Le Voïévode (ballade symphonique)
Le Voïévode, ballade symphonique en la mineur (en russe : Воевода), op. 78, est une œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski composée de 1890 à septembre 1891 et jouée pour la première fois le à Saint-Pétersbourg. L'œuvre est basée sur la traduction d'Alexandre Pouchkine du poème d'Adam Mickiewicz Le Voïévode.
Le Voïévode Op. 78 | |
Genre | Ballade symphonique |
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Musique | Piotr Ilitch Tchaïkovski |
Sources littéraires | Le Voïévode d'Alexandre Pouchkine, d'après Adam Mickiewicz |
Durée approximative | 15 min |
Dates de composition | 1890-1891 |
Création | Saint-Pétersbourg, Empire russe |
C'est la première œuvre dans laquelle Tchaïkovski emploie le célesta, instrument qu'il réutilise l'année suivante dans le Casse-Noisette, en particulier dans la Danse de la Fée Dragée. Tchaïkovski reprit la partie centrale de l'œuvre et l'arrangea pour le piano en l'intitulant Aveu passionné.
Argument
Le voïévode revint de la guerre tard dans la nuit. Il ordonne le silence, se précipite vers la couche nuptiale, écarte les rideaux… C'est donc vrai ! Personne : la couche est vide.
Plus sombre que la nuit noire, il baisse les yeux pleins de rage, tourmente sa moustache grisonnante, puis, en rejetant en arrière ses longues manches, il sort et pousse le verrou. « Holà ! crie-t-il, pâture du diable !
Pourquoi ne vois-je pas à la grille ni verrou, ni chiens de garde ? Engeance de Cham !… vite, mon fusil ; apprête un sac, une corde et prends la carabine pendue au mur. Suis-moi, je ferai voir ma vengeance à cette femme ! »
Le seigneur et le jeune valet font le guet filant le mur. Ils entrent au jardin et voient à travers les broussailles la jeune dame toute en blanc, assise auprès de la fontaine et un homme à ses pieds.
Il disait : « Ainsi rien ne m'est resté des délices d'autrefois, de ce que j'aimais tant ! Les soupirs de ton sein blanc, les étreintes de ta main douce, le voïévode a tout acheté !
Combien d'années je soupirais après toi, combien d'années de te cherchais et tu m'as renié. Le voïévode ne te cherchait point, il ne soupirait point — il fit sonner son argent et tu t'es donnée à lui !
J'ai traversé l'obscurité de la nuit pour voir les yeux de ma bienaimée, lui presser la douce main, lui souhaiter en sa nouvelle demeure beaucoup d'années prospères, beaucoup de joie et ensuite la fuir à jamais… »
La belle pleure et se lamente ; le jeune homme lui embrasse les genoux et les deux autres les observent à travers les broussailles. Ils mettent à terre leurs fusils, ils tirent des cartouches de leurs ceintures et les mordent en chargeant à coups de baguette.
Puis ils s'approchent doucement. « Maître, je ne peux pas viser, soupire le pauvre serviteur, est-ce le vent ? mais je sens des larmes venir aux yeux… je frémis… mes bras faiblissent, la poudre d'amorce manque le bassinet…
— Tout bas, engeance d'esclave, je t'apprendrai à pleurnicher ! Remplis le bassinet… Vise maintenant… Vise le front de l'infidèle… Plus à gauche… Plus haut… je me charge du galant… chut !… à moi d'abord… attends ! »
Le coup de carabine retentit au jardin. Le jeune valet n'a pas su attendre. Le voïévode pousse un cri ; le voïévode chancelle… Le jeune valet, paraît-il, a mal visé ; la balle traversa le front du voïévode.Orchestration
Instrumentation du Voïévode |
Bois |
3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes (en la), 1 clarinette basse (en si bémol), 2 bassons |
Cuivres |
4 cors (en fa), 2 trompettes (en si bémol), 3 trombones (2 ténors et 1 basse), tuba |
Percussions |
timbales, caisse claire, célesta (ou piano) |
Cordes |
1 harpe, premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Notes et références
Bibliographie
Articles connexes
- Piotr Ilitch Tchaïkovski
- Aveu passionné
- Le Voïévode, op. 3, opéra de Tchaïkovski qui n'a rien à voir avec la ballade.
Liens externes
- [[scores:The Voyevoda (symphonic ballad), Op.78 (Tchaikovsky, Pyotr Ilyich)|Le Voïévode (ballade symphonique) de Tchaïkovski]], partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
- Partition gratuite pour orchestre