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Kawanabe Kyōsai

Kawanabe Kyōsai[1] (河鍋 暁斎) (né le , mort le ) est un artiste japonais qui, selon les mots d'un critique, est « un individualiste et un indépendant, peut-être le dernier virtuose de la peinture japonaise traditionnelle »[2].

Kawanabe Kyōsai
Portrait de Kawanabe Kyōsai au cours des années 1880.
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Tokyo-fu
Sépulture
Zuirinji Temple (d)
Nom dans la langue maternelle
河鍋暁斎
Nationalité
Activités
Maîtres
Utagawa Kuniyoshi, Kanō Eitoku (d)
Enfants
Kawanabe Kyōun (d)
Kawanabe Kyōsui (en)
Parentèle
Kiitsu Suzuki (beau-père)
Sakakibara Kenkichi (beau-père)
Vue de la sépulture.

Biographie

Comme il vit de la période Edo à l'ère Meiji, Kyōsai est témoin d'un Japon qui se transforme d'un pays féodal à un État moderne. Né à Koga, il est fils d'un samouraï. Après avoir travaillé peu de temps comme garçon avec Utagawa Kuniyoshi, il reçoit une formation artistique à l'école Kanō mais abandonne rapidement les traditions formelles pour la plus grande liberté de l'école populaire.

Durant les troubles politiques qui causent et suivent la restauration de Meiji, Kyōsai gagne une réputation de caricaturiste. Il est arrêté trois fois et emprisonné par les autorités du shogunat. Peu de temps après la prise de pouvoir effective de l'empereur, une grande réunion de peintres et d'intellectuels se tient et à laquelle Kyōsai est présent. Il exprime de nouveau son opinion sur le nouveau mouvement par une caricature qui rencontre un grand succès mais lui vaut de tomber entre les mains de la police, cette fois-ci du parti opposé.

Kyōsai peut être considéré comme le plus grand successeur de Hokusai (dont il n'est cependant pas un élève), et comme le premier caricaturiste du Japon. Son œuvre comme sa vie sont quelque peu désordonnées et indisciplinées et suggèrent à l'occasion le goût pour une coupe de saké. Mais s'il ne possède pas la dignité, la puissance et la retenue de Hokusai, il lui substitue une exubérante fantaisie qui donne toujours de l'intérêt à un dessin d'une grande excellence technique.

Renjishi (連獅子), ou « danse d'un couple de lions » par Kyōsai. Le Renjishi est une célèbre danse dans le théâtre kabuki.

Outre ses caricatures, Kyōsai peint un grand nombre d'images et d'esquisses, choisissant souvent ses sujets dans le folklore de son pays. Une belle collection de ses œuvres est conservée au British Museum. Il s'en trouve également de beaux exemplaires dans la National Art Library (en) à Kensington ainsi qu'au musée Guimet à Paris. Le musée mémorial Kawanabe Kyōsai[3] créé en 1977 se trouve à Warabi, préfecture de Saitama au Japon.

Bibliographie

L'ouvrage le plus important relatif à l'art et à la vie de Kyōsai est son autobiographie : Kyōsai Gadan (暁斎画談), ou « Traité de Kyōsai sur la peinture », entre récit autobiographique et manuel de peinture.

Une importante étude contemporaine concernant l'artiste est le Kawanabe Kyōsai-ō den (河鍋暁斎翁伝), ou « Biographie du vieil homme Kawanabe Kyōsai » par Iijima Kyoshin (飯島虚心). Terminé en 1899, le texte n'est publié qu'en 1984.

Beaucoup d'occidentaux ont rendu visite à Kyōsai, et leurs mémoires au sujet de l'artiste sont précieux. Parmi les plus importants :

  • Émile Guimet, Promenades japonaises, Paris, 1880 : récit de son voyage au Japon, illustré par Félix Régamey ;
  • Josiah Conder, Peintures et études de Kawanabe Kyōsai, Tokyo, 1911. Conder est un étudiant sérieux de l'art japonais. Après une période initiale de rejet, il est accepté comme élève de Kyosai et l'accompagne jusqu'à la mort du maître.

La première étude en France sur la caricature de Kyōsai est Champfleury, Le musée secret de la caricature, Paris, E. Dentu, 1888.

La référence en anglais la plus à jour, et facilement disponible est :

  • Timothy Clark, Demon of painting: the art of Kawanabe Kyōsai, Londres : Publié pour le « Trustees of the British Museum (en) » par le « British Museum Press » en 1993

Notes et références

  1. Il change le premier caractère de son nom de 狂 (sauvage, fou) pour 暁 (aurore, éclaircissement) après l'une de ses sorties de prison. 暁 a deux lectures, « kyō » et « gyō », le dernier étant plus connu (de nombreux dictionnaires ne fournissent que cette lecture), de telle sorte que le nom de l'artiste est faussement romanisé en Kawanabe Gyōsai
  2. Clark, p.16
  3. musée mémorial Kawanabe Kyōsai (en)

Liens externes


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