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Le Troisième Mensonge

Le Troisième Mensonge est un roman d'Agota Kristof publié le aux éditions du Seuil et ayant obtenu le Prix du Livre Inter l'année suivante. Il s'agit du troisième volet de la « Trilogie des jumeaux ». Le premier volet est le roman Le Grand Cahier, et le deuxième volet est La Preuve.

Le Troisième Mensonge
Auteur Agota Kristof
Pays Suisse
Genre Roman
Éditeur Seuil
Collection Cadre rouge
Date de parution
Nombre de pages 186
ISBN 2-02-013503-5
Chronologie

Olivier Barrot, dans son Ă©mission Un livre, un jour, compare en 1991 l'histoire Ă  « une tragĂ©die comme dans l'AntiquitĂ© Â» et analyse ce roman Ă  « l'Ă©criture blanche », « incroyablement dĂ©pouillĂ©e » comme une « allĂ©gorie de l'oppression ». Un des deux personnages, Lucas, fuit la Hongrie en 1956, comme Agota Kristof l'avait fait elle-mĂŞme quand les chars soviĂ©tiques avaient envahi Budapest.

Résumé

Le roman possède deux narrateurs, un par partie : Lucas dans la première, Klaus – son frère jumeau – dans la deuxième. L’histoire se dĂ©roule dans un État policier jamais nommĂ©. Le moment le plus ancien se dĂ©roule au dĂ©but de la guerre - sans aucun doute la deuxième Guerre mondiale, mĂŞme si ce n'est pas prĂ©cisĂ©. Les jumeaux ont alors quatre ans.

Dans la première partie, les rĂŞves morbides de Lucas, hantĂ©s par un frère jumeau dont il ne sait s’il existe ou s’il l’a seulement rĂŞvĂ© pour survivre Ă  la solitude, alternent avec ce qu’il raconte de sa vie prĂ©sente et passĂ©e, sans que le lecteur ne sache s’il ment ou non puisque Lucas explique dès le dĂ©but noter dans des cahiers ses mensonges. « J’essaie de raconter mon histoire, mais […] je ne le peux pas, je n’en ai pas le courage, elle me fait trop mal. Alors, j’embellis tout et je dĂ©cris les choses non comme elles se sont passĂ©es, mais comme j’aurais voulu qu’elles se soient passĂ©es. Â»

Son enfance est une tragĂ©die : Ă  quatre ans, au dĂ©but de la guerre, il Ă©tait seul, sans visite Ă  l’hĂ´pital, incapable de marcher. Puis il a Ă©tĂ© dans un centre de rĂ©Ă©ducation et après la guerre confiĂ©e Ă  une vieille femme inconnue de lui et pauvre.

Sa fuite Ă  15 ans de son pays est le seul passage du roman Ă  ĂŞtre Ă©crit Ă  la troisième personne. Le lecteur y apprend qu’en arrivant Ă  l’étranger, Lucas dĂ©clare trois mensonges : « L’homme avec qui il a traversĂ© la frontière n’était pas son père. L’enfant n’avait pas dix-huit ans, mais quinze. Il ne s’appelle pas Claus Â».

La fin du rĂ©cit de Lucas le montre Ă  la recherche de son frère jumeau. Ce serait un poète cĂ©lèbre dont le pseudonyme est Klaus Lucas. La première partie se termine par ce paragraphe : « Ă€ huit heures, je m’assieds sur le lit et je compose le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone de mon frère Â».

La deuxième partie commence par « Il est huit heures, le tĂ©lĂ©phone sonne. Â» Klaus raconte la rencontre avec son frère jumeau Lucas qu’il n’a pas vu depuis leur quatre ans. Il nie ĂŞtre son frère mais accepte son « dernier manuscrit […] inachevĂ© Â». Klaus fait ce que lui a demandĂ© Lucas : « Tu le finiras. Il faut que tu le finisses Â». Le lecteur apprend alors ce que n’a jamais su Lucas : pourquoi il Ă©tait seul dans un hĂ´pital, longtemps incapable marcher et pourquoi personne n’est jamais venu le chercher. Leur mère par jalousie a tuĂ© leur père et une balle perdue l’a blessĂ© alors qu’il n’avait que quatre ans. Klaus a Ă©tĂ© Ă©levĂ© par la maitresse de son père et n’a retrouvĂ© sa mère que quand il avait onze ans. Mais elle lui a toujours reprochĂ© de ne pas ĂŞtre Lucas, le fils disparu par sa faute Ă  elle. Klaus a beau tout sacrifier pour sa mère, ce n'est jamais assez. Il ne peut qu'attendre sans espoir le retour de son jumeau Lucas. « Je me couche et avant de m’endormir je parle dans ma tĂŞte Ă  Lucas, comme je le fais depuis de nombreuses annĂ©es. Ce que je lui dis, c’est Ă  peu près la mĂŞme chose que d’habitude. Je lui dis que, s’il est mort, il a de la chance et que j’aimerais bien ĂŞtre Ă  sa place. Je lui dis qu’il a eu la meilleure part, c’est moi qui dois porter la charge la plus lourde. Je lui dis que la vie est d’une inutilitĂ© totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l’invention d’un Non-Dieu dont la mĂ©chancetĂ© dĂ©passe l’entendement. »

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