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Kudit wad Okon

Kudit Okon Tugo

Kudit wad Okon
Titre
Roi des Shilluk
– circa 1780
Prédécesseur Tyelgut wad Nyadwai
Successeur Nyakwac wad Kudit
Biographie
Père Okon wad Tugo
RĂ©sidence Fachoda

Kudit wad Okon

Kudit wad Okon (ou Kudit, fils de Okon, fils de Tugo) ou Nyikang ou Atoitoi est le seizième souverain du peuple Shilluk, une ethnie africaine du Soudan du Sud fondée par le demi-dieu Nyikang. Kudit a probablement exercé son pouvoir entre les années 1770 et 1780. Ces dates sont approximatives car faute de sources écrites pour cette période, seule la tradition orale peut être évoquée comme source historique.

Exil

Pour Ă©chapper Ă  la folie meurtrière de son cousin le roi Tyelgut, Kudit dĂ©cida de sauver sa vie en s'exilant auprès des Nouba dans les montagnes du Kordofan. Il y passa quelques annĂ©es, attendant la prochaine Ă©lection royale. En apprenant le triste sort des princes Shilluk persĂ©cutĂ©s par le cruel Tyelgut, les Nouba proposèrent Ă  Kudit de lever une armĂ©e et de marcher contre le tyran. Le prince Kudit dĂ©clina cette offre en disant: « Tyelgut règne par la volontĂ© de Jwok, lorsque Jwok ne supportera plus cette situation, un autre règne commencera Â»[1].

Présage

La tradition orale rapporte que le prince Kudit dĂ©cida de mettre fin Ă  son exil et de rentrer au Shillukland. Avant de revenir, il acheta plusieurs bijoux et pierres prĂ©cieuses ; entre autres un bracelet en argent, un collier de perles et un collier confectionnĂ© Ă  partir d'une queue de girafe ; tous ces objets Ă©tant des symboles de la royautĂ©. Kudit arriva dans sa patrie alors qu'il faisait encore nuit noire. Il dĂ©posa les bijoux devant la porte de la hutte royale de Tyelgut puis alla se cacher. Le matin, le roi dĂ©couvrit les prĂ©sents. Son cĹ“ur se rĂ©jouit de ces cadeaux somptueux. Il regarda autour de lui puis cria ces mots: « Celui qui m'a offert ces cadeaux, en vĂ©ritĂ©, est digne de me succĂ©der ! Â» Après avoir questionnĂ© quelques personnes, le roi Tyelgut apprit le retour de son cousin Kudit, il fit son Ă©loge puis prophĂ©tisa son accession au trĂ´ne[2].

Meurtre de Tyelgut

Le prince Kudit dĂ©cida de ne pas attendre la mort de Tyelgut et dĂ©cida de l'assassiner. Un jour, Kudit rassembla ses partisans qui, de jour en jour, Ă©taient de plus en plus nombreux de fait de la grande cruautĂ© de Tyelgut. Lorsque tous furent rassemblĂ©s, Kudit prononça ces mots: « Wa ronyi dek Â» (Nous avons choisi le roi d'une manière stupide). Ă€ ces mots, le sort de Tyelgut fut scellĂ©. Le lendemain matin, alors que le roi Tyelgut Ă©tait occupĂ© Ă  enfiler un collier de perles, Kudit fit soudainement son apparition dans la hutte royale et frappa la tĂŞte de son cousin avec une massue. Le roi tomba Ă  terre. Plus tard, Kudit alla vĂ©rifier si le roi Ă©tait rĂ©ellement mort. Les insectes s'affairait dĂ©jĂ  autour du corps mais quand il lui donna un coup de pied pour le retourner, Tyelgut reprit connaissance et reconnu son cousin: « Va, empare toi de mon troupeau de vaches, j'ai fini de vivre Â». Le roi dĂ©cĂ©da peu après[3].

Règne

Kudit fut un souverain sĂ©vère et stricte. Lors des sessions judiciaires Ă  Fachoda, ses verdicts Ă©taient toujours commandĂ©s selon la plus bienheureuse justice. Ă€ l'instar de son prĂ©dĂ©cesseur, Kudit ordonna lui aussi une « chasse du sang royal Â». De nombreux princes rivaux furent ainsi assassinĂ©s ; les fils des rois Muko, Wak et Tyelgut. Sous le règne du roi Kudit, les villages de Lul et Awobo furent fondĂ©s. Le roi fonda aussi une seconde rĂ©sidence royale Ă  Malakal mais il y passait très peu de temps durant l'annĂ©e[3].

Culte funéraire

La tombe et le temple funéraire du roi Kudit sont situés dans le village de Lul Otango où il mourut.

Le roi Kudit est souvent mentionné dans les chants traditionnels. Il arrive qu'il puisse être invoqué en tant qu'intercesseur lors d'un danger causé par une charge d'hippopotame[3].

Chant Ă  Kudit
Texte Shilluk
Yanda Kudit Yanda
pari cam emaki yan !
Kudit Nyikango ti o par ke mite !
ret akal Jwok.
yeli yan ke par !
Adaptation française
Ă” Nyikang, Ă´ Kudit, fils de Nyikang,
ton hippopotame veut me tuer !
Ă” Kudit, fils de Nyikang, dompte ton hippopotame !
Dieu envoie de l'aide grâce au roi
Protège moi de l'hippopotame[4] !

Bibliographie

  • (en) David Graeber, « The divine kingship of the Shilluk », HAU: Journal of Ethnographic Theory, vol. 1,‎ (lire en ligne)
  • (de) Wilhelm Hofmayr, Die Schilluk : Geschichte, Religion und Leben eines Niloten-Stammes, Sankt Gabriel, Mödling bei Wien, Anthropos (revue), , 521 p.
  • (en) Diedrich Westermann, The Shilluk People, Their Language and Folklore, Berlin, , 312 p.

Références

  1. Hofmayr 1925, p. 85-87
  2. Hofmayr 1925, p. 85
  3. Hofmayr 1925, p. 86
  4. Hofmayr 1925, p. 86-87
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