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Le Sifflet (1898)

Le Sifflet est un hebdomadaire satirique français. Paru en 1898-1899, il contient des caricatures et dessins dreyfusards.

Le Sifflet
Image illustrative de l’article Le Sifflet (1898)
Couverture du premier numéro, avec une caricature d'Esterhazy par Ibels.

Pays France
Langue français
Genre Presse satirique
Prix au numéro 10 centimes
Date de fondation
Date du dernier numéro
Éditeur Stock
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Achille Steens (d)
ISSN 2496-1051

Histoire

Dirigé par Achille Steens (d) et publié par l'éditeur dreyfusard Pierre-Victor Stock (d), Le Sifflet a été créé le 17 février 1898 pour répondre au Psst...! de Caran d'Ache et Forain, un hebdomadaire antidreyfusard et antisémite édité par Plon quinze jours plus tôt, le . De format similaire à celui du Psst...!, Le Sifflet contient des caricatures qui lui font écho.

Selon Steens, Steinlen et Willette (approché en dépit de son antisémitisme notoire) auraient refusé de collaborer au Sifflet[1], contrairement à H.-G. Ibels, Louis Chevalier et Couturier.

Dans L'Aurore du , Eugène ThĂ©bault vante les dessins du nouveau journal et les compare Ă  ceux du Psst...! : « Cela change de l'Ă©ternel dessin de Forain, toujours le mĂŞme, monotone, et que ne sauvent pas toujours de spirituelles lĂ©gendes; et cela vaut mieux, infiniment, que les platitudes enfantines de ce M. Caran d'Ache »[2]. Dans Le Rappel du 1er avril, Louis Marsolleau juge que Le Sifflet « tĂ©moignera plus tard que dans le moment oĂą tout le monde perdait la tĂŞte, quelques braves gens ont conservĂ© du cĹ“ur pour cingler de "patte" de maĂ®tre la coalition louche de la haute armĂ©e et du haut clergĂ©, ces Ă©ternels adversaires de la libertĂ© humaine Â»[3].

L'hebdomadaire ne rencontre cependant pas le succès souhaité, avec seulement 130 abonnés en 1898 et 90 l'année suivante[4]. De plus, les libraires et les camelots montrent des réticences à vendre une publication suscitant la colère d'une partie de l'opinion publique[1]. Certaines réactions sont en effet violentes et Steens reçoit des lettres d'injures et de menaces[5].

LassĂ© de perdre de l'argent, Stock ouvre une souscription le [4], en proposant des actions pour 50 francs. Seules six personnes ayant souscrit, Stock dĂ©cide d'abandonner Le Sifflet[6], dont le dernier numĂ©ro paraĂ®t le , quelques jours après l'arrĂŞt de la Cour de cassation permettant la rĂ©vision du procès du capitaine Dreyfus.

Au cours des années suivantes, plusieurs personnalités du Sifflet (Ibels, Hermann-Paul et Steens) affirmeront regretter leur engagement dreyfusard[7].

Collaborateurs

Références

  1. Jean Steens, « Les souvenirs d'un dreyfusard » (XII), La Patrie, 15 mars 1902, p. 2.
  2. L'Aurore, 26 février 1898, p. 1.
  3. Le Rappel, 1er avril 1898, p. 1.
  4. Stock, p. 184.
  5. Jean Steens, « Les souvenirs d'un dreyfusard » (XIII), La Patrie, 18 mars 1902, p. 2.
  6. Stock, p. 185.
  7. Bertrand Joly, Histoire politique de l'affaire Dreyfus, Paris, Fayard, 2014, p. 222 et 537.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre-Victor Stock, MĂ©morandum d'un Ă©diteur. Troisième sĂ©rie. L'Affaire Dreyfus anecdotique, Paris, Stock, p. 184-186.

Liens externes

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