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Le Promenoir des deux amants

Le Promenoir des deux amants est une ode de Tristan L'Hermite, publiée en 1633 dans le recueil des Plaintes d'Acante puis, dans une version corrigée, dans Les Amours en 1638.

Le Promenoir
des deux amants
Image illustrative de l’article Le Promenoir des deux amants
Page de l'édition originale révisée (1638)

Auteur Tristan L'Hermite
Pays Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Genre Ode
Éditeur Pierre Billaine
et Augustin Courbé
Date de parution 1633, puis 1638

Mis en musique à plusieurs reprises, notamment par Claude Debussy dans trois mélodies composées de 1904 à 1910 et publiées sous le même titre, il s'agit du poème le plus célèbre de son auteur, dont les thèmes et la technique ont été le plus commentés par les critiques.

Présentation

Analyse

Cette ode « signale, mieux que toute autre, la dette de Tristan envers le Théophile de La Solitude[1] : même forme (quatrains féminins d'octosyllabes à rimes embrassées) et surtout même sujet, pour lequel Tristan trouve un titre beaucoup plus adéquat[2] ».

Selon Jacques Madeleine, « Tristan n'était pas l'homme qui polit et repolit vingt fois ses ouvrages. Il nous le déclare avec une insouciance confiante qui n'est nullement feinte : c'est même sans effort qu'il prétend s'immortaliser par ses vers — si l'on excepte une retouche heureuse entre toutes, et qui vaut transfiguration[3] » :

Version des Plaintes d'Acante (1633)

Ces roseaux, cette fleur vermeille
Et ces glais en l'eau parraissants
Forment les songes innocents
De la NaĂŻade qui sommeille[4].

Version des Amours (1638)

L'ombre de cette fleur vermeille
Et celle de ces joncs pendants
Paraissent ĂŞtre lĂ  dedans
Les songes de l'eau qui sommeille[5].

Postérité

RĂ©Ă©ditions

La première rĂ©Ă©dition des Plaintes d'Acante et autres Ĺ“uvres par Jacques Madeleine, en 1909, permet de dĂ©couvrir la version originale du Promenoir des deux amants[6]. La mĂŞme annĂ©e, Adolphe van Bever reproduit la version corrigĂ©e dans la collection « Les plus belles pages Â» pour le Mercure de France[7].

En 1925, Pierre Camo publie une réédition intégrale des Amours, avec une sélection de poèmes de La Lyre et des Vers héroïques[8]. Il s'agit de la première édition de ces recueils depuis 1662[9]. En 1960, Amédée Carriat retient seize poèmes de l'édition de 1638 dans son Choix de pages de toute l'œuvre en vers et en prose de Tristan[10] en plus de ceux déjà publiés dans Plaintes d'Acante en 1633[11], dont Le Promenoir des deux amants[12]. En 1962, Philip Wadsworth le reprend dans son choix de Poésies de Tristan pour Pierre Seghers[13].

Le poème est très souvent repris dans des anthologies : Jean-Louis Vaudoyer, en 1933, « le trouve dans tout bon florilège[14] ». En 1949, André Gide ne retient pas d'autre poème de Tristan L'Hermite dans son Anthologie de la poésie française, et n'en retient que huit quatrains[15].

L'Anthologie de la poésie française, dans la Bibliothèque de la Pléiade, reproduit la version intégrale et corrigée du Promenoir des deux amants[16].

MĂ©lodies

Le Promenoir des deux amants a été mis en musique à plusieurs reprises : Jean-Baptiste Weckerlin retient six quatrains du poème, en 1868, sous le titre La Promenade pour chant et piano[17].

L'adaptation la plus cĂ©lèbre est celle de Claude Debussy, avec trois mĂ©lodies composĂ©es de 1904[18] Ă  1910[19], reprenant les strophes 1, 2 et 4 (depuis « Auprès de cette grotte sombre Â»), 14 Ă  16 (« Crois mon conseil, chère Climène Â») et 22 Ă  24 (« Je tremble en voyant ton visage Â»)[19], publiĂ©es sous le mĂŞme titre que le poème de Tristan.

Bibliographie

Édition originale

Éditions modernes

Œuvres complètes

  • Jean-Pierre Chauveau et al., Tristan L'Hermite, Ĺ’uvres complètes (tome II) : PoĂ©sie I, Paris, HonorĂ© Champion, coll. « Sources classiques » (no 41), , 576 p. (ISBN 978-2-7453-0606-7)

Anthologies

  • AmĂ©dĂ©e Carriat (prĂ©sentation et annotations), Tristan L'Hermite : Choix de pages, Limoges, Éditions Rougerie, , 264 p.
  • Jean-Pierre Chauveau, GĂ©rard Gros et Daniel MĂ©nager, Anthologie de la poĂ©sie française : Moyen Ă‚ge, XVIe siècle, XVIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. « La PlĂ©iade » (no 466), , 1586 p. (ISBN 2-07-011384-1)
  • AndrĂ© Gide, Anthologie de la poĂ©sie française, Paris, Gallimard, coll. « La PlĂ©iade » (no 75), (1re Ă©d. 1949), 846 p. (ISBN 2-07-010010-3)
  • Adolphe van Bever (notice et appendices), Tristan L'Hermite, Paris, Mercure de France, coll. « Les plus belles pages », , 320 p.
  • Philip Wadsworth (prĂ©sentation et notes), Tristan L'Hermite : PoĂ©sies, Paris, Pierre Seghers, , 150 p.

Ouvrages généraux

  • Philippe Martinon, Les Strophes : Étude historique et critique sur les formes de la poĂ©sie lyrique en France depuis la Renaissance, Paris, HonorĂ© Champion, , 615 p.
  • Collectif et Jean Tortel (Ă©d.), Le prĂ©classicisme français, Paris, Les Cahiers du Sud, , 374 p.
    Jean Tortel, Quelques constantes du lyrisme préclassique, p. 123–161

Biographie

Articles et analyses

Cahiers Tristan L'Hermite

Références

  1. Chauveau, Gros & MĂ©nager 2000, p. 1473-1474.
  2. Chauveau, Gros & MĂ©nager 2000, p. 1502.
  3. Madeleine 1909, p. IX.
  4. Madeleine 1909, p. 58.
  5. Chauveau, Gros & MĂ©nager 2000, p. 1102.
  6. Madeleine 1909, p. 58-62.
  7. Van Bever 1909, p. 51-56.
  8. Camo 1925, p. XVII.
  9. Camo 1925, p. XVI.
  10. Carriat 1960, p. 49-65.
  11. Carriat 1960, p. 35-48.
  12. Carriat 1960, p. 38-41.
  13. Wadsworth 1962, p. 26-29.
  14. Vaudoyer 1933.
  15. Gide 1949, p. 313-314.
  16. Chauveau, Gros & MĂ©nager 2000, p. 1102-1105.
  17. Carriat 1960, p. 262.
  18. Lesure 1995, p. 50.
  19. Lesure 1995, p. 51.

Liens externes

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