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Know your customer

Know your customer (KYC), ou connaissance du client[1], est le nom donné au processus permettant de vérifier l’identité des clients d’une entreprise. Le terme est également utilisé pour faire référence à la réglementation bancaire qui régit ces activités[1] - [2] - [3]

Les processus Know your customer sont utilisés par les entreprises de toutes tailles afin de s'assurer de la conformité des clients face aux législations anti-corruption ainsi que pour vérifier leur probité et intégrité. Cela a également pour but de prévenir l'usurpation d'identité, la fraude fiscale, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (en).

Ces processus se font habituellement par collecte et analyse de données, vérification de la présence sur les listes (à l'exemple de celle des personnes politiquement exposées), l'analyse du comportement et des transactions, etc.

Pièces demandées lors des vérifications

Les banques, les avocats, les notaires ou les entreprises sont amenées à demander ce type de pièces[4] - [5] :

  • Pour la sociĂ©tĂ©
    • Extrait d'inscription dans un registre du commerce ;
    • Une copie d'un identifiant bancaire, lettre de rĂ©fĂ©rence bancaire (letter of good standing) ;
    • Statuts de la sociĂ©tĂ©, certifiĂ©s conformes par le dirigeant ;
    • Justificatif de domicile de la sociĂ©tĂ© ;
    • DĂ©claration des bĂ©nĂ©ficiaires effectifs : les personnes physiques ultimes qui bĂ©nĂ©ficient directement ou indirectement de la sociĂ©tĂ© ;
    • Justificatif d'activitĂ© (compte de rĂ©sultat, bilan, approbation des comptes...)
  • Pour les dirigeants
    • Justificatif d'identitĂ© des dirigeants de la sociĂ©tĂ© ;
    • justificatif de la qualitĂ© de dirigeant (nomination, extrait de registre de commerce, pouvoir, etc.) ;
    • Justificatif de domicile ;
    • Avis d'imposition ;
    • Description du patrimoine.
  • Pour les bĂ©nĂ©ficiaires effectifs
    • Justification du pourcentage de dĂ©tention direct et / ou indirect dĂ©tenu : en deçà d'un seuil variable suivant les institutions, les bĂ©nĂ©ficiaires effectifs ne sont pas soumis Ă  KYC.
    • Le cas Ă©chĂ©ant, les mĂŞmes documents que pour les dirigeants peuvent ĂŞtre demandĂ©s pour les bĂ©nĂ©ficiaires effectifs ;

Le cas particulier des places de marché (marketplaces)

Une place de marché, ou marketplace, est une société qui propose une mise en relation entre des acheteurs et des vendeurs via une plateforme technique. Elle rentre dans le champ d'application d'une activité règlementée[6], car elle encaisse des fonds pour compte de tiers. De fait, la détention de fonds pour le compte des marchands a pour conséquence la création de comptes de paiement virtuels qui l'apparente à un organisme financier.

Deux cas de figure sont répandus :

  • La place de marchĂ© dispose d'un agrĂ©ment prĂ©alable de l’AutoritĂ© de contrĂ´le prudentiel et de rĂ©solution (ACPR), elle peut donc encaisser l'argent et le reverser aux vendeurs.
  • La place de marchĂ© ne dispose pas d'agrĂ©ment, elle s'appuie donc sur un prestataire en service de paiement (gĂ©nĂ©ralement un organisme financier) agrĂ©Ă© pour gĂ©rer les comptes.

Dans les deux cas, la place de marché est soumise à l'obligation de s'assurer de l'identité de ses clients, ou de permettre au prestataire en service de paiement de s'assurer de l'identité des clients par la collecte des KYC.

Controverses

De nombreux clients et professionnels se plaignent des contraintes liées à ces formalités administratives[7], qui sont perçues comme des intrusions et des atteintes aux souhaits ou besoins de confidentialité. Il est parfois reproché aux organismes bancaires de constituer des « fichiers client » dans un but commercial, ainsi qu'une répétitivité des demandes quand plusieurs organismes exigent ces documents.

Évolutions futures

Une mise en commun des informations liées aux « KYC » est envisagée par certains organismes privés et regroupements de banques, par exemple via un partage de ces informations[8] dans une blockchain permettant que les utilisateurs n'aient à gérer la demande de KYC qu'une seule fois pour toutes, et qu'ils puissent contrôler les informations qui y sont présentes à tout moment[9].

La complexité et le renforcement du KYC en fait une charge de plus en plus lourde pour les institutions financières. On assiste [10]. Équiper ces institutions d'outils intuitifs, intelligents et intégrés est devenu la nouvelle ligne de grands éditeurs de logiciels, et un nouveau marché pour les startups. Les Regtech (startups de la réglementation), souhaitent révolutionner les outils historiques pour répondre aux défis lancés par les différents régulateurs internationaux[11] - [12].

Plusieurs solutions visent à faciliter les diligences, dont des fournisseurs de WatchList, des logiciels de vérification et validation de documents légaux, ou encore des logiciels qui digitalisent l'ensemble des process KYC, permettant ainsi l'interaction entre différents services pour munir les agents chargés de la conformité d'un outil adapté à l'exercice de leurs fonctions[13].

Notes et références

  1. « règle de la connaissance du client », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. « Le "Know Your Customer" au sein des banques : une réglementation stratégique pour la relation client »
  3. « Know Your Customer (KYC): qu'est-ce que c'est, à quoi servent les types »
  4. « FBF - OBLIGATIONS REGLEMENTAIRES LIEES A LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT »
  5. (en-US) « KYC and compliance | MANGOPAY API Docs », sur MANGOPAY API Docs (consulté le )
  6. « règlementation des marketplaces »
  7. « Devez-vous répondre aux demande d'information de votre banque ? », sur deontofi.com
  8. « La fintech déleste les banques du coût faramineux du KYC », sur Journaldunet,
  9. (en) Chapter 22. Digitalizing the Client Lifecycle and KYC/AML with RegTech, De Gruyter, , 395–420 p. (lire en ligne).
  10. « L'interminable combat de la réglementation », sur Les Echos, (consulté le )
  11. Lootsma, Y. (2017). "From fintech to regtech: The possible use of blockchain for KYC." Fintech To Regtech Using block chain.
  12. « Quand Bpifrance se met à l'Open Banking », sur La Tribune (consulté le ).
  13. Flamimem, « Flaminem » (consulté le ).
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