Justice commutative
Chez Aristote, la justice commutative ou corrective est la deuxième espèce de la justice particulière qui s'exerce dans la distribution des honneurs ou des richesses ou des autres avantages qui peuvent être répartis entre les membres d'une communauté politique[1].
À la différence de la justice distributive, qui se préoccupe de la valeur respective des personnes et de leurs mérites inégaux, elle établit une équivalence entre choses et choses. La justice commutative ignore les différences entre les individus et donne à chacun la même part.
Un échange est considéré comme juste quand chaque terme est échangeable contre un même troisième, selon le principe que deux quantités égales à une troisième sont égales entre elles.
En pratique, si une personne est dessaisie d'un bien au sens classique, c’est-à -dire aussi bien les qualités de sa personne que les personnes parmi ses proches, ou ses possessions matérielles, elle doit recevoir un bien de même valeur en retour. Par exemple la personne qui dépense cent sous pour un objet est en droit que cet objet, qui vaut cent sous, lui soit remis. Si une blessure est infligée, la victime est en droit de demander réparation.
Au Moyen Âge, la distinction entre justice commutative et justice distributive est discutée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique[2].
Références
- Aristote 1970, p. 131-134.
- Thomas d'Aquin, Somme théologique, question 61
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Leclercq, « Note sur la justice », Revue néo-scolastique de philosophie, t. 28e année, deuxième série, no 11,‎ , p. 269-283 (lire en ligne, consulté le ).
- Jocelyne Saint-Arnaud, « Les définitions aristotéliciennes de la justice ; leurs rapports à la notion d’égalité », Philosophiques, vol. 11, no 1,‎ , p. 157-173 (lire en ligne, consulté le ).
- Michel Villey, La formation de la pensée juridique moderne, Paris, P.U.F., coll. « Quadrige manuels », , 624 p. (ISBN 978-2130556855).
- Aristote, Ethique à Nicomaque, Louvain, Nauwelaerts, , 322 p. (lire en ligne)