L'ĂŽle des Pingouins
L’Île des Pingouins[N 1] est un roman historique d'Anatole France paru en 1908.
L'ĂŽle des Pingouins | |
Couverture de la quatre-vingt-neuvième édition (1909). | |
Auteur | Anatole France |
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Pays | France |
Genre | Roman historique |
Éditeur | Calmann-Lévy |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1908 |
Nombre de pages | 419 |
Histoire
Il s'agit d'une histoire parodique de la France constituée de nombreuses allusions à l'histoire contemporaine. Le livre VI (Les Temps modernes) relate l'affaire Pyrot, qui n'est autre que l'affaire Dreyfus :
- « — Plus j'y songe et plus je me persuade que Pyrot a volé ces quatre-vingt mille bottes de foin. Et où je le reconnais, c'est qu'il les a dérobées pour les vendre à vil prix aux Marsouins, nos ennemis acharnés. Trahison infâme !
- — C'est certain, répondit Panther ; il ne reste plus qu'à le prouver. »
Maël, un saint homme, aborde une île des mers hyperboréennes où l’a poussé une tempête. Trompé par sa mauvaise vue, Maël baptise des pingouins qu’il a pris pour des hommes. Dieu, après avoir consulté les docteurs de l’Église pour résoudre le problème théologique de savoir si les pingouins baptisés sont de ce fait des créatures de Dieu, décide de transformer les pingouins en hommes. Anatole France décrit alors leur histoire, les origines, les temps anciens, le Moyen Âge, la Renaissance, les temps modernes et les temps futurs. Reflet de l’histoire de la France, l’histoire des Pingouins n’est qu’une « suite de misères, de crimes et de folies. Cela est vrai de la nation pingouine comme de toutes les nations. » L’affaire des quatre-vingt mille bottes de foin est ainsi une parodie de l’affaire Dreyfus. L’Histoire future décrit le monde contemporain et sa fuite en avant, un monde « où le goût s’était perdu des jolies formes et des toilettes brillantes », où règne « une laideur immense et régulière »… La condition humaine alterne alors entre constructions démesurées, destructions et régressions : « On ne trouvait jamais les maisons assez hautes... Quinze millions d’hommes travaillaient dans la ville géante... » C’est l’histoire sans fin, cycle infernal qui, pour Anatole France, rend improbable l’idée d’une société future meilleure.
Citation
- « Si vous voulez que votre livre soit bien accueilli, ne négligez aucune occasion d’y exalter les vertus sur lesquelles reposent les sociétés : le dévouement à la richesse, les sentiments pieux, et spécialement la résignation du pauvre, qui est le fondement de l’ordre. Affirmez, monsieur, que les origines de la propriété, de la noblesse, de la gendarmerie seront traitées dans votre histoire avec tout le respect que méritent ces institutions. Faites savoir que vous admettez le surnaturel quand il se présente. À cette condition, vous réussirez dans la bonne compagnie. » Préface
Particularités du roman
- On notera qu'Anatole France s'est amusé à donner à ses personnages des noms utilisés pour appeler les pingouins dans diverses langues, ainsi le duc de Greatauk — le Grand Pingouin en anglais, Great Auk — ou encore Alca (le pingouin en espagnol) qui est la capitale des pingouins.
- Joseph Conrad, qui commente le livre dans l'English review de décembre 1908, y voit "un livre de voyage maritime", Saint Maël voyageant dans une auge de pierre avant de s'échouer sur l'ile des pingouins[1].
Notes et références
Notes
- On trouve également la graphie alternative : L'Île des pingouins, mais dans le texte de l’œuvre, Anatole France désigne bien l'île sous la désignation « île des Pingouins » (avec un P majuscule).
Références
- Joseph Conrad, Derniers Contes / Notes Sur Les Lettres, , 216 p. (ISBN 978-2-07-021654-3), p. 171
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- L'Île des pingouins par Anatole France, Paris, Calmann-Lévy, 1908 ; réédition, Paris, Théolib, 2014 (ISBN 978-2-36500-082-6) lire en ligne sur Gallica