Les Flamingants
Les Flamingants, ou Les F… est une chanson écrite et interprétée par Jacques Brel sur une musique de Joe Donato. Parue en 1977, elle est extraite de l'album Les Marquises. La chanson sort en 45 tours (la face B propose le titre Les Marquises).
Sortie | 1977 |
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Enregistré |
Studio Hoche, Paris |
Durée | 3:27 |
Genre | Chanson française, pop |
Format | 33 tours, 45 tours |
Auteur | Jacques Brel |
Compositeur | Jacques Brel, JoĂŁo Donato |
Label | Barclay |
Histoire
La chanson Les Flamingants est originellement une composition du pianiste brésilien João Donato, intitulée O sapo (le crapaud). Le morceau fut écrit pour le pianiste brésilien Sérgio Mendes. Très populaire au sein du mouvement tropicaliste, Donato rentre au Brésil au début des années 1970 après son exil aux États-Unis. Les jeunes interprètes du mouvement tropicaliste s'emparent de ses compositions et ajoutent des paroles aux mélodies. À la base un instrumental, la chanson fut notamment reprise par Caetano Veloso qui en change le titre en A rã (la grenouille) et y ajoute des paroles évoquant les sauts de celle-ci et son parcours de fleur en fleur dans la nature[1]. João Donato également reprend le morceau en adoptant le nouveau titre dans son album Quem è Quem de 1973.
La version de Jacques Brel est très différente et s'écarte de la mouture de Caetano Veloso. Elle devient une charge politique violente contre les « Flamingants », qui se termine par « Je persiste et signe, je m'appelle Jacques Brel ». Le titre sur la pochette du disque est Les F…, qui sous-entend la grossièreté du terme (comme La Putain respectueuse est parfois titrée La P… respectueuse)[2] - [3].
RĂ©percussions
La chanson crée un vif émoi au nord du pays. La ministre de la culture flamande, Rika De Backer-Van Ocken, demande de ne pas diffuser la chanson. Le , le journal Le Monde titre : Le Mouvement populaire flamand excommunie Jacques Brel[4].
Quatre ans plus tard, le poète et chansonnier flamand, Wannes Van de Velde, lui adresse une réponse sous la forme d'une chanson en français : « de flamingant ne me traitez » qui se termine par la supplique suivante[4] :
«
Fascistes y'a partout, aussi chez nous, mais comme les gens adorent
HaĂŻr ce qu'ils ignorent, par ce refrain je t'implore :
De flamingant ne me traîtez ; je suis Flamand, fils d'ouvrier[4].»
Références
- fheurides, « a rã - caetano », (consulté le )
- « « Les F… », la grande colère de Jacques Brel », France Info, (consulté le )
- Laurent Bibard, Penser avec Brel, L'Harmattan, , 209 p., p. 143
- [radio] Jacques de Pierpont, « Les F… de Jacques Brel », La Première - Entrez sans frapper,‎ (lire en ligne)