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Les Contes d'Amadou Koumba

Les Contes d'Amadou Koumba est un recueil de dix-neuf contes, originaires du Sénégal et d'autres pays africains, transcrits et traduits en français par Birago Diop d'après les récits du griot Amadou, fils de Koumba. Le recueil est publié pour la première fois en 1947.

Les Contes d'Amadou Koumba
Image illustrative de l’article Les Contes d'Amadou Koumba
Les Contes d'Amadou Koumba, Ă©dition 1947

Auteur Birago Diop
Genre LĂ©gendes africaines
Version originale
Langue français
Version française
Éditeur Fasquelle
Collection Écrivains d'Outre-Mer
Lieu de parution France
Date de parution 1947
Nombre de pages VIII-192 p.

Selon Roland Colin, ces contes « nous révèlent la fine fleur de l'art des griots de l'Afrique de l'Ouest, et Birago Diop a su trouver avec bonheur l'expression française qui rend la succulence et le soleil des paroles nègres. Il a rendu ses contes audibles au lecteur européen le moins averti de l'âme noire, en lui ciselant toutes les finesses de l'émotion et de la sensation africaine des êtres et des choses. [...] Il nous a ouvert l'une des voies qui mènent à l'Esprit négro-africain[1]. »[2]

Résumé des nouvelles dans les Contes d’Amadou Koumba par Birago Diop

  • FARI l'ânesse: L'ânesse FARI se mĂ©tamorphose en femme humaine pour habiter dans un pays qui n’est pas dĂ©vastĂ© par la famine.
  • Un jugement: Demba rĂ©pudie sa femme Koumba et souhaite ensuite la rĂ©cupĂ©rer. Le couple demanda Ă  MADIAKATE-Kala, marabout dans un autre village, de faire le jugement final, afin de savoir si Demba peut reprendre Koumba ou non.
  • Les mamelles: Momar a deux femmes bossues, Khary et Koumba. Ă€ la fin du compte, ces deux mamelles qu’obtient Khary deviennent des collines de Dakar.
  • N'Gor NiĂ©bĂ©: N’Gor Sène ne mange pas d’haricots. Le protagoniste ne fait pas confiance aux gens du village pour garder son secret.
  • Maman-CaĂŻman: Diassigue, la mère des caĂŻmans, raconte Ă  ses enfants des histoires d’hommes. Après la guerre, les petits caĂŻmans sont utilisĂ©s pour prĂ©parer des remèdes contre les plaies.
  • Les mauvaises compagnies I: Golo-le-Singe s’arrĂŞta pour boire tout le vin de palme de la gourde de N’Gor et accusa Kakatar-le-CamĂ©lĂ©on. Plus tard, voulant se venger, le camĂ©lĂ©on accusa le singe d’avoir incendiĂ© un champ pour se rĂ©chauffer, alors que c’était lui-mĂŞme le coupable.
  • Les mauvaises compagnies II: Koupou-Kala-le-Crabe et Kantioli-le-Rat Ă©taient tous deux en route pour trouver Ă  manger, lorsqu’ils trouvèrent un rĂ©gime d’amandes de palme et que le rat grimpa pour les agripper avec ses dents pointues. Cependant, pour attraper et transporter ces dernières, le crabe demanda l’aide stratĂ©gique de Khatj-le-Chien, Thile-le-Chacal, SĂ©kheu-le-Coq, Makhe-la-Termite, Khâla-l’Arc et FĂŞtt-la-Flèche.
  • Les mauvaises compagnies III: Khatj-le-Chien considère stupide Ganar-la-Poule, car elle ne voulait jamais demander conseil Ă  Nène-l’Œuf, son aĂ®nĂ©. Elle nie donc que l’œuf est arrivĂ© avant la poule.
  • Les mauvaises compagnies IV: M’Bott-le-Crapaud amical fĂ»t invitĂ© Ă  partager un repas avec Yambe-l’Abeille, mais cette dernière se moqua de son invitĂ©. Alors, le crapaud pris sa revanche en invitant l’abeille en retour.
  • La lance de l'hyène: Malal Poulo est un berger qui fabriqua une lance pour vaincre GayndĂ©-le-Lion. Poulo rencontra Bouki-l’Hyène, qui lui demanda Ă  propos de sa lance et Bouki demanda au forgeron de lui faire une lance avec des caractĂ©ristiques impossibles.
