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La Vision de la reine

La Vision de la reine est une scène pour voix de femme de la compositrice Augusta Holmès composée en 1893.

La Vision de la reine
Genre cantate
Musique Augusta Holmès
Texte Augusta Holmès
Dates de composition 1893

Composition

Augusta Holmès compose La Vision de la reine en 1893 sur un poème écrit par elle-même. C'est une œuvre pour soliste, chœur, accompagnement de piano, violoncelle et harpe. La pièce a été publiée par les éditions Heugel et Cie.

L'œuvre représente une reine penchée sur le berceau de son fils et qui entend les voix du Ciel, de la Sagesse, de la Nature, de l'Amour et de la Patrie[1]. Elle ferait suite à la naissance de Daniel en 1892, fils du chef d'orchestre Edouard Colonne et de la chanteuse Eugénie Vergin, qui aurait inspiré la compositrice[2].

Structure

L'Ĺ“uvre se compose des onze parties suivantes :

  1. La RĂ©citante : Tout dort dans le palais
  2. La Reine : Ă” MĂ©nestrel, ami des Dieux
  3. Les voix divines (chœur) : Nous voici ! Bénédiction !
  4. Une Voix divine : Enfant, que nous avons envoyé sur la terre
  5. 2e Voix : MĂ©prise l'or ! L'or est funeste
  6. 3e Voix : Aime les oiseaux et les roses
  7. 4e Voix : Crois en l'Amour
  8. 5e Voix : Plus que tout, aime la Patrie !
  9. Les voix divines (chœur) : Vis et meurs avec eux !
  10. L'Illusion : Avec un long battement d'aile
  11. Ensemble final : Dors ! Dors !

Poème

La RĂ©citante
Tout dort dans le palais, car c'est l'heure du rêve…
Mais près du berceau d'un enfant,
Du petit prince blond au regard triomphant
La voix de la Reine s'élève !

La Reine
Ă” MĂ©nestrel, ami des Dieux,
Toi de qui le cœur et les yeux
Sont toujours tournés vers l'aurore !
Ă” MĂ©nestrel que nous aimons,
La nuit plait aux Esprits en qui tu crois encore…
Vois, la lune argente les monts.
Que ton archet sonore
Évoque les puissants Daîmôns
Et grâce à la magie ardente des beaux sons
Obtiens des Immortels leur clémence et leurs dons
Pour le fils du Roi, du Roi que j'adore !

Les Voix divines
Ah ! Nous voici !…
Bénédiction !
Bénédiction
Sur l'enfant et sur la demeure !
Nous sommes les maîtres de l'heure !
OĂą rien ne souffre ni ne pleure,
Bénédiction !
Sur l'enfant et sur la demeure !

Une Voix divine
Enfant que nous avons envoyé sur la terre
Hors du cercle Ă©ternel,
Garde le souvenir du lumineux mystère,
Souviens toi du ciel !
Rappelle toi qu'il est des sphères enchantées
OĂą le beau seul est vrai ;
Rejoins y, par l'esprit
Ceux qui les ont chantées !
Et je t'y suivrai !

2e Voix
MĂ©prise l'or ! l'or est funeste !
L'or créa l'enfer des humains !
Ă€ celui qui n'aima que l'or, un jour ne reste
Que de la honte plein les mains !

3e Voix
Aime les oiseaux et les roses,
Les muguets et les papillons,
Et les pâquerettes écloses,
Dans les sillons !
Aime l'herbe au léger murmure,
L'automne roux, le printemps vert
Que le livre de la nature te soit ouvert !

4e Voix
Crois en l'Amour, le Dieu suprĂŞme
Des voluptés et des douleurs ;
Le porteur du clair diadĂŞme
Fait d'astres et de fleurs !
Qu'il t'accorde les lourdes tresses
Les yeux profonds,
Les doux bras nus,
Et les baisers, et les caresses, et les pleurs ingénus !

5e Voix
Plus que tout, aime la Patrie !
De ce noble pays auquel tu dois la vie,
Sois un fils valeureux !
Marche, le cœur solide et l'âme bien trempée !
Suis les porteurs de Lyre et les porteurs d'Épées !

Les Voix divines
Vis et meurt avec eux !

L'Illusion
Avec un long battement d'aile,
En hâte, je viens de l'azur !
Nul ne m'a demandée,
Et pourtant je suis belle,
J'apporte le don le plus pur !
Dans le chemin si redoutable,
Enfant, je guiderai tes pas !
Et, grâce à moi,
Perdu dans un songe ineffable,
La laideur et le mal,
Tu ne les verras pas !
Comme Ă  travers des vitres roses
Rayonnera l'humanité !
Tu passeras, heureux, parmi l'horreur des choses,
N'en comprenant que la beauté !
Sur l'abîme réel, et sans qu'il y périsse,
Ton rĂŞve planera
Comme un blanc Alcyon,
Car moi je serai lĂ  !

Ensemble final
Dors ! Dors !
Voici l'Illusion !
Moi la Consolatrice !
Dors ! Dors !
Voici l'Illusion !
Car moi, je serai lĂ  !
Bénédiction !
Moi, la consolatrice !
Bénédiction sur la demeure !
Moi, la divine Illusion !
Bénédiction ! Bénédiction !
Sur l'enfant et sur la demeure !
Bénédiction !

RĂ©ception

La Vision de la reine est probablement créée en 1893 chez Edouard Colonne et sa femme Eugénie Vergin. L'auteur du Ménestrel qui rend compte de la soirée où a été créée l'œuvre la décrit comme une « cantate allégorie »[1]. C'est Augusta Holmès qui tenait la partie de piano, avec Jeanne Remacle en récitante, Eugénie Vergin et Mathilde Colonne, M. Mathis, Marie Ador, de Nocé, Prégi et Pelletier en solistes, Mlle Achard à la harpe et M. Loëb au violoncelle. Sa pièce est jouée jusqu'à Boston, où elle se fait connaitre par une de ses élèves, Ette Edwards[3]. En 1900, Augusta Holmès dirige elle-même la représentation qui en est faite à Paris[4]. L'œuvre est encore donnée dix ans après la mort de la compositrice[5] - [6].

Références

  1. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  2. « Le Progrès artistique : journal des artistes musiciens instrumentistes et choristes : paraissant le jeudi », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  5. « La Petite presse : journal quotidien... », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )

Liens externes

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