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Kentigern de Glasgow

Saint Kentigern est le premier évêque de Glasgow (vers 550-603 ou 614). Contemporain de saint Colomba d’Iona, il est considéré comme l’apôtre du royaume de Strathclyde. La vie de saint Kentigern est composée tardivement par un anonyme à la demande d’Herbert, évêque de Glasgow (1147-1164), puis par Jocelyn, un moine de l’abbaye de Furness, dans le comté du Lancashire pour son homonyme l’évêque Jocelin de Glasgow. Il serait mort un 13 janvier de l'année 603 ou 614[1]

Kentigern de Glasgow
Saint Kentigern convertissant Merlin (Myrddin) à la foi chrétienne, d'après un vitrail à Stobo Kirk en Écosse.
Biographie
Naissance
Décès
Domiciles
Activité
Père
Mère
Teneu (en)
Autres informations
Étape de canonisation
Maître
FĂŞte

Vie légendaire

Kentigern est Ă©galement connu sous le diminutif populaire de « Mungo » qui signifie le « Bien-aimĂ© Â» qui est le surnom que saint Serf de Culross lui aurait donnĂ©. Il serait d’origine princière mais de naissance illĂ©gitime. Kentigern serait en effet le fils d’Owain mab Urien roi de Rheged et de sainte Thanew, une fille du roi Leudonus (Loth, Luwdoc ?) de Gododdin (i.e le Lothian) [2].

Son père Owain mab Urien Ă©tait dĂ©jĂ  mariĂ© Ă  une Ă©pouse infidèle ; Penarwen ferch Culfanawyd, selon les gĂ©nĂ©alogies galloises[3], et sa mère fut sĂ©duite par subterfuge (Owain l’aurait rencontrĂ© vĂŞtu en femme) alors qu’elle avait fait vĹ“u de chasteté….ChassĂ©e par son père lorsqu’il dĂ©couvre sa faute Thaneu (ou Thanew) est abandonnĂ©e dans un petit bateau (curragh) sur le Firth of Forth. Elle accoste Ă  Culross (Fife) oĂą elle donne naissance Ă  son enfant. Elle et son fils furent alors recueillis par « l’abbĂ©-Ă©vĂŞque Â» celtique Saint Serf (Servanus) qui fait l’éducation de Kentigern et lui donne son surnom (i.e : le disciple prĂ©fĂ©rĂ©).

Devenu adulte, Kentigern retraverse les eaux du Forth et est consacré par un seul évêque irlandais itinérant. Une réaction païenne dirigée par un roi nommé Morken, (Morcant de Galloway de la famille de Coel Hen ?), l’oblige ensuite à s’exiler en Ménévia (Pays de Galles), où il aurait rencontré Saint Dewy (+589), un roi «Cathwallon» (Cadfan ap Iago ?) (+625) et construit un monastère dans le Flintshire qui porte le nom de son disciple et successeur le futur Saint Asaph[4].

Il aurait fait à cette époque un voyage à Rome ou son épiscopat aurait été confirmé par le pape Grégoire le Grand (590-604) [5].

Après la célèbre Bataille d'Arfderydd (573 selon les Annales Cambriae), qui vit le triomphe du parti chrétien sur les partisans du paganisme, le vainqueur, Rhydderch Hael (le généreux) ou Hen (l’ancien) roi de Strathclyde, devenu le maître de la Cumbria, le rappelle et lui permet d’établir une abbaye ou il accueille 665 moines, puis de fonder l’évêché de Glasgow dont il demeurera le saint patron jusqu’à la Réforme.

La mort de Kentigern qui serait survenue un samedi 13 janvier est relevĂ©e dans les « Annales Cambriae Â» Ă  l’annĂ©e 612.

Postérité

Les armoiries de Glasgow

Il semble en fait qu’à l'initiative de l’évêque Jocelin, son lointain successeur, que l’origine de ce personnage au demeurant obscur ait été plus ou moins arbitrairement rattachée aux familles princières brittoniques réelles ou légendaires et aux personnages illustres de l'époque à laquelle il est censé avoir vécu afin de valoriser la fondation du siège épiscopal de Glasgow qui avait été organisé vers le début du XIIe siècle par le roi Alexandre Ier d'Écosse (1107-1124) et qui souhait affirmer son ancienneté et son indépendance face aux prétentions de l’archevêché d’York à s’imposer comme la métropole du nord de la Grande-Bretagne.