  • Une commission: Penda chercha un mari, mais son père, Mor, exigea que son mari soit l’homme qui rĂ©ussira Ă  tuer un bĹ“uf et qui enverra la viande par l’intermĂ©diaire d’une hyène, sans qu’il ne manque un morceau. Le rusĂ© Birane de N’Diour accomplit cette mission impossible en demandant Ă  son ami M’Bar-l’Hyène qui ne savait pas le contenu de cette commission, de marcher jusqu’à M’Badane afin de remettre le coli.
  • Le salaire: Diassigue-le-CaĂŻman se retrouva dans les bois après un accident et GonĂ©-l’enfant essaya de l’aider Ă  regagner la source d’eau, sauf que le caĂŻman eut comme intention de manger GonĂ©. Cependant, ils tombèrent dans un dilemme qui mena Ă  savoir si le paiement d’une bonne action est une mĂ©chancetĂ©, mais la situation se retourna contre le caĂŻman.
  • Tours de lièvre: Leuk, le lièvre, fĂ©conde la fille du Roi Bour isolĂ©e dans une cabane. Comme punition, il doit prĂ©senter au roi la peau d’une panthère et d’un lion, les dĂ©fenses d’un Ă©lĂ©phant, et les cheveux de Kouss, le Gobelin barbu.
  • Petit-mari: Dans un petit village du SĂ©nĂ©gal, un homme nommĂ© Samba dĂ©cède Ă  la suite de l'attaque d'un lion. La famille se retrouve alors dĂ©pourvue d'un homme responsable. Le fils de Samba, N’Diongane, est considĂ©rĂ© comme le garçon le plus beau de tout le village. Sa sĹ“ur Khary commence Ă  l'appeler «Petit-Mari» parce qu’il est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme l’homme de la maison. Cependant, N’Diongane dĂ©teste ce sobriquet et supplie sa sĹ“ur d'arrĂŞter. Khary refuse et continue rĂ©pĂ©titivement Ă  chanter «Petit-Mari»[3]. Par la suite, N’Diongane prend part Ă  la cĂ©rĂ©monie de la circoncision, qui constitue un rite de passage de l’enfance Ă  l’âge adulte. Après la cĂ©rĂ©monie, il est un homme Ă  part entière. LassĂ© par l'insistance de sa sĹ“ur, N'Diongane quitte la maison et court vers la mer. Vers la fin du conte, sa mère, Koumba, court après lui en lui hurlant de revenir. Khary les suit et ne cesse pas d’appeler son grand frère «Petit-Mari». Par la faute de sa sĹ“ur, N’Diongane disparaĂ®t dans la mer et meurt. Koumba la veuve tient sa fille pour responsable de la mort de l’aĂ®nĂ©, se rue sur elle et la suffoque en dans le sable de la plage. La mer engloutit ses deux enfants et ils disparaissent. D'après la lĂ©gende, lorsqu'un individu colle un coquillage Ă  son l’oreille, il peut entendre le cri plaintif de Koumba, qui regrette la mort de son fils.

Tabou de l’inceste

La nouvelle soulève la question de l’inceste. En effet, derrière le sobriquet de « Petit-Mari » se cache, de la part de la sœur, un véritable désir sexuel, inavoué, à l’égard de son frère, considéré de tous le plus beau du village. Le lecteur le comprend grâce à une remarque discrète du narrateur : « De son chant sourdait une sorte de ferveur, c'était une voix amoureuse, car Khary aimait son frère, son frère qui était le plus beau de tous les jeunes gens du village. »[4]

Contexte social du conte

Le conte reflète, en partie, les structures de la société patriarcale. La disparition du père sème en effet le trouble dans la famille : la mère est découragée car le foyer est dépourvu d’un homme, le fils est contraint d’endosser symboliquement ce rôle avant l’heure et la sœur finit par développer un sentiment que la morale condamne.

