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Le Regard (tableau, 1910)

Le Regard est une Ĺ“uvre d’Odilon Redon crĂ©Ă©e vers 1910. C’est une peinture Ă  l’huile de 73 cm de hauteur pour 91,8 cm de largeur. Elle est conservĂ©e au palais des Beaux-Arts de Lille depuis 1997.

Le Regard
Artiste
Date
Vers
Type
Peinture de personnage (en)
Matériau
Dimensions (H Ă— L)
73 Ă— 91,8 cm
Mouvement
No d’inventaire
RF 1984 57, D 997.4.3
Localisation

Histoire

En 1982, L'État reçoit le tableau en legs de madame Arï Redon en exécution des volontés de son mari, fils d'Odilon Redon. Le tableau est affecté aux collections du musée d’Orsay puis déposé par le musée d’Orsay au palais des Beaux-Arts de Lille en 1997[1].

Description

Un personnage de dos, le visage tourné vers le spectateur, se détache sur un ciel nuageux qui reprend, un ton en dessous, les couleurs dont il est vêtu, la peinture jouant avec les tons de la toile laissée apparente en de nombreux endroits. Dans cette œuvre comme dans plusieurs autres, Odilon Redon dispose son sujet derrière un muret, référence probable à certains portraits flamands et italiens de la Renaissance, telle la La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci. Cependant, dans cette version, le parapet acquiert un rôle formel plus important à l’instar du pastel L’Enfant (1894, Dijon, musée des Beaux-Arts). En avant et à droite, on aperçoit quelques fleurs posées sur le rebord du muret qui apportent une subtile délicatesse à cette composition austère et épurée[2].

Analyse

Odilon Redon n’a que très peu utilisĂ© la couleur Ă  ses dĂ©buts. Il se consacrait alors aux « Noirs Â» et son activitĂ© essentielle Ă©tait la pratique du fusain et de la lithographie[3]. Ce n'est qu'Ă  partir de 1890 que la couleur envahit ses Ĺ“uvres, une couleur sensible, subtile et lĂ©gère[4]. Il utilisera d’abord le pastel puis la peinture Ă  l’huile. La couleur donne Ă  son univers si personnel, nourri d’une enfance mĂ©lancolique et d’un imaginaire fertile, l'ambiance onirique et mystĂ©rieuse qui caractĂ©rise ses Ĺ“uvres peintes[2].

C’est aussi le cas pour ce tableau, Le Regard, qui reste Ă©nigmatique. Le personnage lui-mĂŞme est mystĂ©rieux, mĂŞme si sa cape Ă©voque celle d'un empereur romain. Il est par ailleurs difficile de dĂ©celer si ses yeux sont ouverts ou fermĂ©s. A cet Ă©gard, cette Ĺ“uvre rappelle Les Yeux clos ou un pastel contemporain intitulĂ© Le Christ du silence (1890, Paris, Petit Palais). Tous Ă©voquent le rĂŞve, la mĂ©ditation en tant que voyage intĂ©rieur, l’introspection ou encore l’absence. La vue, au sens classique, se double alors d'un autre regard, celui de l'Ĺ“il de l'esprit, qui permet de « substituer Ă  la rĂ©alitĂ© le rĂŞve de la rĂ©alitĂ© Â»[5].

Notes et références

  1. « Fiche Oeuvre n°20776 », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
  2. « Silence, ici on rêve... », sur pba.lille.fr (consulté le ).
  3. Catherine Rigollet, « Odilon Redon, des « Noirs » à la couleur », sur www.lagoradesarts.fr (consulté le ).
  4. Didier Arnaudet, « Odilon Redon, Mystères et vertiges du regard », Vie des arts, vol. 30, no 121,‎ décembre–hiver 1985 (lire en ligne).
  5. « Le Regard », sur pba-opacweb.lille.fr (consulté le ).

Liens externes

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