Le Nadine... On a accusé les morts

Le chalutier de quarante mètres, le Nadine, en était à sa 15^e saison de pêche et dans son ultime sortie d’hiver. Le terrible et mortel évènement s'amorça à 22 heures dans la nuit du 16 décembre 1990, par très gros temps, à une dizaine de milles marins au large de Grande-Entrée, aux Îles-de-la-Madeleine. Alors que la plupart des marins et la biologiste Estelle Laberge dormaient dans leurs cabines, le navire se mit à prendre de la gîte à bâbord puis, douze minutes plus tard, coula par trente mètres de fond, une puissante vague entraînant sept marins pêcheurs et la biologiste dans la mort. Le capitaine Robert Poirier et son frère Serge s’en tirèrent, à l’extrême limite de leurs forces. Et il a fallu qu’un chalutier de Terre-Neuve se dévie de sa route, en pleine tempête, pour récupérer le capitaine tandis que son frère était recueilli par la Garde côtière.

Demeurent ces grandes questions jamais vraiment résolues : comment expliquer qu’un solide navire, sans défaut apparent, ait pu couler si rapidement ? Et pourquoi le capitaine et son frère, projetés dans la mer glacée du Golfe à moins deux degrés Celsius, aient dû attendre neuf heures pour être secourus, à quelques encablures des Îles ?

Documenter et raconter, à la manière d’un polar, cette page d’histoire cachée et tumultueuse des Îles-de-la-Madeleine, le naufrage du Nadine, et les profondes cicatrices qu’il laissa dans l’archipel : des familles furent détruites et la plupart des veuves s’expatrièrent[2]. Quant au capitaine Robert Poirier et ses marins-pêcheurs, ils furent accusés arbitrairement d’être les responsables du naufrage. Suivit une omerta de 30 ans que des jeux de pouvoirs locaux infligèrent aux Madelinots[3].

Le long métrage Le Nadine... On a accusé les morts démontre des faits nouveaux et incriminants qui auraient largement contribué au drame : problèmes mécaniques et d’entretien du bateau récurrents, formation déficiente de l’équipage, mesures de sécurité et de secours en mer défaillantes[4]. Tôt ou tard on se devait de tourner pareil film aux Îles, si ce n’était que pour rétablir la réputation des marins-pêcheurs du Nadine et de son capitaine, a-t-on fait remarquer au réalisateur et petit-fils madelinot, Richard Lavoie.

Le capitaine Robert Poirier et Huguette Bourgeois.

• Titre original : Le Nadine... On a accusé les morts
• Réalisation : Richard Lavoie
• Assistante à la réalisation : Valérie Lavoie
• Musique : Benoit Pinette (Tire le Coyote) - Alain Lefèvre
• Recherche, image et montage : Richard Lavoie
• Prise de son : Raoul Cormier
• Production et distribution : Les Films Richard Lavoie
• Producteur associé : Robert Mendreshora
• Postproduction : Jonathan Seaborn
• Pays d'origine : Canada
• Langue originale : Français
• Format : HD - 16-9
• Durée : 72 minutes
• Date de sortie : Rimouski, 5 février 2020
• Distribution : Richard Lavoie
• Lieux de tournage : Îles-de-la-Madeleine, Terre-Neuve, ville de Québec.

• Site web Richard Lavoie
• Ressource relative à l'audiovisuel :
  • (en) IMDb
• Article publié sur le site web du journal Le Soleil, 11 décembre 2018: Richard Lavoie revient sur le naufrage du «Nadine», il y a près de 30 ans
• Article publié sur le site web du journal Le Soleil, 6 février 2020: Un cinéaste rompt le silence sur le naufrage du Nadine
• Entrevue sur Ici Première à l’émission Bon pied, bonne heure
• Entrevue sur Radio-Canada à l’émission L'Heure de pointe
• Article publié dans le journal La Presse, 20 décembre 2014: Richard Lavoie,l'oeuvre d'une vie en un coffret
• Article sur CTVM Info:« Le Nadine... On a accusé les morts », de Richard Lavoie, maintenant disponible en cinéma virtuel