Latifa Jbabdi
Latifa Jbabdi (en arabe : ÙŰ·ÙÙŰ© ۏۚۧۚۯÙ) est une fĂ©ministe marocaine, nĂ©e en 1955, connue notamment pour son action pour faire Ă©voluer la Moudawana. Elle a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©lue dĂ©putĂ©e en 2007.
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Université Mohammed-V (licence (en)) (jusqu'en ) Université de Montréal (jusqu'en ) |
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Biographie
Elle est nĂ©e en janvier 1955 Ă Tiznit, dans le sud du Maroc[1]. Elle fait des Ă©tudes dans cette ville puis Ă Agadir[2]. Elle y dĂ©couvre un milieu scolaire et Ă©tudiant en effervescence politique. Elle adhĂšre Ă un mouvement clandestin, dit du « 23 mars » en souvenir du 23 mars 1965 oĂč des manifestations Ă©tudiantes ont Ă©tĂ© durement rĂ©primĂ©es Ă Casablanca. ArrĂȘtĂ©e en 1972[3]. Puis en 1977, elle est Ă nouveau incarcĂ©rĂ©e et accusĂ©e dâatteinte Ă la sĂ»retĂ© de lâĂtat. Durant son emprisonnement au Derb Moulay ChĂ©rif, centre de torture Ă Casablanca, elle dĂ©couvre que les prisonniĂšres politiques sont torturĂ©es au mĂȘme titre que les hommes, mais subissent en plus des mesures vexatoires et discriminantes liĂ©es Ă leur genre. Ă sa sortie de prison, aprĂšs une pĂ©riode de convalescence, elle reprend ses activitĂ©s militantes[2]. Elle est une des membres fondatrices de lâAssociation marocaine des droits humains (AMDH) Ă la fin des annĂ©es 1970, et devient rĂ©dactrice en chef du journal 8 Mars de 1983 Ă 1995[2] - [4].
Le journal du 8 mars Ă©volue, et devient le mouvement du 8 Mars, puis lâUnion de lâaction fĂ©minine (UAF) en 1987. Elle participe Ă la fondation de cette organisation non gouvernementale et en devient la prĂ©sidente. Câest dans ce cadre quâen 1992, est conçu le projet de prĂ©senter aux autoritĂ©s une pĂ©tition dâun million de signatures, exigeant la rĂ©forme du code de la famille. . De premiĂšres Ă©volutions, rĂ©duites, sont obtenues en 1993. Mais surtout, la question des femmes devient un thĂšme des politiques publiques. Quand un gouvernement socialiste accĂšde au pouvoir en 1998, son premier ministre, Abderrahman Youssoufi, reçoit Latifa Jbabdi, accompagnĂ©e dâune dĂ©lĂ©gation de lâUAF, et prend note de leurs principales requĂȘtes. Toutefois, Ă la suite des pressions exercĂ©es par des groupes islamistes, il faut lâappui du roi Mohamed VI pour que ce dossier avance. Finalement, un nouveau code de la famille est adoptĂ© en 2004[2].
En 2005, elle est mise Ă lâhonneur par une ONG amĂ©ricaine, « Vital Voices (en) », pour sa contribution Ă lâamĂ©lioration de la situation de la femme au Maroc, et Ă la reconnaissance de leurs droits[5].
Latifa Jbabdi sâintĂ©resse aussi Ă la place des femmes dans le domaine politique. En 2007, un quota de 10% de femmes pour les Ă©lections parlementaires est instituĂ©. Latifa Jbabdi est elle-mĂȘme parmi les quatre Ă©lues de cette lĂ©gislative, soutenue par l'Union socialiste des forces populaires. Elle remporte la circonscription de Rabat-OcĂ©an. Cet accĂšs au parlement lui permet de mieux mesurer lâĂ©tendue de la misogynie des institutions politiques. Il nây a aucune femme au bureau du parlement, et aucune commission parlementaire nâest prĂ©sidĂ©e par une femme. Les problĂ©matique fĂ©minines indiffĂšrent lâassemblĂ©e. Les reprĂ©sentantes Ă©lues dĂ©cident alors de sâunir, en formant le «Forum des femmes parlementaires». Elles parviennent Ă faire instituer un quota de 12% de femmes pour les Ă©lections communales de 2008[2]. Latifa Jbabdi quitte la circonscription oĂč elle avait Ă©tĂ© Ă©lue en 2011.
Références
- Yousra Jaa, « Latifa Jbabdi, icĂŽne du fĂ©minisme engagĂ© », MĂ©dias 24,â (lire en ligne)
- Osire Glacier, « Latifa Jbabdi (1955 â ) ou un chapitre du fĂ©minisme au Maroc », Ătudes marocaines,â (lire en ligne)
- Farid Alilat et Juliette Basti, « Paroles de femmes », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- Fatima Sadiqi, Amira Nowaira, Azza El Kholy et Moha Ennaji (dir.) (trad. Christiane Owusu-Sarpong), « Latifa Jbabdi et lâUnion de lâAction fĂ©minine. Un million de signatures », dans Des femmes Ă©crivent l'Afrique. L'Afrique du Nord, Ăditions Karthala, (lire en ligne), p. 391 -
- « Latifa Jbabdi honorĂ©e Ă Washington », Le Matin,â (lire en ligne)