Latinka Perović
Latinka Perović (serbe en écriture cyrillique : Латинка Перовић, née le à Beloševac (royaume de Yougoslavie) et morte le à Belgrade (Serbie) est une historienne communiste et une femme politique yougoslave puis serbe.
Biographie
Enfance et éducation
Latinka Perović naît à Beloševac le . Elle étudie au lycée de Kragujevac, dont elle sort en 1952[1]. À dix-huit ans, elle s'engage au sein du parti communiste[2]. À vingt-sept ans, elle dirige le front anti-fasciste des femmes serbes[3]. Elle étudie ensuite l'histoire à l'université de Belgrade, où elle obtient son master en 1965 et un doctorat en 1975[4].
Ligue des communistes de Serbie
En 1964, Latinka Perović est élue au comité central du parti communiste serbe[2].
Elle est secrétaire générale de la Ligue des communistes de Serbie de 1968 à 1972[5] - [6] - [3]. À l'époque, elle est vue comme la femme la plus influente du pays, et la seule femme politique qui ne s'est pas engagée en raison de son mari[3]. En 1972, peu après le Printemps croate, la Ligue des communistes de Yougoslavie menée par Josip Broz Tito la renvoie[2] - [7], ainsi que Marko Nikezić (en) et Mirko Tepavac (en), le bureau étant considéré trop tolérant envers l'anti-communisme[3], notamment par son soutien des Éditions Littéraires Serbes[6].
Opposition à Milosevic et reconnaissance des massacres serbes
Latinka Perović se concentre sur son travail scientifique à l'institut pour l'histoire du mouvement travailliste de Serbie, devenu ensuite l'institut pour l'histoire récente de la Serbie, obtenant un doctorat en 1975[4]. Elle se spécialise dans l'histoire de la Serbie aux dix-neuvième et vingtième siècles[3]. Elle est cependant interdite de publication jusqu'en 1983[2]. De 1993 à 1999, elle est rédactrice en chef d'une revue d'histoire[2]. En 1999, elle prend sa retraite de l'institut pour l'histoire récente de la Serbie[2].
Pendant les guerres de Yougoslavie, elle critique le nationalisme serbe, en particulier le régime de Slobodan Milošević[7] - [8]. Elle est la première personne serbe à reconnaître publiquement le massacre de Srebrenica comme un génocide, appelant le pays à prendre la responsabilité du massacre[9].
En 2007, quand le massacre de Srebrenica est reconnu par la Cour internationale de justice comme un génocide, elle affirme que la Serbie doit être sensibilisée à ce crime et qu'il ne doit pas être reçu avec indifférence[2]. Elle s'engage à nouveau en politique électorale, devenant membre du conseil du Parti libéral-démocrate puis du forum civique démocratique serbe[2].
Notes et références
- Latinka Perović, Drago Roksandić, Mitja Velikonja et Wolfgang Höpken, Jugoslavija u istorijskoj perspektivi, Helsinški odbor za ljudska prava u Srbiji, (ISBN 978-86-7208-207-4 et 86-7208-207-9, OCLC 1005287649, lire en ligne)
- (en-US) « Prominent Serbian Politician and War Critic Latinka Perovic Dies », sur Balkan Insight, (consulté le )
- П.О, « Преминула Латинка Перовић », sur Politika Online (consulté le )
- Jugoslavija u istorijskoj perspektivi [« Yugoslavia in Historical Perspective »], Helsinki Federation for Human Rights Serbia, , 540–541 p. (ISBN 978-86-7208-207-4)
- (sr) « Preminula Latinka Perović », sur Novinska agencija Beta (consulté le )
- Un Homme Dans Son Époque, L'AGE D'HOMME, (ISBN 978-2-8251-0083-7, lire en ligne)
- « Serbie : hommage à Latinka Perović », sur Le Courrier des Balkans (consulté le )
- (en) Audrey Helfant Budding, « Yugoslavs into Serbs: Serbian National Identity, 1961–1971* », Nationalities Papers, vol. 25, no 3, , p. 407–426 (ISSN 0090-5992 et 1465-3923, DOI 10.1080/00905999708408515, lire en ligne, consulté le )
- « Latinka Perović », sur Gariwo, Svetlana Broz (consulté le )
- (sr) « Preminula Latinka Perović », sur N1, (consulté le )
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :