Accueil🇫🇷Chercher

Les Épiphanies

Les Épiphanies (sous titré Mystère profane) est une pièce de théâtre d'Henri Pichette créée par Gérard Philipe et Maria Casarès en 1947 au Théâtre des Noctambules, sur une musique de Maurice Roche. Le texte est publié l'année suivante chez K. Éditeur, sans lieu, sur une maquette de Pierre Faucheux et chez Gallimard.

Les Épiphanies

Circonstances de la création

Gérard Philipe fait la connaissance d'« Harry » Pichette alors qu'il joue Caligula, en 1945. Le poète lui communique les douze premières pages des Épiphanies qu'il est en train d'écrire. Emballé, Philipe lui fait alors promettre de lui envoyer la suite du texte en Italie, où il tourne La Chartreuse de Parme. Le poète lui envoie donc le texte au fur et à mesure. A Rome, le comédien fait découvrir Les Épiphanies à sa partenaire Maria Casarès qui s'enthousiasme à son tour[1]. Renée Faure, qui tourne avec eux, se souviendra que « A cette époque, j'entrais au Français, j'ai essayé de les décider, Maria Casarès et [Gérard Philipe], à m'y rejoindre, mais tous deux s’apprétaient alors à jouer Les Épiphanies, qu'ils venaient de découvrir, et cela seul les intéressait.»[2]

Le texte aurait dĂ» ĂŞtre crĂ©Ă© au Théâtre Édouard-VII, mais le directeur, Pierre BĂ©teille, avait Ă©tĂ© interloquĂ© par une des rĂ©pĂ©titions et fait marche arrière, prĂ©textant des difficultĂ©s d’agenda pour la programmer. L’auteur (avec une lettre ouverte Lettre Ă  un tenancier de théâtre publiĂ©e dans Combat, le 22 novembre 1947), Maria Casarès et GĂ©rard Philipe font part de leur indignation dans la presse[3]. GĂ©rard Philipe loue Ă  ses frais le tout petit Théâtre des Noctambules pour que les reprĂ©sentations puissent s’y tenir malgrĂ© tout. On souligne alors que « Chaque soir, pendant tout le temps que dureront les reprĂ©sentations, [GĂ©rard Philipe] perdra 25 000 [anciens] francs, que lui offre n’importe quel directeur de théâtre, pour venir jouer (…) une pièce qui ne lui rapportera absolument rien. Rien qu’une satisfaction personnelle. »[4]

Le succès critique est très important pour les comédiens (toutefois la critique reste dubitative sur le texte[3]), mais les représentations doivent s’arrêter en raison d’engagements pris antérieurement par Gérard Philipe. Toutefois, trois représentations exceptionnelles se tiennent du 1er au 3 juillet 1948 au Théâtre des Ambassadeurs avec les créateurs[5].

Description

Georges Vitaly témoigne : « Les Épiphanies appartiennent, plus que n'importe quelle œuvre similaire de la même époque, à ce théâtre de rupture que nous recherchions. Rupture, dans la forme, avec le dialogue normal, avec l’enchaînement normal des scènes, rupture aussi dans le contact avec le public, car on ne s'adresse plus à sa raison et à son sens critique, mais à sensibilité, à sa disponibilité émotionnelle, à son impressionnabilité. Rupture encore dans les décors, décors abstraits, synthétisant le climat de chaque acte. Rupture enfin dans la musique d'accompagnement »[6].

Autres représentations

Henri Pichette a fait une lecture de son texte en 1979 au Théâtre du Lucernaire.

La pièce a été reprise en 2016 au Théâtre Jean-Vilar de Suresnes[7].

Édition moderne

  • Les Épiphanies. Mystère profane, NRF, collection PoĂ©sie/Gallimard no 46, .

Bibliographie

  • GĂ©rard Bonal, GĂ©rard Philipe, Seuil (Points), 1994, p. 103-107.
  • Julie  Cottier, « Aux frontières du visible. Diffusion de la parole et dĂ©-figuration dans Les Épiphanies d’Henri Pichette.» dans Eikasia, no 78, dĂ©cembre 2017.
  • Anne Philipe, Claude Roy, GĂ©rard Philipe, Les Épiphanies, Gallimard, 1960, p. 98-105.

Discographie

Un extrait enregistré par Maria Casarès et Gérard Philipe est inclus dans le disque Hommage à Gérard Philipe (33t Véga, 1960). Ce microsillon a été numérisé par la Bibliothèque nationale de France[8].

Notes et références

  1. GĂ©rard Bonal, GĂ©rard Philipe, Paris, Seuil ("Points"), , 334 p., p. 103-104
  2. Les Lettres Françaises, no 801, 3 décembre 1959.
  3. Un panorama de presse autour de cette création a été compilé et est conservé à la Bibliothèque nationale. Voir 1947 – Les Épiphanies de Henri Pichette : recueil de coupures de presse (BnF)' sur Gérard Philipe : archives d'un art en mouvement
  4. article non signĂ©, « Pour jouer Les Épiphanies GĂ©rard Philipe perdra 25 000 francs par jour. », Ambiance,‎
  5. Emmanuelle Pesqué, « 1948 – Gérard Philipe répète Les Épiphanies au Théâtre des Ambassadeurs », sur Gérard Philipe : archives d'un art en mouvement, (consulté le )
  6. Anne Philipe, Claude Roy, GĂ©rard Philipe, Gallimard, 1960, p. 100
  7. Voir notice sur le site du Théâtre La captation du spectacle est visible sur la chaîne YouTube du Théâtre de Suresnes-Jean Vilar.
  8. Gallica-BnF, notice du catalogue BnF (BnF-Partenariats, Collection sonore - Believe).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.