Léon Israël
Léon Israël aussi appelé docteur Israël, né le à Kœnigsmacker et mort assassiné par la Milice de Lyon le à Mâcon est un médecin, résistant et Juif français.
Originaire de Moselle, il rejoint sa famille à Mâcon en 1941 après que ces derniers s'y sont réfugiés. Là, il aide les résistants de la ville et des environs en les soignant clandestinement. Il donne aussi des soins aux indigents de la région et est pour cela apprécié de la population de Mâcon.
Alors qu'il se rend chez son beau-frère et sa soeur, il est fusillé devant eux et sa nièce par la milice, face à l'actuel 116 rue du 28 juin 1944 à Mâcon. Après son assassinat, la famille Israël est cachée par la famille Blanvillain, qui reçoit le titre de Juste parmi les Nations en 2005.
Naissance et arrivée à Mâcon
Léon Israël naît le à Kœnigsmacker, en Moselle occupée[1]. Après des études de médecine, il reçoit ses patients à Metz[2] - [3] - [4] - [5]. Il reste célibataire[1] et exerce la médecine jusqu'à l'Occupation de la France, lorsque son frère Joseph, sa belle-soeur Annette et leurs enfants décident de fuir la Moselle et leur commune de Yutz pour se réfugier en Zone libre[1] - [6] Avant de fuir, la famille tient un commerce de bestiaux[7].
Le docteur Israël les suit en 1941 et les rejoint à Mâcon[8], où ils sont installés et cachés par la résistance locale, notamment par Léon-Albert et Renée Blanvillain, des quincailliers mâconnais[6].
Résistance
Tout en étant relativement protégé par la résistance, Léon Israël entreprend de soigner clandestinement les résistants des environs et fait des tournées dans la ville pour aider les indigents[1]. Cependant, à partir de 1942 et l'Opération Anton, qui se clôt par l'annexion du régime de Vichy par l'Allemagne nazie, la chasse aux juifs, déjà importante, s'accroît encore davantage, ce qui force les Israël à se cacher[1] - [6]. Léon continue de visiter sa famille à Mâcon mais il est hébergé à Beaujeu par la famille Rochard, qui y possède des vignes[6].
Il est dénoncé par le docteur Poncet, inspecteur départemental chargé de recenser les médecins juifs et transmettre la liste à la préfecture[9].
Assassinat
Des résistants attaquent un groupe de miliciens le [10]. En représailles, le , alors que Léon rend visite discrètement à sa famille dans l'actuelle rue du 28 juin 1944, il est arrêté dans la rue par la milice de Lyon[8] et fusillé aussitôt ; son frère Joseph, sa belle-soeur Annette et sa nièce, Monique, qui n'a alors que 5 ans, assistent à son exécution qui se déroule de manière sommaire dans les environs de leur maison[6]. Lors de ses funérailles, la population mâconnaise se mobilise et plus d'un millier de personnes y assistent, alors que la ville est toujours sous occupation[7] - [11].
Après l'assassinat, la famille Blanvillain décide de dissimuler et d'exfiltrer les Israël de Mâcon à Sancé jusqu'à la Libération, quand ils retournent vivre en Lorraine[6].
Mémoire
Leurs familles restent proches[7]. Claude Blanvillain, qui accueille Monique Israël dans sa chambre meurt le à l'âge de 83 ans[12], Monique Israël, quant à elle, s'éteint le [13].
En reconnaissance de leurs actions, Léon-Albert et Renée Blanvillain reçoivent le titre de Justes parmi les nations en 2005, Renée Blanvillain reçoit le titre en mains propres à l'âge de 94 ans[8] - [11] - [14], son époux Léon-Albert est mort depuis 1991[8].
Un hommage mâconnais est organisé tous les ans devant la plaque commémorative le 17 avril, jour de la rafle du Vel d'Hiv[10] - [15] - [16].
Références
- « ISRAËL Léon - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
- Gilbert Cahen, Pour un martyrologe des médecins mosellans, Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine, (lire en ligne)
- Jean Société des sciences médicales de la Moselle, Histoire de la médecine en Moselle des lendemains de la Seconde guerre mondiale à l'an 2000, (ISBN 2-87964-054-7 et 978-2-87964-054-9, OCLC 491599896, lire en ligne)
- Jean Lazare, Société des sciences médicales de la Moselle et Impr. Séris, Histoire de la médecine en Moselle de 1800 à 1950, (ISBN 2-912736-08-0 et 978-2-912736-08-6, OCLC 491599782, lire en ligne)
- JUNG François, « LES MÉDECINS MOSELLANS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE », Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine, (lire en ligne)
- « Léon-Israël », sur www.ajpn.org (consulté le )
- Lycéens de Cluny, Cahier des Justes, Cluny, Lycée de Cluny (lire en ligne), p. 32
- « Un couple fait"Juste parmi les nations" », sur L'Obs, (consulté le )
- « Branges, 1940 : le suicide peu ordinaire du docteur Misès (1) », sur Cluny - histoires d'Histoire, (consulté le )
- « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
- « Dosssiers », sur Comité Français pour Yad Vashem (consulté le )
- « BLANVILLAIN : tous les avis de décès », sur avis-deces.linternaute.com (consulté le )
- « Espace de Recueillement de Madame Monique ISRAEL », sur www.libramemoria.com (consulté le )
- Vanessa Jaccob, « Article-de-presse-Blanvillain », Probablement JSL (Journal de Saône et Loire), partagé par Yad Vashem, (lire en ligne)
- « Hommage au docteur Israël », sur www.lejsl.com (consulté le )
- « Mâcon Infos - Le Web Journal du Mâconnais - MÂCON - Rafle du Vél d'hiv : pour la mémoire », sur www.macon-infos.com (consulté le )