  • VĂ©ritĂ© et mensonge: Fène-Mensonge et Deug-VĂ©ritĂ© voyagent ensemble, mais avant leur excursion ils dĂ©cident de laisser parler seulement Deug. Cependant, l’honnĂŞtetĂ© brutale de Deug-VĂ©ritĂ© n’est pas bien reçue.
  • La biche et les deux chasseurs: Koli, le chasseur, voit M’Bile, la biche savante et la tue. Les autres animaux comptent sur elle pour tuer N’Dioumane, le chasseur le plus connu et les animaux se transforment en femmes extrĂŞmement belles pour tromper N’Dioumane.
  • Les calebasses de Kouss: Bouki, l’hyène et Leuk le lièvre, demandent Ă  leurs Ă©poux de leur trouver des bijoux.
  • L'hĂ©ritage: Le vieux Samba meurt et laisse son hĂ©ritage Ă  ses trois fils: Momar, Moussa et Birame. En comprenant que leur père les a tous aimĂ©s en Ă©gale mesure, ils cherchent KĂ©m Tanne pour lui expliquer la signification de ces cadeaux.
  • Sarzan: Sergent ThiĂ©mokho KĂ©ita retourne Ă  Dougouba pour civiliser les gens qui y habitent. Personne n’ose plus l’appeler de son nom et il ne reste que Sarzan (sergent)-le-Fou.

Contexte des Contes d’Amadou Koumba par Birago Diop

Littérature africaine & style du recueil

Le but original des Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop était de transmettre les histoires et la culture africaine orale à l’écrit. Birago Diop a fait une tentative significative en transcrivant ces contes pour faire découvrir une partie de la littérature africaine à un public francophone, sans abandonner les termes spécifiques en wolof.

Éditions

  • Paris, Fasquelle, coll. « Écrivains d'Outre-Mer », 1947
  • RĂ©Ă©d. Paris/Dakar, PrĂ©sence Africaine, 1960
  • RĂ©Ă©d. Paris/Dakar, PrĂ©sence Africaine, 1961
  • RĂ©Ă©d. Paris/Dakar, PrĂ©sence Africaine, 1969 (format poche)

Adaptations cinématographiques

Paulin Soumanou Vieyra a réalisé un film nommé N’Diongane de 18 minutes en 1965[5].

Voir aussi

Notes et références

  1. Roland Colin, Les Contes noirs de l'Ouest africain. Témoins majeurs d'un humanisme, Présence Africaine, 1957, éd. poche 2005, p.44
  2. Kusum Aggarwal, « Colin (Roland), Les Contes noirs de l’Ouest africain. Témoins majeurs d’un humanisme. Préface de L.S. Senghor. Postface de Jean-Pierre Jacquemin. Paris : Présence Africaine, 1957, nouvelle édition légèrement révisée 2005, 207 p. – (ISBN 2-7087-0767-1) », Études littéraires africaines, no 24,‎ , p. 86 (ISSN 0769-4563, DOI 10.7202/1035366ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Koffi Anyinefa, « Le Metro parisien: Figure de l'exotisme postcolonial », French Forum, vol. 28, no 2,‎ , p. 77–98 (ISSN 1534-1836, DOI 10.1353/frf.2004.0001, lire en ligne, consulté le )
  4. Birago Diop, Les Contes d'Amadou Koumba, Fasquelle, , p. 119
  5. (en) « N'DIONGANE (1966) », sur BFI (consulté le )

Bibliographie

  • Aron, Paul. et al. Les champs littĂ©raires africains. Éditions Karthala. 2001. (ConsultĂ© le )
  • Bourdieu, Pierre. Le champ littĂ©raire. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 89, septembre 1991. Le champ littĂ©raire. pp. 3-46. (ConsultĂ© le )
  • Diop, Birago. Les Contes d'Amadou Koumba. PrĂ©sence Africaine. 1961. Bibliothèque de l'UniversitĂ© McGill. (ConsultĂ© le )
  • Paris, Fasquelle, coll. « Écrivains d'Outre-Mer », 1947 http://www.biragodiop.com/bibliographie.html (ConsultĂ© le )
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