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Khenpo Jigme Phuntsok

Khenpo Jigme Phuntsok (1933-2004) était un lama nyingmapa de la région sud-est du Tibet, le Kham (actuellement incorporé à la province chinoise du Sichuan), réincarnation de Tertön Sogyal.

Khenpo Jigme Phuntsok
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  70 ans)
Chengdu
Nationalité
Activités
Parentèle
Khadroma Mume Yeshe Tsomo (d) (nièce par la sœur)
Autres informations
Maîtres
Yonten Gonpo (d), Ba Tur Khenpo Tubten Chö Pel (d), Khenchen Dazer (d), Gendün Dargyé (d), Mani Lama Pema Siddhi (d), Pema Norbu (d), Khenchen Orgyen Gönpo (d), A Kya Lama Gar Chö (d), Botrul Dongak Tenpai Nyima (d)
Ĺ’uvres principales

Biographie

Né le , il est issu d’une famille de nomades[1] - [2]. À l'âge de deux ans, il est identifié comme la réincarnation du Tertön Sogyal, Lérab Lingpa (1852–1926). Il étudie le Dzogchen au monastère de Nubzor. Il reçoit l’ordination de moine novice à 14 ans et la pleine ordination en 1955, à l’âge de 22 ans.

Durant le soulèvement tibĂ©tain de 1959, il prend la dĂ©cision cruciale de demeurer dans le Kham plutĂ´t que de partir en exil en Inde. Entre 1960 et 1980, il vit en nomade dans les ermitages Ă©chappant Ă  la rĂ©volution culturelle, enseignant, ordonnant moines et nonnes en dĂ©pit des interdits[3]. En 1980, il est intronisĂ©, enseigne partout oĂą il peut y compris Ă  PĂ©kin[3] et fonde l’Institut bouddhiste de Larung Gar (Ă©galement appelĂ© Institut bouddhiste de Serthar), près de la ville de Serthar (en chinois Seda), apparemment sans permission des autoritĂ©s chinoises qui semblent avoir fermĂ© l’œil sur ses activitĂ©s, tant qu’elles n’étaient pas politiques. La popularitĂ© de l'institut se dĂ©veloppe jusqu'Ă  attirer 8 500 Ă©tudiants dont environ 1 000 Chinois de Chine continentale, mais aussi des Ă©tudiants de TaĂŻwan, de Hong Kong, de Singapour et de Malaisie. Parmi eux se trouvent un grand nombre de nonnes.

En 1987, Khenpo Jigme Phuntsok rencontre le 10e panchen-lama Choekyi Gyaltsen, avec qui il se lie d'amitié.

En 1989, il se rend en Inde à l'invitation de Penor Rinpoché[1]. En 1990, à Dharamsala, il rencontre le 14e dalaï-lama Tenzin Gyatso et les moines du monastère de Nechung, à qui il donne des enseignements[3]. Après son retour au Tibet, il refusera plus tard de dénoncer le dalaï-lama, comme l’exigent les autorités chinoises. Aussi le gouvernement chinois refusera-t-il de lui accorder toute permission de voyager, y compris pour raison de santé.

En 1999, le « front uni du travail du Sichuan » fait pression sur lui au sujet de la question de son soutien au dalaĂŻ-lama et exige qu’il rĂ©duise le nombre d’étudiants de l'institut (Ă  150 ou Ă  1 400, selon des rapports). Khenpo Jigme Phuntsok refuse. Ă€ l’étĂ© 2001, plusieurs milliers de membres de la police armĂ©e chinoise font une descente Ă  l’institut, rasant ses structures et dispersant ses Ă©tudiants[3]. Les 8 000 Ă©tudiants et plus sont expulsĂ©s et environ 2 000 maisons dĂ©truites sous la supervision d'Ă©quipes militaires et policières armĂ©es. Ă€ la suite de ces dĂ©molitions et en raison du traumatisme infligĂ© aux nonnes, certaines d'entre elles se suicident.

On est restĂ© longtemps sans nouvelles de Khenpo Jigme Phuntsok et de sa nièce Jetsunma Muntso. Il aurait Ă©tĂ© emmenĂ© par les autoritĂ©s, emprisonnĂ© puis placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e[3] Ă  Chengdu. Il est dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  70 ans au Tibet, des suites d'une maladie cardiaque pour laquelle il devait ĂŞtre opĂ©rĂ© dans un hĂ´pital militaire[4].

Notes et références

  1. Karma Phuntsho, « H.H.Khenpo Jigme Phuntsho: A Tribute and a Translation », The Centre for Bhutan Studies, vol. 11,‎ , p. 131 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. https://web.archive.org/web/20071024104056/http://www.kalacakra.org/calendar/tdata/PL_1933.TXT
  3. Thubten Ngodup, Nechung, l'oracle du Dalaï-lama, avec Françoise Bottereau-Gardey et Laurent Deshayes, préface Garje Khamtrul Jamyang Dhondup, Presses de la Renaissance, Paris, avril 2009, (ISBN 978-2-7509-0487-6), p. 308-309.
  4. Khenpo Jigme Phuntsok passes away, 8th January 2004.

Liens internes

Liens externes

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