Koha (logiciel)
Koha (d'un mot māori qui signifie don) est un système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) libre et open source au développement communautaire utilisé par tous types de bibliothèques dans de nombreux pays. Il est écrit en Perl par une communauté internationale de développeurs.
Première version | [1] |
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Dernière version | Koha 23.05.00 ()[2] |
Dépôt | git.koha-community.org/Koha-community/Koha |
Écrit en | Perl, JavaScript et Structured Query Language |
Système d'exploitation | Linux |
Langues | Multilingue |
Type | Système intégré de gestion de bibliothèque |
Licence | Licence publique générale GNU version 3 |
Site web | koha-community.org |
Caractéristiques techniques
L'architecture de Koha repose sur :
- un code source écrit en Perl (langage) (version 5.10)
- une base de données MySQL [3]
- le moteur d'indexation Elasticsearch (depuis Koha 3.18) ou le moteur Zebra développé par la société IndexData (depuis Koha 3.0)[4]
- Template toolkit et JavaScript pour la construction des pages de l'interface professionnelle et du catalogue public
Koha inclut (dans sa dernière version)[5]:
- une interface professionnelle accessible en ligne (avec authentification) permettant:
- le support d'un nombre indéfini de catégories d'adhérents, de types de documents et de bibliothèques
- le catalogage des notices bibliographiques et des autorités, dans différents types de formats MARC (les variantes MARC 21, UNIMARC et NORMARC sont supportées)
- la gestion des adhérents (consultation et modification des fiches, import et export, création de listes d'adhérents)
- la circulation (prêts, retours, renouvellements, réservations, transferts inter-sites, gestion des retards, prêt secouru...)
- la gestion des acquisitions (gestion de la TVA et de devises multiples, import de notices MARC, gestion budgétaire, création de paniers, réclamations)
- la gestion des périodiques (bulletinage, gestion des abonnements, réclamations)
- la constitution de réserves de cours
- l'édition de rapports (rapports prédéfinis et rapports personnalisables, avec possibilité de saisie directe en SQL)
- la personnalisation du calendrier des fermetures
- l'import de notices bibliographiques ou d'autorité en Z39.50
- l'export et l'import par lot de notices (avec possibilité de modifications) ou de fiches d'adhérents
- la modification et la suppression d'exemplaires par lots
- la personnalisation des messages envoyés aux adhérents et aux fournisseurs
- la personnalisation des règles de circulation
- la personnalisation des grilles de catalogage et d'autorités
- l'ajout de nouvelles fonctions au moyen de plugins
- le support du standard SIP 2.0 permettant de communiquer avec des automates de prêt
- un catalogue en ligne destiné au public, permettant :
- la consultation sur tablette ou téléphone (thème adaptatif basé sur le framework Bootstrap)
- une recherche simple ou avancée, et une navigation par facettes
- l'intégration de services externes (comme les livres électroniques OverDrive ou les critiques de Babelio)
- la consultation des autorités
- la création de flux RSS à partir d'une recherche
- la visualisation des couvertures des livres
- l'ajout de commentaires
- la récupération de références bibliographiques
- la création ou la consultation de listes de documents
- l'accès à un compte lecteur (informations personnelles, historique de prêt, historique de recherche, documents en prêt, réservations, suggestions d'achat)
- un serveur Z39.50 et SRU
- un serveur OAI-PMH
Koha doit être installé sur une plateforme Linux basée sur GNU/Linux Debian ou d'autres distributions (OpenSUSE, Fedora, Red Hat…). Les versions anciennes pouvaient fonctionner sous Windows, ce qui n'est plus le cas.
Koha est rédigé en anglais, et les traductions sont assurées par la communauté. Il est disponible en français, allemand, chinois, espagnol et dans de nombreuses autres langues[6]
Il peut être interfacé avec des CMS, notamment Drupal[7], avec une surcouche du type VuFind ou Blacklight, ou avec un portail propriétaire[8].
Communauté
Le développement est assuré par des sociétés de services ainsi que quelques bibliothèques. En date d', 435 personnes différentes ont soumis du code dans Koha[9]
En France, trois entreprises assurent des prestations de services autour de Koha : BibLibre[10], Tamil[11] et Progilone[12]. L'entreprise Solutions inLibro inc offre le même service au Canada [13].
