées du congrès de 1987.
  • Timbre Ă©mis pour le congrès de la DFD, cĂ©lĂ©brant son cinquantenaire.
    Timbre émis pour le congrès de la DFD, célébrant son cinquantenaire.

Fin et postérité

La députée Karin Bencze et Günther Maleuda à la Chambre du peuple, le 28 juin 1990.

En 1989, lors des manifestations pacifiques contre le rĂ©gime, des banderoles tenues par des femmes tournent en dĂ©rision l'acronyme de la DFD (« Schluss mit dem DFD – Dienstbar, Folgsam, Dumpf Â»). Lors des premières Ă©lections lĂ©gislatives est-allemandes libres, en , le DFD se prĂ©sente mais n'obtient que 0,33 % des voix et un siège, gagnĂ© par Karin Bencze. Avec les 9 dĂ©putĂ©s du Parti paysan dĂ©mocratique d'Allemagne (DBD), elle participe Ă  la formation du groupe DBD / DFD. Ă€ la suite de la dissolution du DBD fin d', le groupe parlementaire disparaĂ®t et Karin Bencze rejoint en tant qu'apparentĂ©e le groupe du FDP. La DFD en tant qu'organisation de masse s'est effondrĂ©e[5].

Après la rĂ©unification de l'Allemagne, le , l'association Ă  but non lucratif Demokratischer Frauenbund e. V. (« dfb Â» en minuscule) lui succède. Elle compte 5 000 membres en 2003[6]. Elle conserve des bureaux dans les cinq Länder de l'ex-RDA et Ă  Berlin, et elle est responsable de l'organisation et du maintien de certains centres d'accueil pour femmes. Sa prĂ©sidente d'honneur est la femme de lettres Gisela Steineckert.

Chiffres et dates importantes

  • 7- : premier congrès Ă  Berlin, 200 000 membres ;
  • 29- : deuxième congrès Ă  Berlin, 260 000 membres ; conseil fĂ©dĂ©ral en juillet ; la DFD devient membre de la FDIF ; collecte de signatures contre la bombe atomique ;
  • 2-: confĂ©rence « La Mère, l'Enfant et l'Enseignante en Allemagne Â» ;
  • 1949 : sĂ©minaire des parents (60 000 participantes)
  • : quatrième congrès Ă  Berlin
  • : sixième congrès Ă  Berlin
  • : onzième congrès Ă  Berlin
  • 1985 : 1,5 million de membres
  • : douzième congrès Ă  Berlin

Personnalités

Présidentes

Ilse Thiele, présidente entre 1953 et 1989.
Nom DĂ©but Fin
Anne-Marie Durand-Wever
Emmy Damerius-Koenen
Elli Schmidt
Ilse Thiele
Eva Rohmann 1990
Gisela Steineckert 1990 1990

Autres

Déléguées du congrès de 1969.

Bibliographie

  • Gerda Weber : Demokratischer Frauenbund Deutschlands (DFD). In: Martin Broszat, Hermann Weber (Hrsg.) : SBZ-Handbuch. Staatliche Verwaltungen, Parteien, gesellschaftliche Organisationen und ihre FĂĽhrungskräfte in der Sowjetischen Besatzungszone Deutschlands, Oldenbourg, MĂĽnchen 1990, (ISBN 3-486-55261-9).
  • Barbara Koelges : Der Demokratische Frauenbund. Von der DDR-Massenorganisation zum modernen politischen Frauenverband, Westdt. Verlag, Wiesbaden 2001, (ISBN 3-531-13682-8).
  • Petra Scheidt : Karriere im Stillstand? Der Demokratische Frauenbund Deutschlands im Spiegel seiner Kaderarbeit und der Kaderstrukturen seines hauptamtlichen Funktionärskorps. Franz Steiner Verlag, Stuttgart 2011, (ISBN 978-3-515-10083-0).
  • Frank Decker, Viola Neu (Hrsg.) : Handbuch der deutschen Parteien. VS Verlag fĂĽr Sozialwissenschaften, Wiesbaden 2007, S. 236–240. (Online).

Notes et références

  1. Demokratischer Frauenbund Deutschlands (DFD), in : Rainer Eppelmann, Horst Möller, Günter Nooke, Dorothee Wilms (Hrsg.) : Lexikon des DDR-Sozialismus, Schöningh, Paderborn 1996, S. 155–156, (ISBN 3-506-79329-2).
  2. Klaus von Beyme: Das Politische System der Bundesrepublik Deutschland: Eine EinfĂĽhrung. Opladen/Wiesbaden 1999, S. 233
  3. Der DFD - Geschichte eines Frauenbundes, mdr.de
  4. Hausfrauenbrigade in Deutsche Geschichte in Dokumenten und Bildern
  5. Astrid Lipinsky: Der Chinesische Frauenverband: eine kommunistische Massenorganisation unter marktwirtschaftlichen Bedingungen. LIT Verlag MĂĽnster, 2006, S. 49
  6. Wibke Bergemann, « Ein kleiner Triumph », jungle-world.com Jungle World Nr. 36, 27. august 2003 (consulté le )

Source

Article connexe

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