Cette politique avait le soutien des rois écossais contemporains ; saint David Ier d'Écosse (1124-1153) qui gouvernait le Strathclyde et le Galloway dès 1107 et ses petits fils Malcolm IV d'Écosse (1153-1165) et Guillaume Le Lion désireux de s’affranchir au maximum de la suzeraineté anglo-normande et d’affirmer leur autorité sur la Cumbria.

Les armes de la ville de Glasgow portent quatre éléments qui sont des rappels des épisodes les plus célèbres et les plus glorieux de la vie du saint : Un rouge-gorge, un arbre, une cloche et un poisson avec un anneau dans la bouche.

  • Le rouge-gorge, auquel Mungo est censĂ© avoir redonnĂ© vie. Cet oiseau, animal de compagnie de Saint Serf, avait Ă©tĂ© tuĂ© par certains de ses condisciples jaloux, dans l'espoir de voir Kentigern blâmĂ© pour sa mort [6].
  • L'arbre Ă©voque le fait que Mungo avait Ă©tĂ© chargĂ© de surveiller le foyer du Monastère de Saint Serf, mais qu'il s'Ă©tait assoupi, et que le feu s'Ă©tant Ă©teint, il aurait ranimĂ© le foyer avec les branches d'un arbre voisin[7].
  • La cloche est censĂ©e pour avoir Ă©tĂ© introduite par Mungo de Rome. Elle Ă©tait utilisĂ©e dans les services religieux de l'Ă©glise celtique.
  • Le poisson tenant un anneau dans sa gueule se rĂ©fère Ă  l'histoire de la reine Languoreth de Strathclyde, Ă©pouse du roi Rhydderch Hael, qui Ă©tait soupçonnĂ©e d'infidĂ©litĂ© par son mari. Le roi aurait demandĂ© Ă  voir une bague prĂ©cieuse qu'il lui avait offerte, l'accusant d'en avoir fait prĂ©sent Ă  son amant. En rĂ©alitĂ©, le roi avait jetĂ© la bague dans la Clyde. Avant d'ĂŞtre exĂ©cutĂ©e, la reine fait appel Ă  Mungo, qui ordonne Ă  un messager de pĂŞcher un poisson dans la rivière. En ouvrant le poisson, la bague est miraculeusement trouvĂ©e Ă  l'intĂ©rieur, ce qui permet Ă  la reine de se disculper[8].

Enfin le nom de Mungo a notamment inspiré le Sound System de Glasgow : Mungo's Hi Fi.

Notes et références

  1. (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, (ISBN 9780907158738), p. 194-195 CYNDEYRN GARTHWYS. ST.KENTIGERN. (550)
  2. Version reprise dans une Vie fragmentaire de Kentigern.
  3. Une des trois épouse infidèles de l'île de Bretagne selon les triades galloises.
  4. (en) Jocelyn of Furness The Life of Kentigern chapitre XXXIV.
  5. (en) Jocelyn of Furness The Life of Kentigern chapitre XXVII.
  6. (en) Jocelyn of Furness The Life of Kentigern chapitre V .
  7. (en) Jocelyn of Furness The Life of Kentigern chapitre VI .
  8. (en) Jocelyn of Furness The Life of Kentigern chapitre XXXVI .

Source primaire

Sources secondaires

  • (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, (ISBN 9780907158738), p. 194-195 CYNDEYRN GARTHWYS. ST.KENTIGERN. (550)
  • (en) Tim Clarkson, The Men of the North. The Britons of southern Scotland, Edinburgh, John Donald, , 230 p. (ISBN 9781906566180), p. 57-61,81-82,87,90,194,196-197,.
  • (en) Ann Williams,Alfred P. Smyth, D P Kirby, A Bibliographical Dictionary of Dark Age Britain (England, Scotland and Wales c.500-c.1050), Londres, Seaby, , 253 p. (ISBN 1 852640472), p. 167 « Kentigern (Mungo) Â»
  • (en) Cynthia Whidden Green, « Saint Kentigern, Apostle to Strathclyde: A critical analysis of a northern saint », Fordham University. Medieval Sourcebook

Voir aussi

Liens externes

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