Historique
Origine du projet
La première version de Koha a pour origine une demande faite par un consortium de quatre bibliothèques néo-zélandaises, le Horowhenua Library Trust, à la société de services Katipo Communications. Développée en quatre mois à la fin de l'année 1999, la version 1.0 de Koha a été mise en place dans les bibliothèques du HLT à partir du . Au cours de l'année 2000, le logiciel a été stabilisé et enrichi de plusieurs fonctions[14].
Débuts du développement communautaire
À la fin de l'année 2000, comme convenu initialement, Katipo Communications a mis le logiciel à disposition sous licence GNU GPL version 2[15]. Au cours de l'année 2001, des outils communautaires ont été mis en place pour permettre le développement du logiciel et des personnes venues de l'extérieur de la Nouvelle-Zélande ont proposé des contributions. En 2002, les premiers développeurs issus de pays non anglophones intègrent le projet. Afin que le logiciel puisse connaître un essor rapide, le développement de la version 2 de Koha met l'accent sur la traduction : des gabarits sont créés pour séparer le texte à afficher du reste du code source et permettre le multilinguisme. En outre des modules importants sont ajoutés : périodiques, acquisitions, suggestions d'achat et catalogage en format MARC (initialement MARC21). La version 2.0 a été publiée en 2003, la version 2.2 en 2004.
Essor de l'implantation en France et dans le monde
La version 3.0 a été mise en chantier en 2005 et publiée le . L'un de ses objectifs était de pouvoir supporter des catalogues de taille importante comportant plusieurs millions de notices, notamment grâce à l'adjonction du moteur d'indexation Zebra. La version 3.1 est sortie en . À partir de la version 3.2 sortie en , un rythme de parution régulier a été adopté : une nouvelle version paraît tous les six mois et des évolutions ou corrections mineures sont publiées chaque mois pour chaque version majeure maintenue par la communauté.
Depuis la version 3.12, le code source est passé sous licence GPL version 3.
Les innovations de la version 3 et les efforts d'internationalisation (traductions, prise en charge de l'UNIMARC et du NORMARC) ont permis une croissance rapide du nombre des bibliothèques équipées de Koha, notamment dans de nombreux pays émergents ou en développement (Inde, Éthiopie, Nigeria, Afghanistan, etc.), en Europe (France, Norvège, Finlande, Espagne, etc), et aux États-Unis depuis 2006.
Plusieurs dizaines de sociétés dans le monde proposent des services autour du logiciel (installation, migration, formation, assistance) et contribuent aux évolutions du code source. Elles sont référencées sur le site communautaire[16].
Dès 2004, des bibliothèques françaises de taille relativement modeste se montrent intéressées par Koha 2.0 : la bibliothèque de l'École des mines de Paris, celle du Centre Roland Mousnier, celle de l'École des Mines de Nantes ainsi que la bibliothèque municipale de Lafrançaise[17]. Les évolutions du logiciel ont ensuite permis son installation dans des établissements de plus grande taille.
Depuis 2010, une dizaine de bibliothèques universitaires françaises ont installé Koha : en 2010-2011, trois BU rhônalpines (Lyon 2, Lyon 3 et le réseau BRISE des bibliothèques d'enseignement supérieur de Saint-Étienne) installent Koha après une longue réflexion commune[18]. Dans les mois suivants, la BULAC, la nouvelle université d'Aix-Marseille (réseau de 59 bibliothèques), et les universités de Limoges, Paris 8, Rennes 2, Bretagne Sud et Paris Sud installent à leur tour Koha. Rennes 1 se réinformatise avec Koha en 2017-2018.
Koha est également utilisé dans divers établissements de lecture publique, dont la Médiathèque Intercommunale Ouest Provence, la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges, la bibliothèque de Nîmes, la bibliothèque de Decines, le réseau des bibliothèques de Dracénie, ou la bibliothèque départementale de prêt de la Meuse.
Enfin, Koha est également utilisé par des établissements de recherche ou spécialisés comme le réseau thématique FRANTIQ, la bibliothèque du Saulchoir, la bibliothèque de l'Ecole des Chartes, ou la bibliothèque des Hospices Civils de Lyon, ainsi que par des bibliothèques d'entreprises ou des CDI.
