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Lac de Tavaneuse

Le lac de Tavaneuse se trouve en Haute-Savoie sur la commune d'Abondance, dans le Chablais français.

Lac de Tavaneuse
Image illustrative de l’article Lac de Tavaneuse
Lac de Tavaneuse depuis le chemin menant au col de Tavaneuse
Administration
Pays Drapeau de la France France
DĂ©partement Haute-Savoie
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 14′ 06″ N, 6° 43′ 12″ E
Type Lac naturel
Origine Glaciation
Montagne Massif du Chablais
Superficie 21 600 m2
Longueur 250 m
Largeur 150 m
Altitude 1 805 m
Profondeur
· Maximale

5,9 m
Volume 59 000 m3
Hydrographie
Alimentation Ruisseau de Tavaneuse et deux petits torrents[1]
Émissaire(s) Ruisseau de Tavaneuse[1]
Durée de rétention 28 jours
ĂŽles
Nombre d’îles 1[1]
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Lac de Tavaneuse
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac de Tavaneuse

Toponymie

Le nom « Tavaneuse » a plusieurs origines potentielles[2] - [3]. Il pourrait :

  • dĂ©crire la prĂ©sence abondante de taons (tavan en francoprovençal) ;
  • dĂ©signer un pâturage en terrasse oĂą les vaches peuvent se reposer (du latin tabanus ou du patois tavĂ©) et une pente rocheuse ou un sommet escarpĂ© (du celtique vanno);
  • indiquer une importante zone de coupe d'arbre d'après le mot celtique tavan qui signifie « tronc d'arbre ».

GĂ©ographie

C'est un lac de montagne de forme quasi-losangique et situĂ© Ă  environ 1 805 mètres d'altitude dans un cirque glaciaire au pied de la petite pointe du Piron (2 145 mètres) et du Piron (2 054 mètres). Le lac est occupĂ© dans sa partie sud-est par un petite Ă®le de 1 400 m2 rĂ©sultant de l'effondrement de la paroi rocheuse[1] - [4] ou d'une moraine de nĂ©vĂ©[1].

En raison de son altitude, le lac est rĂ©gulièrement recouvert d'une couche de glace de plusieurs dizaines de centimètres. Le dĂ©gel s'effectue vers la fin du mois de juin et le lac est libĂ©rĂ© des glaces pendant environ 4 mois[4]. De mĂŞme la rive sud-est est rĂ©gulièrement recouverte par un nĂ©vĂ© alors que la rive ouest est la plus accessible.

GĂ©ologie

Le lac est situé dans la nappe de la Brèche et plus particulièrement dans les schistes ardoisiers (Callovien - Oxfordien)[5] - [6]. Cette dernière affleure notamment sur la rive ouest du lac et forme le corps principal de la barre rocheuse qui surplombe le lac. Une importante zone d'éboulis délimite la rive est et sud du lac. Elle est alimentée par les schistes ardoisiers et en partie par la Brèche supérieure affleurant au sommet de cette même barre rocheuse.

Hydrologie

Le lac de Tavaneuse est alimentĂ© par au moins deux torrents au fonctionnement intermittent. Son Ă©missaire est le ruisseau de Tavaneuse qui alimente la Malève puis la Dranse d'Abondance. Le lac a aussi servi (durant quelques annĂ©es) de petite rĂ©serve hydraulique, ce qui explique la prĂ©sence d'une petite digue sur son Ă©missaire, qui a rehaussĂ© le niveau de l'eau de 60 Ă  80 cm, agrandissant significativement sa surface et son volume[7]. Il ne reste que des vestiges de ce muret qui n'a pas Ă©tĂ© entretenu. Sa destruction a entrainĂ© la formation d'un marais Ă©phĂ©mère au sud du lac[8].

La température des eaux montre une importante variation entre les eaux de fond (5 °C) et de surface (> 10 °C) en été[4] mais d'autres relevés[7] - [8] indiquent d'importantes fluctuations des températures et soulignent l'influence de la météo sur les paramètres hydrologiques du lac. Les torrents alimentant le lac joue ainsi un rôle important car leur eau froide (5,4 °C[4]) contribuent à limiter le réchauffement du lac, or leur débit fluctue régulièrement.

Le lac présente une forte oxygénation, sans stratification verticale. Il fait partie par ailleurs des lacs les plus pauvres en matière organique du massif du Chablais[4], mais aussi en sulfate et nitrate[7], ce qui en fait un lac oligotrophe.

Environnement, faune et flore

Invertébrés

Les eaux du lac sont riches en invertébrés et crustacés, notamment Daphnia longispina, Alona affinis, Cyclops strenuus et surtout Arctodiaptomus bacillifer[7]. De nombreux insectes sont aussi présents sur les berges et autour du lac[7].

Poissons

Après quelques mètres parcourus proche de l'horizontal, l'émissaire du lac s'écoule en cascade, empêchant de fait toute continuité biologique entre le ruisseau de Tavaneuse et le lac. Mais lac a fait l'objet d'un empoissonnement artificiel : 500 alevins d'omble de fontaine, issus de la pisciculture domaniale de Thonon-les-Bains ont été introduits le par M. Bardel, ingénieur des Eaux et Forêts et sans avertir la population locale pour qu'elle ne perturbe pas l'expérimentation. La pêche de 11 individus en 1951[7], après avoir passé deux hiver sous la glace, a démontré que le peuplement du lac était viable.

Notes et références

  1. Jean Sesiano, Monographie physique des plans d'eau naturels du département de la Haute-Savoie - France, Université de Genève - Département de minéralogie, , 125 p. (lire en ligne), p. 71 et table X
  2. Jean-Philippe Buord, Origines des noms des montagnes de la Haute-Savoie : Petites et grandes histoires des sommets, Seynod, Color Verba, , 410 p. (ISBN 978-2-9553563-0-2), p. 361.
  3. Henry Suter, « Tavaneuse », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
  4. Georges Serra Bertral, Etude morphométrique, physicochimique et sédimentologique de quelques lacs de montagne des préalpes du Chablais (Haute-Savoie), Université Pierre et Marie Curie - Paris IV, , 237 p. (lire en ligne), p. 150-164.
  5. Maurice Gidon, « Lac des Plagnes, Tavaneuse, Pic de la Corne », sur Geol-Alps (consulté le ).
  6. Roland Plancherel, Paul Broquet et Christian Caron, Feuille Samoëns - Pas-de-Morgins (655) de la Carte géologique de la France (1/50000ème), BRGM, .
  7. Bernard Dussart, « Contribution à l'étude des lacs du Chablais : Le lac de Tavaneuse », Bulletin français de pisciculture, no 167,‎ , p. 63-68 (DOI 10.1051/kmae:1952003 Accès libre).
  8. Georges Deflandre, « Note sur la flore algologique de deux localités alpines », Bulletin de la Société Botanique de France, vol. 72, no 2,‎ , p. 373-393 (DOI 10.1080/00378941.1925.10832748 Accès libre).
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