Leda Richberg-Hornsby
Leda Richberg-Hornsby (née en novembre 1886 à Chicago - morte le 25 août 1939 à Chicago[1] - [2]) est une aviatrice et suffragette américaine. Elle est la première femme diplômée de la Wright Flying School à Dayton (Ohio) et la huitième femme à recevoir une licence de pilote aux États-Unis[3].
Jeunesse
Leda Richberg-Hornsby est née en novembre 1886 à Chicago. Sa mère, Eloise Olivia Richberg, née Randall[1], est médecin, professeur, écrivain et suffragette[4]. Sa grand-mère maternelle, Marenda Briggs Randall, est également médecin et suffragette. Son père, John Carl Richberg[5] est avocat. Il préside le Chicago Board of Education à deux reprises. Sous son administration, il promeut un salaire égal pour les enseignantes et supprime les lectures de la Bible dans les établissements scolaires. Le frère aîné de Leda Richberg-Hornsby, Donald Randall Richberg est avocat et membre de l'administration de Franklin D. Roosevelt.
Leda Richberg-Hornsby suit sa scolarité à Castle School, Tarrytown (New York)[6]. Suivant les traces de sa mère et de sa grand-mère, elle fréquente l'école de médecine pendant trois ans, sans toutefois obtenir de diplôme[7]. En mai 1912, lors d'un voyage à Racine (Wisconsin), elle rencontre Hubert Primm Hornsby, qu'elle épouse le 23 du même mois[8]. Le couple se sépare, et le 1er février 1915, Leda Richberg-Hornsby obtient le divorce [9].
Carrière dans l'aviation
À partir de 1913, Richberg-Hornsby s'intéresse à l'aviation[6]. Elle commence à étudier avec Max Lillie (en)[10] - [11]. Après la mort de Max Lillie en septembre 1913, elle s'inscrit à la Wright Flying School de Dayton, où elle étudie à la fois le pilotage et la construction d'avions[12]. En mars 1914, elle devient la première femme diplômée de l'école[13]. En juin, elle obtient avec succès sa licence de pilote sous la supervision d'Orville Wright qui décrit sa performance comme « le plus beau vol qu'il m'a été donné de voir accomplir par un débutant »[14] et le 24 juin, elle reçoit la licence n° 301 de l'Aero Club of América.
Au début de sa carrière, Richberg-Hornsby effectue des vols de démonstration au Cicero Aviation Field dans les environs de Chicago. Au cours de l'été 1915, elle vole au terrain d'aviation de Mineola à New York[6]. Lorsque l'aérodrome est repris par le gouvernement à l'automne, elle est transférée à Staten Island où elle est en activité jusqu'à fin 1916 [15].
Le 3 novembre 1916, lors d'un vol de démonstration à Midland Beach, un accident se produit à bord de son biplan qui chute de cinquante pieds[7]. Elle parvient à maintenir le biplan à niveau et effectue un atterrissage en urgence. Le seul dommage est une poutre cassée près du moteur et une coupure à la main. Dans une interview dix jours plus tard, elle explique : « Alors que je descendais, je me disais que la Terre n'était pas un endroit si agréable. La prochaine fois serait peut-être meilleure. Mais il n'y aura peut-être pas de prochaine fois et je le saurai dans moins d'une minute. Nous avons alors percuté le sol, Sweetheart et moi-même. Sweetheart, c'est le biplan. Et nous nous sommes relevés, prêts pour le prochain vol dès que possible ».
Le 2 décembre 1916, Richberg-Hornsby participe à une opération médiatique pour la National American Woman Suffrage Association (NAWSA)[15]. Carrie Chapman Catt, présidente de la NAWSA, demande à Richberg-Hornsby de survoler le yacht du président Woodrow Wilson, alors que celui-ci descend la rivière Hudson en direction de Liberty Island pour célébrer le premier allumage de la torche de la statue de la Liberté. Une fois au-dessus du yacht, elle doit « bombarder » le président avec des pétitions d'électrices de l'ouest des États-Unis, celles qui ont largement favorisé Wilson lors des élections de 1916[16]. Elle est accompagnée d'Ida Blair : assistante sociale, femme d'affaires et responsable de la communication de la NAWSA, qui fonde plus tard l'Union démocratique des femmes[17]. Le biplan est décoré de banderoles jaunes, blanches et bleues, couleurs de la campagne et d'une banderole portant l'inscription : « Les femmes veulent aussi la liberté »[3] - [15]. Avant qu'elle ne puisse atteindre le yacht du président, les vents violents force Richberg-Hornsby à effectuer un atterrissage d'urgence dans un marécage de Staten Island. Selon le New York Sun, le biplan est brisé au niveau des ailes, tandis que Richberg-Hornsby et Blair n'ont subi que « quelques contusions sans gravité »[15].
