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La Main coupée

La Main coupée est une œuvre autobiographique de Blaise Cendrars (1887-1961).

La Main coupée
Auteur Blaise Cendrars
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Genre Roman
Éditeur Denoël
Date de parution 1946
Chronologie

Historique

La Main coupée est une œuvre autobiographique dans laquelle Blaise Cendrars (1887-1961) évoque son expérience de la guerre de 1914-18. De nationalité suisse, il s'est alors engagé comme volontaire étranger dans l'armée française, il perd sa main droite au combat le et cette tragédie influencera nombre de ses récits. Dans ce livre conçu comme un enchaînement de portraits et de souvenirs, il rend hommage à tous les hommes qui ont traversé cette guerre avec lui, transformant la chose la plus atroce, la guerre, en une aventure humaine et une leçon d'amitié.

Ce livre constitue le deuxième volume d'une tétralogie de mémoires : L'Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948), Le Lotissement du ciel (1949).

Dès 1918, Cendrars avait entrepris une première version de La Main coupĂ©e, restĂ©e inachevĂ©e et fort diffĂ©rente du rĂ©cit qu'il publia en 1946. Écrit Ă  Aix Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette seconde version a paru près de trente ans après la fin de la Grande Guerre, un dĂ©lai exceptionnellement long. Dans les projets de Cendrars, elle devait ĂŞtre suivie d'un ou plusieurs volumes qui, comme La Femme et le soldat, sont restĂ©s inachevĂ©s. Certains considèrent que, contrairement Ă  ce que laisse supposer son titre, la « main coupĂ©e » dont il est question dans ce rĂ©cit de guerre n'est pas celle de l'Ă©crivain. Mais on y voit gĂ©nĂ©ralement une rĂ©fĂ©rence explicite Ă  l'expĂ©rience personnelle de Cendrars : un des chapitres de ce livre est « Le Lys rouge Â», dans lequel il dĂ©crit symboliquement « une grande fleur Ă©panouie, un lys rouge, un bras humain tout ruisselant de sang, un bras droit sectionnĂ© au-dessus du coude et dont la main encore vivante fouillait le sol des doigts comme pour y prendre racine ».

Personnages

  • Bellesort Robert : jeune Tourangeau exilĂ© au Canada Ă  cause d’un obscur conflit avec son oncle et tuteur. Il n’arrĂŞtait pas de parler des seins de sa sĹ“ur jumelle. InsĂ©parable du fourreur Segouâna qui dormait dans le mĂŞme modèle de sac en fourrure qu’il avait fourni Ă  son jeune compagnon.
  • Bikoff : un Russe taciturne et champion d’apiculture qui ne parlait pas un mot de français mais qui dĂ©gommait avec une prĂ©cision diabolique les boches qu’il surveillait d’un poste improvisĂ© dans un clocher en ruine. Il reçut une balle dans la tĂŞte au Bois de la Vache et devint aveugle.
  • Garnero : dit Chaude-Pisse, parce qu’il l’avait… un barbeau de la Fourche… Il ne se serait pas dĂ©gonflĂ© devant le diable en personne. Fouineur, bon cuisinier, bon tireur : il logeait une balle de Lebel Ă  deux cents mètres dans la nuque d’un chat.
  • Kupka : peintre tchèque (František Kupka), cinquantenaire calme et placide, qui, n’ayant plus l’âge d’être soldat malgrĂ© son haut moral, tombait souvent malade et eut le premier les pieds gelĂ©s. Il fut rĂ©formĂ© pour ce motif, non sans que sa forte Ă©pouse, Mme Kupka, ait rĂ©ussi Ă  le suivre jusque dans les tranchĂ©es et Ă  passer dans ce malcommode abri quelques heures avec lui.
  • Przybyszewski : dit Monoclard, faux prince polonais qui fit expĂ©dier par un grand chemisier de Paris un chandail de luxe Ă  chaque membre de l’escouade, non pour faire enrager les sergents seulement, mais pour mettre une note de gaĂ®tĂ© dans ce sinistre carnaval de la guerre, un peu de luxe dans cette pouillerie rĂ©glementaire et organisĂ©e.
  • Rossi : Il ne connaissait pas sa force, mangeait comme quatre et demanda directement Ă  son colonel de faire agrandir la tranchĂ©e tellement il Ă©tait fort. Rossi, qui se perdait systĂ©matiquement en patrouille, plantait Ă  lui tout seul tout un rĂ©seau de barbelĂ©s sans effort apparent et ramassait toute la bouffe qu’il pouvait avant d’aller la manger seul dans son trou, indiffĂ©rent Ă  la boue, Ă  la saletĂ© ou au cadavre qui lui tenait compagnie.
  • SĂ©gouâna : un jeune vieillard Ă©rotomane au teint plombĂ© et Ă  l’œil vague. Il Ă©tait plein aux as, excellent tireur, et en pinçait dur pour les seins de la sĹ“ur de son copain Bellesort Ă  qui il avait fourni un sac de fourrure.

Éditions

  • La Main coupĂ©e, Paris, DenoĂ«l, 1946 [achevĂ© d'imprimer le 15 novembre], 328 p.
  • La Main coupĂ©e, Le Club Français du Livre, 1953. Vol.150 de la catĂ©gorie « romans Â». Maquettes de Jacques Devillers.
  • La Main coupĂ©e, Ĺ’uvres complètes, Paris, DenoĂ«l, t. 5, 1960.
  • La Main coupĂ©e, Ĺ’uvres complètes, Paris, Le Club français du livre, t. X, 1970.
  • La Main coupĂ©e, Gallimard, « Folio Â», 1975.
  • La Main coupĂ©e, DenoĂ«l, coll. « Tout autour d'aujourd'hui Â», t. 6, 2002. Édition prĂ©facĂ©e et annotĂ©e par Michèle Touret. Le volume comprend Ă©galement deux inĂ©dits : une première version de La Main coupĂ©e, datĂ©e de 1918, et La Femme et le soldat, une suite inachevĂ©e de ces mĂ©moires de guerre.
  • La Main coupĂ©e, dans Ĺ’uvres autobiographiques complètes, Gallimard, Bibliothèque de la PlĂ©iade, t. I, 2013. Notice et notes de Michèle Touret.

Études critiques

  • Continent Cendrars n° 5, Neuchâtel, Ă€ la Baconnière, 1990.
  • Blaise Cendrars et la guerre (sous la direction de Claude Leroy), Paris, Armand Colin, 1995.

Articles connexes

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