L'Amour sans le faire
L'Amour sans le faire est le 10e roman[1] de l'écrivain français Serge Joncour, publié fin chez Flammarion[2].
L'Amour sans le faire | |
Auteur | Serge Joncour |
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Pays | France |
Genre | Roman |
Éditeur | Flammarion |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 08-2012 |
ISBN | 2081249146 |
Il fait partie de la rentrée littéraire 2012[3] et obtient, en , le prix littéraire des Hebdos en Région[4].
Trame du roman
Franck quitte la ville pour retourner vers son passé, sa campagne natale (dans le Lot[5]), pour un séjour chez ses parents, 10 ans après en être parti[6]. Il y retrouve sa belle-sœur, Louise, femme de son frère décédé, qui vient de s'y rendre elle aussi, et son enfant, Alexandre, qui y habite.
Points du roman
Un retour aux sources
- Vers la campagne : Franck et Louise[7], chacun de leur côté, décident de quitter la ville pour retourner à la ferme des parents de Franck[8], où habite l'enfant de Louise, Alexandre[9].
- Vers le passé[10] : pour Franck, ce retour au passé après sa rupture révèle un conflit de génération avec son père. L'auteur dit à ce propos : « Le fils qui devait reprendre la ferme étant décédé, c'est à lui, Franck, de la reprendre. Mais Franck est sorti du schéma familial, il est parti de la ferme. Sauf que lorsque l'on sort du schéma familial, cela relève de la trahison affective, sociale et historique[11] ».
- Vers la famille[10] : Franck retrouve donc ses parents, sa belle-sœur et son neveu, et tout est à réinventer entre les protagonistes[12].
François Busnel va jusqu'à écrire, à la sortie du livre, dans son article de L'Express que ce livre est « un formidable roman des origines[13]. »
Le silence et les non-dits
- Après le décès du frère de Franck dix ans auparavant[14].
- Entre Franck et son père : les deux hommes sont dans l'incapacité de communiquer[15], après le départ de Franck, de ne pas vouloir reprendre l'activité de la ferme[16], pour travailler en ville[17].
- Les différents protagonistes ont du mal à verbaliser[18], à partager leurs émotions et leurs sentiments[19].
À la sortie du livre, Hubert Prolongeau écrit dans son article du Magazine Littéraire que « C'est un livre de petits riens, de non-dits (…)[20] » et Christine Ferniot, dans sa critique Télérama, que « L'Amour sans le faire est un roman sur la pudeur des sentiments, le bon vieux jeu de l'amour et du hasard[21]. »
Les Alexandre
- Alexandre, le neveu de Franck, prend une place essentielle dans le livre. La présence de cet enfant, fils de Louise, à la ferme familiale, permet d'apaiser les dissensions des protagonistes[22].
- Alexandre était aussi le prénom du frère décédé de Franck, le mari de Louise : entre eux deux plane ce grand absent[23], mais cela leur sera pourtant bénéfique[24].
Thèmes du roman récurrents dans son œuvre
La campagne
- La campagne était déjà le cadre de son premier roman, Vu (2003), roman lauréat du Prix France Télévisions.
- Dans son roman Bol d'Air (2011)[25], où, comme le titre y fait référence, un homme retournait aussi à la campagne, passer un séjour chez ses parents agriculteurs[26].
Difficultés à communiquer
Le problème manifeste des protagonistes du roman à communiquer, dire, partager, se retrouve dans d'autres ouvrages de Serge Joncour.
- Dans de nombreuses nouvelles de Combien de fois je t'aime (2008), où le titre évoquait déjà l'« amour », et le recueil soulignait les obstacles pour le dire, le montrer.
- Bol d'air (2011) relatait aussi ce fossé entre un fils et son père, durant son séjour chez ses parents à la campagne, après plusieurs années.
- Quant au roman L'Idole (2004), le protagoniste est dépassé par la notoriété soudaine et incompréhensible qui lui tombe dessus. En ce sens, communiquer lui devient problématique.
Pour Serge Joncour, Ă la sortie de L'Amour sans le faire :
« Comme il le résume lui-même, le point commun entre la plupart de ses livres est “un personnage qui n'est pas complètement à sa place, qui est sur le fil”[27]. »
Adaptation
- Revenir, film français de Jessica Palud, 2019
Éditions
Notes et références
- « Aussi discret que régulier, Serge Joncour figure doublement dans l'actualité : avec une adaptation cinématographique et un roman, son dixième. » Article Lire no 408 du 10/092012.
