La Chienne de vie de Juanita Narboni
La Chienne de vie de Juanita Narboni est un roman d'Ăngel VĂĄzquez publiĂ© en 1976 en Espagne, aux Ă©ditions Planeta. Traduction française parue en 2009 aux Ă©ditions Rouge Inside.
Un roman hors du commun
Angel Vazquez, qui avait pourtant connu la gloire du prix Planeta dĂšs son premier roman, aura mis des annĂ©es Ă Ă©crire son chef dâĆuvre, cette Chienne de vie de Juanita Narboni. Ce nâest que lors de son exil espagnol, pays dont il Ă©tait restĂ© paradoxalement Ă©tranger, que ce tangĂ©rois de naissance et de cĆur trouvera la forme propre Ă son ambition : recrĂ©er le son, lâatmosphĂšre dâun Tanger international encombrĂ© par sa mythologie surannĂ©e.
Le monologue de Juanita est la voix dâune ville, Tanger. Tout au long du roman, Juanita nous raconte sa vie, avec ses joies, ses peines, ses amours et ses haines ; mais cette vie, de la jeunesse Ă la dĂ©cadence, se confond avec le destin de cette ville cosmopolite. Un monde oĂč lâon mĂ©lange les traditions, jure dans toutes les langues, prie selon toutes les religions. Juanita est drĂŽle, pleine dâironie, parfois mĂ©chante et toujours un peu nostalgique ; une pauvre fille qui court dans ses mauvaises chaussures aprĂšs sa vie qui lui Ă©chappe. Elle mĂȘle rencontres, Ă©vĂ©nements passĂ©s et prĂ©sents, anecdotes et rĂȘves dans une faconde hallucinante et hallucinĂ©e. Ce Tanger quâelle traverse sans cesse, elle le sait condamnĂ© Ă disparaĂźtre, alors elle le pleure et le moque, elle le maudit et le regrette, mais surtout elle en incarne la langue, hybride et bariolĂ©e, ahurissante explosion verbale.
Enfin traduit en français, ce texte hors-norme figure au classement des dix romans les plus importants depuis la transition dĂ©mocratique Ă©tabli par le quotidien El PaĂs.
Des admirateurs prestigieux
« Au cours des deux derniers siĂšcles, le ââmystĂšreââ de Tanger a captivĂ© le regard passionnĂ© et curieux dâune plĂ©iade de peintres, de romanciers, de cinĂ©astes et de poĂštes venus dâhorizons divers. Les Ă©crivains espagnols de mon Ăąge, ayant grandi Ă lâĂ©poque du statut international de la ville, se sont confrontĂ©s Ă une rĂ©alitĂ© tout autre. La ville ne leur paraissait ni exotique ni Ă plus forte raison mystĂ©rieuse, ils Ă©voluaient dans un authentique creuset de langues et de cultures dont ils ont voulu enregistrer les voix, je pense plus particuliĂšrement au magnifique roman dâAngel Vazquez, La vida perra de Juanita Narboni. » - Juan Goytisolo
« Sâil avait appartenu au boom sud-amĂ©ricain, il serait aujourdâhui connu dans le monde entier. » - Alejo Carpentier