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Le Vol du grand rapide

Le Vol du grand rapide, aussi connu sous le titre L'Attaque du grand train (The Great Train Robbery), est un film américain réalisé par Edwin Stanton Porter, sorti en décembre 1903.

Le Vol du grand rapide
Le Vol du grand rapide, réalisé par Edwin Stanton Porter (1903).
Titre original The Great Train Robbery
RĂ©alisation Edwin S. Porter
Scénario Edwin S. Porter
inspiré de la pièce éponyme de Scott Marble (1896)
Acteurs principaux
Sociétés de production Edison Manufacturing Company
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Western
Durée 11 min 59 s
Sortie 1903

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film est considéré comme le premier western américain[1]. Le public, peu habitué, fut effrayé par la scène d'attaque du train et surtout par le plan du desperado (Justus D. Barnes) qui tire face à la caméra, les spectateurs se baissant par réflexe de défense[2].

Synopsis

Quatre hors-la-loi attaquent un train. Ils s'emparent de l'argent en faisant sauter le coffre qu'il transportait, puis dévalisent les voyageurs et prennent la fuite, poursuivis par des rangers. Cernés, ils sont tués et l'argent est récupéré.

Fiche technique

Distribution

Justus D. Barnes dans un plan spécial du film.

Analyse stylistique

Publicité pour le film.
Une affiche du film.

Ce film était livré, à la demande du client, avec le célèbre plan où l'on voit Justus D. Barnes, filmé en plan rapproché (mi-poitrine) ouvrir le feu sur le public (la caméra), monté soit en tête du film, soit à la fin, soit en plein milieu quand un voyageur, essayant de fuir, est aussitôt abattu. Ce plan est effectivement totalement distinct des autres plans, tous filmés en plan moyen (vus en pied) et le personnage lui-même est étranger au récit. Mais les spectateurs de l'époque lui réservaient un accueil enthousiaste, mêlé de crainte.
Les réalisateurs avaient médité sur les films anglais de l'École de Brighton et leurs chase films (films de poursuite). E. S. Porter ne s'en cachait pas. Mais, dans Le Vol du grand rapide, il a voulu mener de front les trois actions parallèles qui peuvent se résumer ainsi selon Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin :

« - les bandits neutralisent le chef de gare, s’emparent du train, dévalisent le fourgon postal et les voyageurs, puis s’enfuient avec leur butin,
- la fille du chef de gare, qui vient lui porter son casse-croûte, le découvre ligoté, réussit à le délivrer et lui fait reprendre connaissance,
- les rangers et leurs Ă©pouses font la fĂŞte.
Les trois actions se rejoignent lorsque les rangers, alertés par le chef de gare, se lancent à la poursuite des bandits, mais le cinéaste ne sait pas encore que si les actions parallèles se déroulent toujours dans des lieux différents, elles doivent aussi obligatoirement se dérouler dans le même temps. Or, Edwin Stanton Porter fait l’erreur de montrer chacune des trois actions dans son ordre de départ chronologique. Au lieu de se dérouler simultanément, les actions cumulent leur temps respectif, le temps supposé réel est en fait l’addition du temps des trois actions et quand les rangers se lancent à la poursuite des bandits, le spectateur sait déjà que ceux-ci sont en train de fuir depuis longtemps, qu’ils ont déjà une sérieuse avance. Il est alors tout à fait invraisemblable de les voir aussitôt rattrapés par les policiers, nous privant de tout effet de suspense[3]. »

Notes et références

  1. Jürgen Müller (trad. de l'allemand, ouvrage collectif sous la direction de Jürgen Müller), 100 classiques du 7e Art, vol. 1 : 1915-1959, Hong Kong Köln Paris etc, Taschen, , 800 p. (ISBN 978-3-8365-0861-2), p. 19
  2. (en) JĂĽrgen Martschukat, Violence and Visibility in Modern History, Palgrave Macmillan, , p. 127
  3. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde éd, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 128

Annexes

Bibliographie

  • Charles Perraton et Nathalie Bouchard, « Montrer, dire et saisir l’espace dans le cinĂ©ma des premiers temps : le cas du Great Train Robbery », CinĂ©mas, vol. 5, no 3,‎ , p. 9–27 (lire en ligne)

Liens externes

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