Liao Yiwu
Liao Yiwu, alias Lao Wei, est un écrivain, poÚte et musicien chinois né le à Yanting dans le Sichuan.
Naissance |
Yanting, Sichuan |
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Activité principale |
Ăcrivain, poĂšte et musicien. |
Distinctions |
Langue dâĂ©criture | chinois |
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Ćuvres principales
Dans l'empire des ténÚbres
Dieu est rouge
Compléments
Signataire de la Charte 08
De 1990 à 1994, il est emprisonné aprÚs avoir dénoncé la répression des manifestations de la place Tian'anmen de 1989. Il est l'un des 303 intellectuels chinois signataires de la Charte 08. Il vit exilé en Allemagne depuis .
Biographie
Liao Yiwu est le fils dâun professeur de littĂ©rature, condamnĂ© lors de la rĂ©volution culturelle en 1966[1]. NĂ© durant la grande famine, Liao Yiwu faillit en mourir Ă l'Ăąge de 2 ans[2]. Dans les annĂ©es 1980, il vagabonde gagnant sa vie comme routier, cuisinier ou ouvrier. Il dĂ©couvre des « poĂštes interdits » ; Arthur Rimbaud, John Keats ou Charles Baudelaire[2].
Il est arrĂȘtĂ© en 1990 et passe 4 ans en prison, dans le Centre d'investigation de Songshan, comme « contre-rĂ©volutionnaire » aprĂšs avoir publiĂ© un poĂšme intitulĂ© Le Grand Massacre concernant la rĂ©pression des manifestations de la place Tian'anmen de [3] - [4]. Il subit des tortures en prison[5]. DĂšs le premier jour, il prend connaissance des punitions appliquĂ©es Ă travers une brochure spĂ©cifique. Ce menu comprend « le ragoĂ»t de groin de cochon » (les lĂšvres de la victime sont Ă©crasĂ©es entre deux baguettes) ou « le Mapo tofu » (des grains de poivre sont introduits dans lâanus)[2]. Il est psychologiquement affectĂ© et commet deux tentatives de suicide[6]. Lors de cet emprisonnement, il apprend Ă jouer de la flĂ»te xiao (flĂ»te en bambou) avec un moine tibĂ©tain incarcĂ©rĂ©[7].
Sa libĂ©ration, annoncĂ©e par John Kamm Ă la mĂȘme date que celle de Xiao Bin et Ding Junze, se produit en 1994[8] et il se retrouve seul[9]. Ses anciens « compĂšres beatniks » se sont dĂ©tournĂ©s de la politique et sont lancĂ©s dans les affaires. Sa femme Axia, aprĂšs avoir Ă©tĂ© emprisonnĂ©e Ă cause de lui, a demandĂ© le divorce. Il ne reverra pas sa fille Miao Miao, nĂ©e pendant sa captivitĂ©[2]. En 2008, il sera l'un des 303 signataires de la charte 08 pour promouvoir la rĂ©forme politique et le mouvement dĂ©mocratique chinois dans la RĂ©publique populaire de Chine[10] - [11].
Exil en Allemagne
En 2011, il s'exile en Allemagne[12]. La mĂȘme annĂ©e, il reçoit le Prix frĂšre et sĆur Scholl.
En , Liao Yiwu s'est vu dĂ©cerner le Prix de la paix des libraires allemands[6]. En septembre, il est l'invitĂ© d'honneur du Festival international de littĂ©rature de Berlin (en)[3] oĂč il organise une exposition sur les « prisons, visibles et invisibles »[13] et parle abondamment du 17e karmapa en exil et des auto-immolations de TibĂ©tains au Tibet lors de la cĂ©rĂ©monie d'ouverture. En septembre, il rencontre le 17e karmapa Ă Dharamsala en Inde dans ses efforts pour qu'il soit autorisĂ© Ă se rendre en Allemagne[14] - [3]. En , lors de la visite du karmapa Ă Berlin, il donna une reprĂ©sentation musicale, accompagnĂ© du contrebassiste Marcus Hagerman[15].
Le 10⯠, il passe une nuit dans la prison de Stockholm oĂč il entendait protester Ă la suite de la remise du prix Nobel de littĂ©rature Ă Mo Yan, un Ă©crivain chinois dont il dĂ©nonce l'ambiguĂŻtĂ© envers le systĂšme de censure et dâoppression en Chine[9].
En 2019, Ă la suite des importantes manifestations de 2019 Ă Hong Kong, il publie un poĂšme intitulĂ© « ĂlĂ©gie pour Hongkong » (traduit en français par la sinologue Marie Holzman)[4].