Pour l'adaptation, il s'agit du film Superstar (2012) tiré de son roman L'Idole (2004). - Fiche du livre sur le site de l'éditeur.
- Fiche du livre sur le site rentreelitteraire2012.
- Article de L'Express, 17 janvier 2013.
- « (…) Serge Joncour qui, bien des années plus tard, a posé son sac dans le Lot. Dans cette campagne-là — évoquée dans son nouveau roman —, on peut le trouver aujourd'hui quand il n'est pas à Paris. » Article Le Monde des Livres du 21/09/2012.
- « Franck a décidé de retourner à la maison, sans prévenir, après dix ans d'absence. » Article Télérama du no 3267 du 25/08/2012.
- « Louise a travaillé cette terre. Elle y revient. » Article Le Monde des Livres op. cit.
- « Tous deux reviennent au même moment vers cette ferme perdue au beau milieu d'une région vouée à l'agriculture et dont on devine que les lendemains ne seront plus aussi glorieux. » Article de L'Express du 20/08/2012.
- « Le garçon vit avec ses grands-parents, et pour l'été sa mère va comme prévu venir le retrouver. Ce qui n'était pas prévu, c'est qu'au même moment, et sans prévenir personne, l'oncle décide de venir renouer avec ses racines. Rustiques, campagnardes, agricoles. » Article Lire op. cit.
- « Ici, un homme revient vers son passé, et sa famille dont il s'était lui-même mis à distance. » Article Lire, op. cit.
- Entretien via le site Babelio, septembre 2012.
- « Chacun cherche ses marques entre souvenirs et gestes du quotidien. » Article Le Monde des Livres op. cit.
- Article de L'Express, op. cit.
- « Alexandre est mort, laissant des empreintes dans chaque pièce et toute une famille nostalgique et prostrée. » Article Télérama op. cit.
- « La reprise du contact est impossible entre les deux. Leurs communications passent par le silence. » Serge Joncour, Entretien via le site Babelio, op. cit.
- « Je vois une nouvelle génération qui n'a pas envie de pas envie de travailler quinze heures par jour à la ferme. Entre deux générations, c'est dur de s'avouer ça. » Serge Joncour, Entretien via le site Babelio, op. cit.
- « (…) celui qui refusa de reprendre la ferme familiale, s'enfuit à Paris, parcourut le monde (…) » Article de L'Express du 20/08/2012.
- « (…) l'absence de verbalisation empêche toute cicatrisation et toute diplomatie. » Article Lire, op. cit.
- « Ne pas pouvoir s'aimer, c'est peut-être encore plus fort que de s'aimer vraiment (…) l'amour sans y toucher, l'amour chacun le garde pour soi, comme on garde soi sa douleur, une douleur ça ne se partage pas, une douleur ça ne se transmet pas par le corps, on n'enveloppe pas l'autre de sa douleur comme on le submerge de son ardeur. C'est profondément à soi une douleur. L'amour comme une douleur, une douleur qui ne doit pas faire mal. » Extrait du livre, Éditions Flammarion, 2012, p. 221.
- Article du Magazine Littéraire du 27/09/2012
- Critique Télérama, op. cit.
- « J'ai failli appeler ce roman L'Enfant solaire car c'est lui qui permet de résorber cette situation, c'est le moteur du roman. » Serge Joncour, Entretien via le site Babelio, op. cit.
- « Entre Franck et Louise, il y a un fantôme. Celui d'Alexandre. Il était le frère de Franck et le mari de Louise. Il est mort, subitement, quelques années plus tôt. » Article de L'Express du 20/08/2012.
- « Ce sont deux êtres qui sont à l'ombre d'une autre vie et qui d'un seul coup, sortent de cette ombre. » Serge Joncour, Entretien via le site Babelio, op. cit.
- « Fiche du livre sur le site des Éditions Du Moteur »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Comme le héros de Bol d'air, celui de L'Amour sans le faire, Franck, revient chez lui, dans une ferme qu'il a volontairement quittée. » Article du Magazine Littéraire op. cit.
- Article Lire, op. cit.