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Le Prince travesti

Le Prince travesti ou l’Illustre Aventurier est une comédie romanesque en trois actes et en prose de Marivaux créée pour la première fois le par les Comédiens italiens à l’Hôtel de Bourgogne.

Le Prince travesti
ou l’Illustre Aventurier
Image illustrative de l’article Le Prince travesti
Édition Noël Pissot de 1727.

Auteur Marivaux
Pays Drapeau de la France France
Genre Comédie
Éditeur Briasson
Lieu de parution Paris
Date de parution 1724
Date de création
Metteur en scène Comédiens italiens
Lieu de création Hôtel de Bourgogne

Le Prince travesti repose, comme d’autres pièces de Marivaux, sur un personnage travesti : Le prince de Léon se fait passer pour un aventurier (Lélio) afin d'explorer le monde, connaitre la nature humaine et éventuellement trouver sa future épouse. Cette pièce, dans laquelle Marivaux a prêté son esprit à tous les personnages, dont les plus favorisés sont Hortense, Lélio et Arlequin, connut dix-huit représentations, ce qui était alors un grand succès. Marivaux, presque à son début, avait déjà des ennemis et, comme on craignait une cabale, la pièce ne fut pas annoncée d’avance.

Personnages

  • La Princesse, souveraine de Barcelone.
  • Hortense, princesse du sang.
  • Le prince de LĂ©on, sous le nom de LĂ©lio.
  • Le roi de Castille, sous le nom de son ambassadeur.
  • FrĂ©dĂ©ric, ministre de la princesse.
  • Arlequin, valet de LĂ©lio.
  • Lisette, maitresse d’Arlequin.
  • Un garde.
  • Femmes de la princesse.

L’intrigue

Le Prince travesti ou l’Illustre Aventurier se passe Ă  Barcelone Ă  une Ă©poque incertaine. Les deux principaux personnages sont deux princes dĂ©guisĂ©s, courant les aventures. L’un d’eux a fait gagner une bataille Ă  la princesse rĂ©gnante qui s’est Ă©prise de lui. Quand on vient la demander en mariage, c’est lui qu’elle charge de faire la rĂ©ponse Ă  l’ambassadeur. La princesse, n’osant se dĂ©clarer, charge de la commission une jeune parente, Hortense, qui se trouve agir pour son propre compte. Le dĂ©nouement est hâtĂ© aussi par une lettre compromettante qui s’égare en chemin : Arlequin est fort dĂ©vouĂ© Ă  son maĂ®tre, mais il aime l’argent. Un traĂ®tre veut l’engager, moyennant finance, Ă  lui rapporter ce que dit son maĂ®tre. Arlequin empoche l’argent, mais refuse d’espionner. On lâche sur lui une certaine Lisette qui lui promet de l’aimer s’il veut faire ce qu’on lui demande. Arlequin est fort perplexe, il se dĂ©cide Ă  aller trouver son maĂ®tre et s’informe si ça ne le contrariera pas d’être espionnĂ©. C’est une finesse de son invention qui fait dĂ©vier la lettre d’Hortense de sa destination, mais ce dĂ©nouement n’a rien de tragique et s’opère Ă  l’aide d’un double mariage ; seulement ce n’est pas celui que la princesse avait rĂŞvĂ©. « L’illustre aventurier » n’aurait pas mieux aimĂ© que de lui donner son cĹ“ur ; par malheur, il en avait dĂ©jĂ  disposĂ© en chemin en faveur d’une jeune dame sauvĂ©e par lui des brigands, et près de laquelle il avait passĂ© quelques jours. Elle Ă©tait alors en puissance de mari, mais elle est devenue veuve, et c’est celle-lĂ  mĂŞme que la princesse a chargĂ©e de ses intĂ©rĂŞts de cĹ“ur. Hortense cherche Ă  jouer son rĂ´le en conscience, par honnĂŞtetĂ© d’abord, puis par crainte de la princesse, qui est passablement violente et, de plus, souveraine absolue ; mais la situation est embarrassante, car elle aime LĂ©lio sans se l’avouer clairement Ă  elle-mĂŞme. La princesse, pour l’éprouver, remet au valet de LĂ©lio, Arlequin, une lettre qu’il devra donner Ă  Hortense comme venant de son maĂ®tre. Hortense rĂ©pond par une lettre qu’elle charge Arlequin de remettre Ă  LĂ©lio, et qui revient Ă  la princesse. D’abord furieuse, elle s’apaise et fait si bien qu’elle marie Hortense Ă  LĂ©lio – qui n’est autre que le roi d'Aragon. Elle-mĂŞme se console de ce mariage en Ă©pousant le roi de Castille, qui s’était prĂ©sentĂ© Ă  elle sous le nom de son ambassadeur afin d’étudier son caractère plus Ă  l’aise.

Bibliographie

  • Marie-HĂ©lène Cotoni, « La Feinte et le soupçon dans Le Prince travesti de Marivaux », Hommage Ă  Claude Digeon, Claude Faisant, Avant-propos, Paris, Belles Lettres, 1987, p. 67-77.
  • Paul Hoffmann, « De quelques formes du discours amoureux dans Le Prince travesti de Marivaux », L’Information littĂ©raire, 1984, n° 36 (2), p. 59-63.
  • Pierre Larthomas, « Arlequin ou la rĂ©pĂ©tition impertinente », L’Information grammaticale, Mar 1984, n° 21, p. 17-19.
  • Patrice Pavis, « Fonction de l’hĂ©roĂŻque dans Le Prince travesti et Le Triomphe de l'amour », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1986, n° 245, p. 277-302.
  • Robert Tomlinson, « Amour et politique : modèles sĂ©miotiques dans Le Prince travesti », L’Âge du Théâtre en France, David Trott et Nicole Boursier, Éds., Edmonton, Academic Printing & Pub., 1988, p. 119-31.
  • Jacques Truchet, « Jeux du politique et du romanesque : Ă  propos de deux pièces de Marivaux », Dramaturgies : langages dramatiques, Paris, Nizet, 1986, p. 383-88.
  • Nicolas Wagner, « Ă€ propos du Prince travesti : Marivaux et Gracian », Missions et dĂ©marches de la critique : mĂ©langes offerts au Professeur J. A. Vier, RenĂ© Marache, Henri Le Moal, Paris, Klincksieck, 1973, p. 367-70.

Source

  • Jean Fleury, Marivaux et le marivaudage, Paris, Plon, 1881, p. 70-2

Liens externes

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