Le Chartier embourbé
Le Chartier embourbé est la dix-huitième fable du livre VI de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
Le Charretier embourbé | |
Auteur | Jean de La Fontaine |
---|---|
Pays | France |
Genre | Fable |
Éditeur | Claude Barbin |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1668 |
Chronologie | |
La fable se conclut sur la maxime : Aide-toi le ciel t'aidera !
Le terme « chartier » est la forme ancienne du plus moderne « charretier » (conducteur de charrette)[1].
Le phaéton d'une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin
De tout humain secours. C'Ă©tait Ă la campagne
Près d'un certain canton de la basse Bretagne,
Appelé Quimper-Corentin.
On sait assez que le Destin
Adresse lĂ les gens quand il veut qu'on enrage :
Dieu nous préserve du voyage !
Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux,
Pestant, en sa fureur extrĂŞme,
TantĂ´t contre les trous, puis contre ses Chevaux,
Contre son char, contre lui mĂŞme.
Il invoque Ă la fin le Dieu dont les travaux
Sont si célèbres dans le monde :
Hercule, lui dit-il, aide-moi ; si ton dos
A porté la machine ronde,
Ton bras peut me tirer d'ici
Sa prière étant faite, il entend dans la nue
Une voix qui lui parle ainsi :
Hercule veut qu'on se remue,
Puis il aide les gens. Regarde d'oĂą provient
L'achoppement qui te retient.
Ôte d'autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue
Qui jusqu'Ă l'essieu les enduit.
Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit.
Comble-moi cette ornière. As-tu fait ? Oui, dit l'homme.
Or bien je vas t'aider, dit la voix : prends ton fouet.
Je l'ai pris. Qu'est ceci ? mon char marche Ă souhait.
Hercule en soit loué. Lors la voix : Tu vois comme
Tes Chevaux aisément se sont tirés de là .
Aide-toi, le Ciel t'aidera.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Chartier embourbé
Notes et références
- « CHARRETIER : Définition de CHARRETIER », sur www.cnrtl.fr (consulté le )