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La TempĂȘte (Munch)

La TempĂȘte (en norvĂ©gien Stormen) est un tableau du peintre norvĂ©gien Edvard Munch. RĂ©alisĂ© en 1893 Ă  ÅsgĂ„rdstrand (Oslofjord), il trouve son inspiration dans une vĂ©ritable tempĂȘte qui s'est produite durant l'Ă©tĂ© dans cette rĂ©gion.

La TempĂȘte
Stormen
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
91,5 Ă— 131 cm
No d’inventaire
1351.1974
Localisation

Description

Dans le crĂ©puscule bleu rougeĂątre d'une nuit nordique estivale, une forte tempĂȘte fait pencher les arbres sur la gauche[1]. La maison en arriĂšre-plan est Ă©clairĂ©e Ă  l'intĂ©rieur, la couleur jaune est en partie grattĂ©e, pour augmenter la luminositĂ©. Sur la plage, au premier plan, figure un groupe de femmes vĂȘtues de robes de couleurs diffĂ©rentes ; leurs corps ne sont qu'esquissĂ©s. LĂ©gĂšrement Ă  gauche du centre, une femme seule en robe blanche se dĂ©tache du groupe et se dirige vers le mole. Toutes ont les mains sur les oreilles pour rĂ©sister Ă  la tempĂȘte[2].

Interprétation

Selon Ulrich Bischoff, Munch  a dans La TempĂȘte constituĂ© Ă  partir de composantes naturalistes une description dramatique de la nature qui devient un paysage intĂ©rieur. ExtĂ©rieurement, il oppose la maison sĂ©curisante et bien Ă©clairĂ©e que les femmes ont quittĂ© et les puissantes forces de la nature dans la nuit noire. Le geste des femmes n'est pas seulement une protection contre la tempĂȘte, il est aussi l'expression d'une tension intĂ©rieure. Au sens figurĂ©, il symbolise l'Ă©tat d'une sociĂ©tĂ©, qui comme dans les drames d' Henrik Ibsen, est tendue Ă  l'extrĂȘme et menace d'exploser[2].

Ann Temkin, conservatrice au MoMa souligne le contraste entre le groupe fermĂ© de cinq ou six femmes et le personnage isolĂ© plus Ă  droite. Elle y voit le sentiment de Munch d'ĂȘtre, comme artiste, en dehors de la sociĂ©tĂ©. Le geste des femmes, qui pressent leurs mains sur les oreilles Ă©voque irrĂ©sistiblement le cĂ©lĂšbre tableau de Munch, Le Cri, peint la mĂȘme annĂ©e[1]. Aussi Bischoff voit dans le personnage en blanc des liens de parentĂ© avec celui asexuĂ© du tableau Le Cri. Une femme en robe blanche apparaĂźt aussi dans d'autres Ɠuvres majeures de Munch, comme La Femme en trois stades, La Danse de la vie et La Frise de Reinhardt[2].

  • Le Cri (1893, Galerie nationale d'Oslo)
    Le Cri (1893, Galerie nationale d'Oslo)
  • La Danse de la vie (1899/1900, Galerie nationale d'Oslo)
    La Danse de la vie (1899/1900, Galerie nationale d'Oslo)
  • Le Rouge et le Blanc (1899/1900, MusĂ©e Munch d'Oslo)
    Le Rouge et le Blanc (1899/1900, Musée Munch d'Oslo)
  • Passion (Reinhardt, Frise, 1906/07, MusĂ©e Munch D'Oslo)
    Passion (Reinhardt, Frise, 1906/07, Musée Munch D'Oslo)

ArriĂšre-plan

Jens Thiis, le futur directeur de la Galerie nationale norvĂ©gienne Ă  Oslo, a rapportĂ© dans ses mĂ©moires, que La TempĂȘte relatait un Ă©vĂ©nement ayant vraiment eu lieu. Il avait lui-mĂȘme sĂ©journĂ© cet Ă©tĂ© lĂ  Ă  Ă…sgĂ„rdstrand, une cĂ©lĂšbre station balnĂ©aire frĂ©quentĂ©e par les habitants de la capitale norvĂ©gienne, dans cet hĂŽtel mĂȘme qui est Ă©clairĂ© Ă  l'arriĂšre-plan du tableau. Au soir d'une belle journĂ©e d'Ă©tĂ©, une tempĂȘte s'Ă©tait soudain produite. Un groupe de femmes s'Ă©tait alors rĂ©uni sur la plage pour guetter leurs maris pĂȘcheurs qui tentaient de regagner la rive. La femme en robe blanche serait Ragna Vilhelmine Dons que Munch Ă©pousera en 1895. Munch aurait immortalisĂ© l'Ă©vĂ©nement le lendemain.

Donald W. Olson, astrophysicien Ă  la Texas State University, a Ă©tabli qu'une tempĂȘte avait bien eu lieu a ÅsgĂ„rdstrand le soir du , qui correspondrait Ă  cette description. L'Ă©toile brillante dans le ciel du tableau serait Arcturus, la plus brillante de la constellation du Bouvier, ce qui indique que la tempĂȘte se serait produite vers 21 heures. Dans certains reproductions, l'Ă©toile est manquante car des programmes de traitement d'image l'auraient Ă©liminĂ©e en la considĂ©rant comme une tache blanche indĂ©sirable[3].

Le tableau, qui Ă©tait en possession du couple H. Irgens Larsen, a fait l'objet d'une donation au MusĂ©e d'art moderne de New York en 1974[1]. Selon Ulrich Bischoff, il est moins connu en Europe qu'aux États-Unis[2].

Bibliographie

  • Ulrich Bischoff, Edvard Munch, Cologne, Taschen, (ISBN 978-3-8228-0935-8)
  • (en) Donald W. Olson, Celestial Sleuth : Using Astronomy to Solve Misteries in Art, History and Literature, New York, Springer, (ISBN 978-1-4614-8402-8), p. 94-97.

Liens externes

Notes et références

  1. The Storm au Museum of Modern Art.
  2. Ulrich Bischoff: Edvard Munch. Taschen
  3. Donald W. Olson: Celestial Sleuth.
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