Première Guerre mondiale
En novembre 1916, Richberg-Hornsby devient lieutenant dans l'US Aviation Reserve Corps, coordonné par Albert Bond Lambert[7] - [15]. Elle tente de rejoindre l'US Flying Corps en France, mais le gouvernement français refuse d'enrôler une femme[18]. Une deuxième tentative, après l'entrée en guerre des États-Unis, rencontre le même écho[12].
En 1917, elle fait partie des Sentinelles silencieuses qui manifestent devant la Maison Blanche au nom du National Woman's Party, et le 14 novembre, elle est parmi les trente-trois femmes arrêtées et emprisonnées à l'Occoquan Workhouse en Virginie[19] - [20] - [21] - [22]. Beaucoup de ces femmes sont soumises à des traitements brutaux et vingt-deux, dont Hornsby, entament une grève de la faim[23]. Le 27 novembre, elle est libérée avec vingt et une autres grévistes de la faim, avant la fin de la peine de trente jours[23].
À cette époque, elle s'intéresse aux conditions de travail des femmes[6]. Au cours de l'été 1919, elle travaille pour la Woman's Land Army of America (en) en tant que chauffeur pour les recrues surnommées « farmerettes » à Cold Spring Harbor[6].
Richberg-Hornsby retourne ensuite à Chicago, où elle décède d'une insuffisance cardiaque le 25 août 1939[2].
Leda Richberg-Hornsby est le sujet d'un opéra en un acte intitulé « Aleda or the Flight of the Suff Bird Women », célébrant sa tentative de « bombarder » le yacht du président Wilson. L'opéra a été commandé par les musiciens de Ma'alwyck, un groupe de musique de chambre basé dans le nord de l'État de New York[24]. La musique et le livret sont écrits par le compositeur Max Caplan[25]. La première de l'opéra a été donnée le à Glenville, New York[26].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Leda Richberg-Hornsby » (voir la liste des auteurs).
- (en) U.S. Federal Census, Chicago,
- Miss Aleda B. Richberg: Former NRA Administrator's Sister Dies in Chicago. New York Times. 26 août 1939
- Maureen Maryanski. The 'Suff Bird Women' and Woodrow Wilson From the Stacks. New-York Historical Society. 26 mars 2014
- Richberg, Donald R. My Hero: The Autobiography of Donald Richberg. G.P. Putnam's Sons, 1954.
- (en) Smith, History of Illinois and her people, Chicago : American Historical Society, (lire en ligne), p. 237
- "Mrs. Hornsby, Sky Pilot, Chauffeur for Farm Girls." Huntington Long-Islander. 8 août 1919.
- Nixola Greeley-Smith. « Aviation Is Safer Than Marriage; There's Less Risk, Says Woman Flyer. » New York Evening World. 13 novembre 1916.
- « Husband Gone ; She Gets Divorce. » Chicago Daily Tribune. 2 février 1915.
- Chicago Examiner. 23 janvier 1915
- « Mrs. L. Hornsby, Aviatrix, Sues for Separation. » Chicago Examiner. 23 janvier 1915.
- "At 23 Woman Who Eloped Joins Navigators of the Air." New York Sun. 30 mars 1914.
- John Carver Edwards, Orville's Aviators: Outstanding Alumni of the Wright Flying School, 1910-1916, Jefferson, N.C., McFarland, (ISBN 9780786442270)
- Eileen F. Lebow, Before Amelia: Women Pilots in the Early Days of Aviation, Washington, D.C., Brassey's, Inc., (ISBN 1574884824, lire en ligne)
- "'Flying No Job for Women!'–Greatest Woman Flyer Says So." Chicago Day Book. 7 juillet 1914.
- "Wind Brings Down Suff Bird Women." New York Sun. 3 décembre 1916.
- "Liberty's New Halo Will Shine Tonight." New York Times. 2 décembre 1916.
- "Mrs. Blair Dies of Pneumonia." New York Sun. 6 novembre 1930.
- Pensacola Journal. 17 décembre 1916.
- "Remove Whittaker, is Francis' Demand." New York Evening Call. 24 novembre 1917.
- "Waddill Condemns Officials' Methods." New York Evening Call. 24 novembre 1917.
- "Women's Party to Give Supper." New York Evening Call. 9 décembre 1917.
- « To Honor Pickets Who Served Time. » Brooklyn Standard Union. 30 décembre 1917.
- "Suffrage Pickets Freed from Prison." New York Times. 28 novembre 1917.
- (en) « The Musicians of Ma'alwyck | The Musicians of Ma'alwyck | Aleda », musiciansofmaalwyck.org (consulté le )
- (en) « Caplan collaborating with Musicians of Ma'alwyck », The Daily Gazette (consulté le )
- (en) « Aleda Or the Flight of the Suff Bird Women from the Musicians of Ma'alwyck 6/8/18 », Arts Talk,
Liens externes
- Leda Richberg-Hornsby, coupure de presse (collection aéronautique Carroll Gray)