Une carte des principales bibliothèques utilisant Koha en France est consultable sur le site de l'association KohaLa[19].
Les utilisateurs et développeurs de Koha en France sont regroupés dans l'association KohaLa, fondée en 2007[20]. Elle organise un symposium annuel (en 2010 à la bibliothèque intercommunale Ouest Provence, en 2011 à Lyon 2, en 2012 à la BULAC, en 2013 à Limoges, en 2014 à la bibliothèque de Sciences Po Grenoble, en 2015 à la médiathèque de Vitré, en 2016 à l'Université Lyon3, en 2017 à la Médiathèque de Roubaix, en 2018 à l'Université de Paris 8, en 2019 à Rennes, en 2021 organisé en visioconférence en raison de la crise sanitaire de la Covid-19)[21].
En 2021, l'association s'associe à l'Abes pour améliorer le flux et la qualité des données[22] .
Litige avec LibLime et PTFS
Depuis 2009, un litige oppose la communauté Koha à la société LibLime, rachetée par PTFS en 2010. En 2007, la société néo-zélandaise Katipo a vendu sa division Koha à la société américaine Liblime, lui cédant de fait le contrôle des outils communautaires (site koha.org, canal IRC, etc). Après plusieurs années de participation à la communauté, Liblime a cessé de partager ses développements, puis a décidé de développer et diffuser sa propre fourche de Koha, tout en continuant à utiliser le nom Koha [23] et le site koha.org, forçant par là la communauté à mettre en place en un nouveau site, koha-community.org[24]. PTFS, détenteur de la marque Koha aux USA, a cherché en à en devenir détenteur en Nouvelle-Zélande. En , à la suite de l'action de la société locale Catalyst et du Horowhenua Library Trust, la justice néo-zélandaise s'est opposée aux prétentions de PTFS[25].
Conférences internationales
- KohaCon 2006, 2-, Paris, France
- KohaCon 2009, 15-, Plano, USA (Texas)[26]
- KohaCon 2010, 25 oct. - 2 nov., Wellington, Nouvelle-Zélande[27]
- KohaCon 2011, 31 oct. - 6 nov., Thane, Inde
- KohaCon 2012, 5-, Edinburgh, Écosse[28]
- KohaCon 2013, 16-22 oct., Reno, USA (Nevada)[29]
- KohaCon 2014, 6-8 oct., Córdoba, Argentine
- KohaCon 2015, 19-21 oct., Ibadan, Nigeria
- KohaCon 2016, - , Thessalonique, Grèce
- KohaCon2017, 19-, Manille, Philippines
- KohaCon2018, 10-, Portland, USA (Oregon)
- KohaCon2019, 20-, Dublin, Irlande[30]
Bibliothèques utilisant Koha
Il est impossible de connaître avec exactitude le nombre de bibliothèques utilisant Koha, puisque n'importe qui peut télécharger et installer le code librement. Les données les plus complètes sont celles du site Library Technology Guides[31], qui recense 2538 bibliothèques utilisant Koha dans le monde fin 2013[32]. Les évaluations les plus élevées comptent près de 20 000 installations. En particulier, toutes les bibliothèques municipales d'Argentine (>1000) et de Turquie (> 1100) ainsi que plusieurs centaines de bibliothèques des Philippines utilisent Koha, déployé par les ministères respectifs.
En France, plusieurs centaines de bibliothèques de tous types utilisent Koha[33]. Au Québec, Koha est utilisé dans plus de vingt bibliothèques[34].
Depuis , plus de 1500 bibliothèques utilisant Koha ont accepté de partager leurs données[35]. Elles rapportent 50 000 notices en moyenne, la plus grosse ayant plus d'un million de notices.