Accueil critique
Robert Badinter considĂšre son ouvrage Dans LâEmpire des tĂ©nĂšbres comme « lâun des grands livres de la littĂ©rature pĂ©nitentiaire, Ă cĂŽtĂ© de Soljenitsyne »[5]. Pierre Haski y note une « Ă©criture rabelaisienne », un « humour ravageur » et « beaucoup dâautodĂ©rision », mais c'est aussi d'« une violence, physique et morale, insupportable »[5]. GrĂ©goire LemĂ©nager, critique littĂ©raire au Nouvel Observateur, qualifie le livre Dans LâEmpire des tĂ©nĂšbres de « magistral » et indique que Liu Xiaobo le juge comme un « chef-dâĆuvre »[16].
Ćuvres
Ses livres restent interdits en Chine, mais ils circulent en versions piratées[17].
Article
- Français, qu'avez-vous fait de vos valeurs ?, Le Monde, , traduit du chinois par Marie Holzman
Livres
- Dans lâempire des tĂ©nĂšbres, Ădition Globe, 2019[4].
- Des balles et de lâopium, Ădition Globe, 2018[18].
- Dieu est rouge L'histoire secrĂšte de la survie et du rayonnement du christianisme dans la Chine communiste (2014)
- Dans l'empire des tĂ©nĂšbres, prĂ©face de Marie Holzman et Jean-François Bouthors, postface de Herta MĂŒller, trad. Gao Yun, Marc Raimbourg et Marie Holzman, François Bourin Editeur, 2013, (ISBN 2849413623)
- L'Empire des bas-fonds, trad. Marie Holzman, Ăditions Bleu de Chine, 2003, (ISBN 978-2-910884-60-4)
- PoĂšmes de prison : Le grand massacre - L'Ame endormie, trad. Shanshan Sun et Anne-Marie Jeanjean, Ăditions L'Harmattan, 2008, (ISBN 978-2-296-04865-2)
- Quand la terre sâest ouverte au Sichuan : Journal dâune tragĂ©die, trad. Marie Holzman et Marc Raimbourg, Ăditions Buchet/Chastel, 2010, (ISBN 978-2-283-02431-7)
- La Chine d'en bas, prĂ©face de Philip Gourevitch trad. de l'anglais (Ătats-Unis) Ariane Bataille, Ăditions 13e Note, 2014, (ISBN 978-2-363-74059-5)
- (en) The Corpse Walker: Real-Life Stories, China from the Bottom Up, publié à Taïwan en 2001.
- (en) The Last of China's Landlords æćçć°äž» (two volumes) printed in Hong Kong, published by The Laogai Research Foundation, Washington D.C. in April 2008. Website www.laogai.org (ISBN 978-1-931550-19-2)
- (en) Earthquake Insane Asylum" ć°éçŻäșșéą in Taiwan 2009; French edition 2010.
Notes et références
- Liao Yiwu, la Chine en exil, Jour de Fred, 22 janvier 2014
- Pascale Nivelle, Liao Yiwu, supplicié chinois, Libération, 16 janvier 2013
- (en) Phuntsok Yangchen, Dissident Chinese writer invites Gyalwang Karmapa to Berlin, Phayul.com, 11 septembre 2012
- FrĂ©dĂ©ric Koller, « Liao Yiwu sur la situation honkgongaise : « Depuis Tiananmen câest la premiĂšre fois quâon assiste Ă un tel dĂ©fi pour cette dictature » », Le temps,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Pierre Haski, Avec Liao Yiwu, voyage au bout de lâenfer du goulag chinois Rue89, 19 janvier 2013
- Persecuted Chinese Author Liao Yiwu Visited the 17th Karmapa The Tibet Post, 11 septembre 2012
- Nicolas Truong, Chine : le porte-voix des bas-fonds Le Monde, 1 novembre 2010
- (en) Dan Biers, China Releases Three Political Prisoners in Move to Appease Washington, AP, 4 février 1994
- Mariana Grépinet, Liao Yiwu : « En Chine, les valeurs sont polluées » Paris-Match, 15 janvier 2013
- Le Figaro : Charte 08
- "Ich war ein Propaganda-Autor" 3 mars 2010
- Chinese writer Liao opts for exile in Germany
- Festival de littérature : Les dissidents à l'honneur, Arte, 6 septembre 2012
- (en) Dissident Chinese writer meets Karmapa, 9 septembre 2012, The Indian Express
- (en) Wangdu, Developing Inner Peace, 11 juin 2014
- Liao Yiwu, le Soljenitsyne chinois Nouvel Observateur, 10 février 2013
- Ursula Gauthier Liao Yiwu : Le Christ est passé à Pékin 14 avril 2015
- Liao Yiwu, anti-XistÚme Libération, avril 2019
Liens internes
- Li Bifeng (en)