Accueil🇫🇷Chercher

La Libre Belgique clandestine (1915-1918)

La libre Belgique clandestine est un journal catholique et conservateur clandestin publié en Belgique durant la Première Guerre mondiale.

La Libre Belgique clandestine
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Périodicité Première Guerre mondiale
Genre Journal clandestin
Diffusion jusqu'Ă  25.000 ex.
Date de fondation 1915
Les fondateurs de La Libre Belgique clandestine, 1915-1918

Historique

La Libre Belgique clandestine fut Ă©ditĂ©e de 1915 Ă  1918. Le journal consiste en un feuillet de quatre pages, soit une feuille de format 21 Ă— 13 cm pliĂ©e en deux, imprimĂ© en caractères minuscules. Le bandeau en première page prĂ©sente le journal comme « un bulletin de propagande patriotique - rĂ©gulièrement irrĂ©gulier - ne se soumettant Ă  aucune censure » et dont « les bureaux et administration sont installĂ©s dans une cave automobile »(illustration ci-dessous). Les lecteurs sont invitĂ©s Ă  le faire circuler en toute discrĂ©tion :

« AVIS IMPORTANT. Ceux auxquels ce bulletin est distribué doivent y voir avant tout une marque de la confiance que nous avons en leur patriotisme et leur discrétion. Ils voudront bien le passer à des amis également sûrs, le plus rapidement possible. »

Les trois fondateurs sont Victor Jourdain, son gendre Eugène Van Doren (1875-1956) et l'Abbé de Moor qui fut délégué au front. Eugène Van Doren en fut le directeur en 1915 et 1916, Albert Leroux lui succéda (1916-1917) et fut suivi par l'abbé Van den Hout (1917-1918)[1] - [2]. Au cours de la guerre 1914-1918, le chanoine Jean Cassart fut le plus jeune distributeur de La Libre Belgique (clandestine).

  • No 7, mars 1915.
    No 7, mars 1915.

Au dĂ©but de l'initiative, c'est Eugène Van Dooren et son Ă©pouse qui livraient personnellement les exemplaires de La Libre Belgique sous pli fermĂ© ne mentionnant aucune coordonnĂ©e. Lors de la sortie du troisième numĂ©ro, il fallut trouver une nouvelle imprimerie (la première ayant Ă©tĂ© dĂ©couverte par les Allemands). Eugène Van Dooren acheta alors personnellement le matĂ©riel et l'installa dans une petite bourgade Ă  proximitĂ© de Bruxelles. Philippe Baucq s'occupait de la distribution de 4 Ă  5 000 exemplaires. Il faisait ces livraisons de nuit, Ă  bicyclette. Il lui arriva mĂŞme, une fois l'interdiction des bicyclettes ordonnĂ©e par les Allemands, de marcher deux jours durant sans prendre de repos. Il fut arrĂŞtĂ© en et fusillĂ© par les Allemands.

Le journal continua son ascension et devint tellement populaire qu'il fallut bientĂ´t envisager d'acquĂ©rir de nouvelles presses. Cette acquisition et la recherche de papier blanc Ă©taient particulièrement pĂ©rilleuses dans cette Belgique occupĂ©e et tandis que les Allemands rĂ©compensaient de 20 000 dollars quiconque aiderait Ă  la dĂ©couverte du siège du journal. Eugène Van Doren fit construire une enceinte de briques dans l'entrepĂ´t qui hĂ©bergeait l'imprimerie afin d'en attĂ©nuer le bruit. On y accĂ©dait par un petit accès dĂ©robĂ© dissimulĂ© par des boĂ®tes et de vieux mĂ©taux.

En , l'étau allemand se resserra et les installations durent être évacuées en toute hâte. Eugène Van Doren et de nombreux proches entrèrent alors dans la clandestinité. Le journal continua néanmoins de paraître, chacun prenant la relève pour un temps déterminé. Plus de 250 collaborateurs du journal seront arrêtés par les Allemands mais jamais aucun de ceux qui œuvrèrent à l'impression où à la distribution du journal ne dénonça qui que ce soit aux autorités allemandes : « La Belgique pouvait être envahie, mais conquise, jamais! »[3].

Liste des membres

  • Eugène Van Doren, fondateur, directeur 1915-1917
  • Victor Jourdain, fondateur et rĂ©dacteur
  • L'abbĂ© De Moor, fondateur et distributeur
  • Albert Leroux, directeur 1916-1917
  • L'abbĂ© Van den Hout, directeur 1917-1918
  • Philippe Baucq, distributeur
  • Les frères Allaer, imprimeurs
  • Albert Van de Kerckhove, avocat, signait Fidelis[4]

Bibliographie

  • Albert Van de Kerckhove et Pierre Gommaer, Histoire de la Libre Belgique clandestine, Ă©ditions F. Piette, , 166 p.
  • Paul Delandsheere et Eugène van Doren, La Libre Belgique: histoire des origines de la « Libre Belgique » clandestine, Librairie Albert Dewit, , 76 p.
  • Albert van de Kerckhove, L'histoire merveilleuse de la « Libre Belgique », Dewit, , 295 p.

Filmographie

Première Guerre mondiale

Articles connexes

Références

  1. Albert Van de Kerckhove et Pierre Gommaer.
  2. Albert Van de Kerckhove.
  3. (en) Roland G. Usher, The Story of the Great War, New York, the Macmillan company, .
  4. Albert van de Kerckhove, « La « Libre Belgique » pendant l’occupation allemande - Histoire d’un journal clandestin », Revue des Deux Mondes, vol. 51,‎ , p. 385-395 (lire sur Wikisource)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.