Notes et références
- « https://koha-community.org/about/history/ »
- « https://koha-community.org/koha-23-05-released/ »
- Le support de PostgreSQL est un des objectifs des prochaines versions Koha-devel - Architectural goals for 3.16, 2013-12-10, consulté le 25 décembre 2013
- Le moteur d'indexation SolR a été supporté partiellement, de manière expérimentale, de la version 3.10 à la version 3.18 . Le support d'ElasticSearch figure parmi les objectifs des prochaines versions
- Voir les notes pour les versions 3.14 Koha 3.14.0 released, 2013-11-21, consulté le 25 décembre 2013 ; 3.12 Koha 3.12.0 released, 2013-05-19, consulté le 25 décembre 2013 ; 3.10 Koha 3.10.0 released, 2013-11-23,consulté le 25 décembre 2013 ; 3.8 Koha 3.8.0 released, 2012-04-23, consulté le 25 décembre 2013 ; 3.6 Koha 3.6.0 released, 2011-10-22, consulté le 25 décembre 2013 ; 3.4 Koha 3.4.0 released, 2011-04-22, consulté le 25 décembre 2013 ; 3.2 Koha 3.2.0 now available, 2010-10-22, consulté le 25 décembre 2013
- Pour la version 3.14: traductions complètes ou quasi complètes (au 25 décembre 2013) en allemand, arménien, chinois, espagnol, français, portugais, tchèque, slovaque ; traductions avancées (> 50%) en italien, danois, suédois, arabe, kurde, polonais, norvégien, grec, ukrainien Koha translation project, consulté le 25 décembre 2013
- Voir par exemple le portail Wheke développé par Biblibre Wheke, le portail libre et puissant, consulté le 25 décembre 2013, ou le portail de la médiathèque de Decines, réalisé par Progilone Médiathèque de Decines, consulté le 25 décembre 2013
- Par exemple avec AFI-OPAC de la société AFI dans les bibliothèques de Montauban, de La Ciotat et de la Meuse , consulté le 25 décembre 2013
- « GitStats - koha », sur git.koha-community.org (consulté le )
- BibLibre : http://www.biblibre.com/fr
- Tamil: http://www.tamil.fr/
- Progilone : http://www.progilone.fr
- « Koha : un système intégré de gestion de bibliothèque sous licence libre », sur Solutions inLibro inc., (consulté le ).
- Intervention de Paul Poulain au Symposium Koha de Lyon le 26 mai 2011
- http://katipo.co.nz/software/koha.html
- (en-US) « Paid Support – Official Website of Koha Library Software », sur koha-community.org (consulté le )
- Clavel, Thierry, Torrens, Antoine, « Troisième Symposium Koha à Lyon », BBF, 2011, n° 4, p. 91-92, consulté le 9 septembre 2012
- Koha Le SCD Lyon 2 répond à Bambou, consulté le 9 septembre 2012
- Carte des installations de Koha en France, consulté le 29 mai 2014
- « L'association Kohala » [archive du ] (consulté le )
- « Symposium annuel Archives - Association KohaLa », sur Association KohaLa (consulté le ).
- Sonia Bouis, « KOHA, un système qui fait ses preuves », Arabesques, janvier-fevrier-mars 2022, p. 26 (lire en ligne)
- Liblime, Koha, Biblibre et le libre, 2009-10-25, consulté le 25 décembre 2013 et Chris Cormack, Reflexion on the fork, one week later, consulté le 25 décembre 2013
- Koha Blog (Owen Leonard), Koha-community.org, consulté le 25 décembre 2013
- The New Zeland Herald, Koha trademark battle settled, 2013-12-13, consulté le 25 décembre 2013 et Décision en ligne, consulté le 25 décembre 2013
- « KohaCon 2009 » (consulté le )
- « KohaCon 2010: Wellington, New Zealand » (consulté le )
- « KohaCon 2012 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
- « KohaCon 2013 » (consulté le )
- (en) « KohaCon 2019 » (consulté le )
- http://www.librarytechnology.org/ils-turnover.pl Librarytechnology, consulté le 8 septembre 2013]
- , consulté le 25 décembre 2013
- « Installations en France - Association KohaLa », sur Association KohaLa (consulté le )
- http://facil.qc.ca/enbref/%EF%BB%BFune-vingtaine-de-c%C3%A9geps-du-qu%C3%A9bec-choisissent-koha-comme-sigb-pour-leurs-biblioth%C3%A8ques
- « Koha Community Statistics », sur hea.koha-community.org (consulté le )