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Karantina

Karantina (en arabe : الكرنتينا), familièrement appelé la Quarantaine, est un quartier du nord de la ville de Beyrouth, au Liban. Le quartier est situé à l'est du port de Beyrouth, qui l'encercle aussi au nord, à l'ouest du fleuve Nahr Beyrouth et au nord de l'autoroute Charles Helou et du quartier Achrafieh.

Karantina
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Géographie
Pays
Gouvernorat
Coordonnées
33° 54′ N, 35° 32′ E
Carte

Karantina est une zone à usage mixte, résidentielle, commerciale et semi-industrielle, peuplée principalement de personnes à faible revenu. C'était aussi autrefois un immense bidonville.

Histoire et description

Le quartier tient son nom de la « quarantaine » car celle-ci était imposée aux voyageurs qui devaient se confiner dans un lazaret construit sur ordre d'Ibrahim Pacha dont les troupes occupèrent la Syrie et Beyrouth en 1832[1] - [2]. Le lazaret était administré par les consuls d'Autriche, du Danemark, d'Espagne, de France et de Grèce[2].

En 1951, quelque 1 300 réfugiés palestiniens sont installés dans le secteur[3]. Au début des années 1970, le quartier n'était plus devenu qu'une favela de 27 000 habitants[4] d'abord des Palestiniens et leurs descendants, mais aussi des immigrés et des chiites. Le quartier devient une base pour les groupes paramilitaires de l'OLP qui s'engagent dans des affrontements violents pendant la guerre de 1975-1990, ce qui provoque des répliques à répétition d'autres factions, en particulier les milices chrétiennes basées à Achrafieh. En janvier 1976, au pic de la première phase de la guerre, le quartier est le théâtre d'affrontements extrêmement violents dont le massacre de Karantina (1 500 victimes)[5].

Les usines de La Quarantaine étaient surtout spécialisées dans la production de verre, de meubles, de tuiles et de briques, de cuir, beaucoup ont été remplacées par la fabrication de produits métalliques, des tanneries et de l'artisanat et par le stockage de céréales dans des silos à grains[6].

Le quartier est l'un des plus pollués de la ville à cause de sa proximité avec le port de Beyrouth et des abattoirs, aujourd'hui fermés, et d'une usine de traitement de déchets « Ramco »[7].

La partie Sud du quartier près de l'autoroute accueille différentes entreprises commerciales comme le Forum de Beyrouth, qui fut le lieu du festival de rock de Beyrouth de 2009. La fameuse discothèque B 018 est également située dans le quartier, comme d'autres, par exemple le KED et le Grand Factory.

Des galeries d'art se sont récemment ouvertes à La Quarantaine, comme la galerie Art Factum de Joy Mardini dans une ancienne usine de métallurgie en 2011[8].

Notes et références

  1. (en) « Beirut, renovated Grand Serail, Ottoman Empire, end First World War, monument, Rafic Hariri » (consulté le )
  2. (en) Nassar, Salwa C. Beirut, Crossroads of Cultures, page 79
  3. Jihane Sfeir, L'Exil palestinien au Liban : le temps des origines (1947–1952), page 252.
  4. (en) Newsweek: volume 87, Part 1, 1976, page 124
  5. (en) Harris (p. 162) notes « the massacre of 1,500 Palestinians, Shi'is, and others in Karantina and Maslakh, and the revenge killings of hundreds of Christians in Damur »
  6. Helmut Ruppert, Beyrouth, une ville d'orient marquée par l'occident, 1999.
  7. Le Commerce du Levant
  8. (en) « New space Art Factum adds to Karantina’s vibrant gallery scene », sur The Daily Star Newspaper - Lebanon (consulté le )

Liens externes

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