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Lekianoba

On appelle Lekianoba (en gĂ©orgien : ლეკიანობა) les raids effectuĂ©s en GĂ©orgie par des bandes issues du Daghestan, entre le XVIe et XIXe siĂšcles. Le terme dĂ©rive de Leki, appellation gĂ©orgienne des peuples du Daghestan, complĂ©tĂ© d'un suffixe d'attribution –anoba.

Retour de Dagestanis aprÚs un raid, années 1870

Ces attaques commencĂšrent avec la dĂ©sintĂ©gration du royaume de GĂ©orgie, et le dĂ©clin des Ă©tats qui lui succĂšdent, en partie sous la pression des Perses et des Ottomans. À la fin du XVIe siĂšcle, le chah Abbas Ier attribua Ă  ses alliĂ©s du Daguestan des territoires dans les marches de GĂ©orgie, dans le royaume de KakhĂ©tie ensuite appelĂ© Saingilo : une telle distribution de terres ouvrait la porte Ă  des invasions rĂ©guliĂšres.

Bien qu'Ă  chaque fois d'une importance plutĂŽt rĂ©duite, ces raids Ă©taient assez frĂ©quents pour produire des effets dĂ©sastreux sur le pays, les maraudeurs enlevant des personnes et pillant les localitĂ©s proches de la frontiĂšre. Ces raids prenaient parfois la forme d'une opĂ©ration militaire impliquant quelques milliers d'hommes menĂ©s par un chef local du Daguestan, Ă©ventuellement assistĂ© par des Perses ou des Ottomans. La KakhĂ©tie et le Kartli sont les deux royaumes de l'est de la GĂ©orgie qui en ont le plus souffert. Face Ă  l'effet de surprise, les GĂ©orgiens affaiblis par leurs querelles internes n'ont jamais rĂ©ussi Ă  construire un systĂšme de dĂ©fense qui serait efficace. Pour compliquer les choses, des mercenaires du Daguestan Ă©taient frĂ©quemment employĂ©s par les factions rivales des princes et mĂȘme du roi de GĂ©orgie.

Au début des années 1720, le roi Vakhtang VI s'efforça de contrer ces raids venus du Daguestan ; il s'appuya à cette fin sur le tsar Pierre Ier, décidant en 1722 de former une armée conjointe avec les Russes face au Daguestan et à l'empire perse. Mais le tsar conclut rapidement la paix avec les Perses et força Vakhtang à rappeler ses troupes. Peu aprÚs, sous la pression conjointe des empires ottoman et perse, la Géorgie perd son indépendance, laissant le champ libre de nouveau aux raids des tribus du Daguestan. En 1744, Teimouraz II et son fils, Erekle II, redonnent vie aux royaumes de Kartli et Kakhétie et s'allient pour contrer les assauts des maraudeurs du Daguestan. Entre 1750 et 1755, ils repoussent avec succÚs au moins trois grandes incursions menées par la kahn des Avars, Nursal Bek. En 1774, Erekle II crée un corps militaire spécial, sous le commandement de son fils Léon, chargé de la protection des populations contre ces raids. Malheureusement, du fait des problÚmes internes au royaume, Erekle ne parvient pas à éliminer les menaces de ces montagnards du Caucase. A deux reprises, en 1785 et en 1787 le khan des Avars, Omar, attaque la Kakhétie, laissant les villages frontaliers en ruines. Ce n'est qu'aprÚs l'annexion de la Géorgie par la Russie, en 1801, que les raids du Daguestan vont réellement diminuer.

Pendant les Guerres du Caucase, l'imam Shamil envahit les marches de KakhĂ©tie en 1854, ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le dernier incident des Lekianoba.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Lekianoba » (voir la liste des auteurs).
  • (ka) Georgian (Soviet) Encyclopedia, vol. 6 ; Tbilisi, 1983 : p. 164
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