Kamakura kaidō
Kamakura kaidō (鎌倉街道, Kamakura Highway ou grand-route) est le nom générique d'un grand nombre de routes construites durant l'époque de Kamakura et qui convergeaient de toutes les directions vers la capitale militaire qu'était Kamakura, préfecture de Kanagawa au Japon[1]. Cependant, la dénomination elle-même fut probablement créée durant la période Edo (1603-1868) pour désigner simplement toute route se dirigeant vers Kamakura. On l'utilise par exemple dans le Fudokikō[1] - [2]. Le célèbre Tōkaidō qui relie Kyoto à Kamakura peut ainsi être considéré comme un Kamakura kaidō[3]. Des textes comme le Taiheiki et l'Azuma kagami voient les choses d'une perspective Kamakura-centrique et utilisent donc pour les mêmes routes des noms individuels issus de leur destination, par exemple « Kyōto Ōkan[1] » ou le terme générique « Kamakura Ōkan[l 1] - [4] ». De nos jours, les routes pavées modernes qui suivent approximativement une des routes de l'ancien Kamakura kaidō se nomment soit Kamakura kaidō, comme la Route 18 Tokyo/Machida, ou ancien Kamakura kaidō[l 2].
Les trois routes principales
Les trois routes principales de la région du Kantō s'appelaient Kami no michi (« route du haut »)[l 3], Naka no michi (« route du milieu »)[l 4] et Shimo no michi (« route du bas ») [l 5] - [1] - [5]. Leur trajet est bien connu parce qu'il est décrit dans plusieurs ouvrages médiévaux[1]. Elles se terminaient à la porte shinto (torii) devant l'entrée du sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gū à Kamakura[6]. Comme les autres routes, celle-ci était construite pour permettre de rapides mouvements d'armée de et vers Kamakura et elles étaient d'une grande importance durant les nombreuses guerres internes de cette période[3]. Le Kami no michi en particulier, fut emprunté par Nitta Yoshisada pour se rendre au siège de Kamakura en 1333, et tous les champs de bataille de cette campagne (par exemple Kotesashigahara[l 6] et Kumegawa[l 7], tous les deux situés dans l'actuelle Tokorozawa, préfecture de Saitama, ou la bataille de Bubaigawara dans l'actuelle Fuchū) jalonnent donc son parcours[1].
Le réseau des Kamakura kaidō/Ōkan resta important durant l'époque de Muromachi (1336-1573) parce que Kamakura continuait à être essentiel pour contrôler la région de Kantō. Cependant, après que le dernier Kantō kubō Ashikaga Shigeuji a été expulsé de Kamakura et qu'il se soit établi dans la province de Shimōsa, la suprématie du clan Go-Hōjō déplaça le centre économique et politique de Kantō à Odawara[4]. Le coup fatal à ce réseau fut porté par les Tokugawa qui firent d'Edo leur capitale au XVIIe siècle[4]. Avec la perte d'influence de Kamakura, le réseau se désagrégea et disparut même en certains endroits[4].
Bien qu'ils soient décrits dans plusieurs anciens textes comme l'Azuma Kagami, le Taiheiki, le Gukanshō et le Baishōron[l 8], le trajet exact des trois routes n'est pas connu avec certitude et leurs descriptions peuvent varier considérablement selon les sources[7]. Les trois suivantes sont aussi par conséquent les trois plus probables[4].
Le Kami no michi
À partir de la porte de Tsurugaoka Hachiman-gū, le Kami no michi traversait le col de Kewaizaka, puis Susaki, Watauchi (actuelle Fujisawa), Karasawa, Iida (dans l'actuelle Yokohama), Seya, Tsuruma (actuelle Machida), Tamagawa, Bubai, Fuchū, Kokubunji, Sayama et Ogawa, puis, au col d'Usui, se divisait en trois pour former la route de la province de Shinano (qui allait vers l'actuelle préfecture de Nagano), celle de la province de Kōzuke (qui allait vers l'actuelle préfecture de Gunma) et celle de la province de Musashi[4].
Le Naka no michi
Le Naka no michi se séparait du Tsurugaoka Hachiman-gū en virant à gauche et traversait le col de Kobukurozaka, Yamanouchi, Ofuna, Kasama (à l'intérieur de l'actuelle Yokohama), Nagaya, Futamatagawa, et Nakayama pour finalement y rejoindre le Kami no michi[4]. À Kamakura, cette route est toujours appelée Kamakura kaidō.
Le Shimo no michi
Le Shimo no michi était une branche du Naka no michi dont il se détachait avant Tsurumi (au sein de l'actuelle Yokohama), puis traversait Maruko, Shibuya, Hatogaya, Yono, Iwatsuki, Iwatsuki, Koga, et Yūki avant d'atteindre Utsunomiya[4]. À Maruko (près de l'actuelle Kawasaki), le Shimo no michi se scindait entre la route de la péninsule de Bōsō et celle de la province de Hitachi, la première allant à Kisarazu, la seconde à Shioka dans la préfecture d'Ibaraki au nord[4].
Notes et références
Notes lexicales bilingues
- Kamakura Ōkan (鎌倉往還, Kamakura Highway).
- ancien Kamakura kaidō (旧鎌倉街道, Kyū Kamakura kaidō).
- 上の道 (Kami no michi, litt. « route du haut »).
- 中の道 (Naka no michi, litt. « route du milieu »).
- 下の道 (Shimo no michi, litt. « route du bas »).
- Kotesashigahara (小手差原).
- Kumegawa (久米河).
- Baishōron (梅松論).
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kamakura kaidō » (voir la liste des auteurs).
- Nihon Rekishi Chimei Taikei.
- Guide Shinpen Musashino Fudokikō (新編武蔵風土記稿) publié en 1830.
- Kusumoto, 2002, p. 60-61.
- Kamakura Shōkō Kaigijo, 2008, p. 53-54.
- Quelques sources utilisent les termes Kamitsu michi, Nakatsu michi et Shimotsu michi à la place.
- Kamiya, vol. 1, 2006, p. 17.
- Des quatre sources consultées pour le présent article, aucune ne s'accorde complètement avec les autres à ce sujet. La description ici présentée l'a été parce que c'est la plus détaillée et qu'elle contient la plupart des stations mentionnées dans les autres sources.
Voir aussi
Bibliographie
- (ja) Kamakura Shōkō Kaigijo, Kamakura Kankō Bunka Kentei Kōshiki Tekisutobukku, Kamakura, Kamakura Shunshūsha, (ISBN 978-4-7740-0386-3).
- (ja) Michinori Kamiya, Fukaku Aruku : Kamakura Shiseki Sansaku Vol. 1 & 2, Kamakura, Kamakura Shunshūsha, .
- (ja) Kamakura Naruhodo Jiten, Tokyo, Jitsugyō no Nihonsha, , 294 p. (ISBN 978-4-408-00779-3, OCLC 166909395).
- (ja) « Nihon Chimei Taikei (日本歴史地名大係), version en ligne », Kamakura Kaido, Heibonsha.
- (ja) Eiji Shirai, Kamakura Jiten, Tōkyōdō Shuppan, (ISBN 4-490-10303-4).