La Sestina
La Sestina est une canzone de deuil composée en 1610 par Claudio Monteverdi et publiée en 1614[1]. Poétiquement et musicalement, elle prend la forme d'un cycle de six madrigaux[2]. Elle compte parmi les grandes œuvres de ce musicien.
La Sestina | |
Claudio Monteverdi | |
Genre | Canzone de deuil |
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Musique | Claudio Monteverdi |
Texte | Scipione Agnelli |
Langue originale | italien |
Dates de composition | 1610 |
Commanditaire | Vincent Ier de Mantoue (Vincenzo Gonzaga) |
Historique
En 1608, Claudio Monteverdi, maître de chapelle de cour ducale de Mantoue, compose L'Arianna, tragédie en musique (sur un livret d'Ottavio Rinuccini) à l'occasion du mariage de François Gonzague, héritier du duc Vincent Ier de Mantoue (Vincenzo Gonzaga), avec l'infante Marguerite de Savoie[1].
Il en réserve le rôle-titre à son élève, la jeune cantatrice prodige Caterina Martinelli[3] mais celle-ci est emportée par la variole[4] le , à l'âge de 18 ans, peu de temps avant la création de L'Arianna, le .
Pour commémorer le souvenir de Caterina, le duc Vincenzo commande à l'écrivain de cour Scipione Agnelli une canzone de deuil intitulée Lagrime d'amante al sepolcro dell'amata (« Larmes de l'amant sur la tombe de l'aimée ») que Monteverdi compose en 1610 et publie en 1614 sous le nom de Sestina dans son sixième livre de madrigaux[1].
Forme
La canzone prend la forme d'une sestina, ou sestine, une forme poétique complexe qui consiste en « une canzone bâtie sur six mots-rimes qui se succèdent selon une technique de combinaisons sophistiquées »[1] et très élaborées.
Structure
- Prima parte : Incenerite spoglie (Restes réduits en cendres)
- Seconda parte : Ditelo voi (Dites-le, vous [fleuves])
- Terza parte : DarĂ la notte il sol (Le soleil donnera, la nuit)
- Quarta parte : Ma te raccoglie (Mais [le ciel] t'accueille)
- Quinta parte : O chiome d'or (O cheveux d'or)
- Sesta et ultima parte : Dunque, amate reliquie (Donc, reliques aimées)
Discographie
- La Sestina (avec Il Ballo delle Ingrate, Les Arts Florissants, dirigés par William Christie (Harmonia Mundi, 1982)
- Jill Feldman, soprano
- Guillemette Laurens mezzo-soprano
- Dominique Visse, haute-contre
- Michel Laplénie, ténor
- Philippe Cantor, baryton
Article connexe
Références
- Lorenzo Bianconi, notice du CD Il Ballo delle Ingrate / La Sestina, Les Arts Florissants, 1983, HMC 901108
- Sestina. Scipione Agnelli. Texte original et traduction
- Don Harrán, in Festa Musicologica: Essays in Honor of George J. Buelow, Pendragon Press, 1995, p.212
- Bonnie Gordon, Monteverdi's Unruly Women: The Power of Song in Early Modern Italy, Cambridge University Press, 2004, p.3-4
Bibliographie
- Carl Dahlhaus, La Tonalité harmonique. Étude des origines, Liège, Pierre Mardaga, 1993 (première édition, en allemand, chez Bärenreiter-Verlag : 1967). « Dunque, amate reliquie », pages 300-301. Lire en ligne : Googlebooks, La Tonalité harmonique