Le CossĂo
Los Toros. Tratado tĂ©cnico e histĂłrico (Les Taureaux. TraitĂ© technique et historique), appelĂ© Ă©galement Le CossĂo (El CossĂo) est une encyclopĂ©die sur la tauromachie, dirigĂ©e par JosĂ© MarĂa de CossĂo, membre de l'AcadĂ©mie royale espagnole, et publiĂ© pour la première fois en 1943. C'est le traitĂ© le plus exhaustif et le plus documentĂ© qui existe sur la tauromachie, pour laquelle il constitue l'ouvrage de rĂ©fĂ©rence depuis sa publication.
Présentation
DĂ©fini par le critique taurin Antonio DĂaz-Cañabate comme la « Bible du toro » dans son introduction de la mise Ă jour de 1981[1], l'ouvrage est une Ă©tude prĂ©cise de l'histoire de la tauromachie, comprenant : les personnages du mundillo, les toreros, les arènes, les règlements, la technique du toreo, les ganaderĂas, le vocabulaire, l'influence de la corrida sur les arts et les lettres, sans omettre « les alternances d'âges d'or et les moments d'abandon de la fiesta[2]. »
Dans l'un de ses derniers textes, CossĂo Ă©crivait:
« Au cours de ma longue vie d'aficionado, je n'ai jamais été pessimiste. Parfois la fiesta se couvre d'un nuage noir décourageant. Pas d'autre remède qu'en finir. Il n'y a plus de taureaux. Il n'y a plus de toreros. la fiesta vit de cette précarité. Je ne me suis jamais laissé impressionner par ces sinistres augures. Comme tout ce qui vit, la fête a ses hauts et ses bas, ses chutes, ses ornières, dont seule une forte impulsion délivre, avec plus ou moins de facilité. Jamais, selon moi, l'avenir n'a été absolument et réellement en danger. la fiesta s'est maintenue, elle continue[3]. »
Historique
Alors qu'au dĂ©but du XXe siècle un mouvement intellectuel (les rĂ©gĂ©nĂ©rationistes), entraĂ®nĂ©s notamment par JoaquĂn Costa, s'opposait vivement Ă la corrida en tant que culture plĂ©bĂ©ienne[4], d'autres intellectuels s'intĂ©ressèrent progressivement Ă la tauromachie dont il souhaitaient consigner l'histoire.
Le premier Ă lancer l'idĂ©e d'un traitĂ© de tauromachie fut le philosophe JosĂ© Ortega y Gasset qui avait le projet d'en rĂ©diger un. Mais il ne le rĂ©digea pas, et il poussa plutĂ´t CossĂo Ă Ă©crire son ouvrage sur la tauromachie. CossĂo commença entre 1918 et 1920[5], mais la publication et l'Ă©criture de l'ouvrage furent retardĂ©es par la guerre civile espagnole.
Dans les années qui suivront (1920-30), la plupart des intellectuels (parmi lesquels les adversaires les plus acharnés de la corrida comme Miguel de Unamuno), auront retourné leurs discours anti-taurins pour cesser d'édicter les normes de la culture et laisser le peuple choisir[5].
Bibliographie
- Alvaro Martinez-Novillo, Le Peintre et la Tauromachie, Paris, Flammarion,
- (es) JosĂ© MarĂa de CossĂo, Los Toros. Tratado tĂ©cnico e histĂłrico, vol. 11, t. V, Madrid, Espasa-Calpe, 1943-1997 rĂ©Ă©dition en 2 volumes 1995, remises Ă jour de 1943 Ă 1997, rĂ©Ă©ditions et mises Ă jour en 2001, 2004, 2007.
- (es) JosĂ© MarĂa de CossĂo, Los Toros. Tratado tĂ©cnico e histĂłrico : Introduction de Antonio DĂaz-Cañabate, vol. 11, t. I, Madrid, Espasa-Calpe,
- Véronique Flanet et Pierre Veilletet, Le Peuple du toro, Paris, Hermé, , 190 p. (ISBN 2-86665-034-4)
Notes et références
- de CossĂo 1943-1997, p. 9
- Martinez-Novillo 1988, p. 233
- de CossĂo 1943-1997, p. 12
- Flanet et Veilletet 1986, p. 72
- Flanet et Veilletet 1986, p. 73