Accueil🇫🇷Chercher

Joseph Hanson Kwabena Nketia

Joseph Hanson Kwabena Nketia ( Ă  Mampong - Ă  Accra) est un ethnomusicologue et compositeur ghanĂ©en. ConsidĂ©rĂ© comme le premier musicologue d'Afrique, il est qualifiĂ© de son vivant de « lĂ©gende vivante » et de « l'autoritĂ© la plus publiĂ©e et la plus connue au monde sur la musique et l'esthĂ©tique africaines »[1], avec plus de 200 publications et 80 compositions musicales Ă  son actif[2].

Joseph Hanson Kwabena Nketia
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Distinguished Africanist Award (d) ()
Prix du Prince Claus

Biographie

NĂ© en 1921 Ă  Mampong, J. H. Kwabena Nketia est le seul enfant de ses parents[3]. Il suit d'abord une formation d'enseignant Ă  l'Ă©cole de formation presbytĂ©rienne d'Akropon[4]. Grâce Ă  une bourse du gouvernement, il part en Grande-Bretagne Ă  l'âge de 23 ans pour frĂ©quenter l'universitĂ© de Londres, de 1944 Ă  1949, en commençant par deux annĂ©es d'Ă©tudes en linguistique Ă  l'École des Ă©tudes orientales et africaines. Dès 1949, il Ă©tudia pendant trois ans au Birkbeck College de l'universitĂ© de Londres et au Trinity College of Music de Londres, oĂą il obtient une licence. En 1958, une bourse Rockefeller lui permet de partir aux États-Unis, oĂą il frĂ©quente l'universitĂ© Columbia (prenant des cours avec Henry Cowell), Juilliard School et l'universitĂ© Northwestern, oĂą il Ă©tudie la musicologie et la composition[4].

Il est professeur de musique à l'université de Californie à Los Angeles et à l'université de Pittsburgh, et donne des conférences dans de nombreuses universités prestigieuses du monde entier, notamment à l'université Harvard, à l'université Stanford, l'université du Michigan, la City University London, l'université de Brisbane en Australie, l'université du Kansas, à Lawrence et au Conservatoire de musique de Chine à Pékin[5]. Il est professeur de musique à l'université du Ghana à Accra, où il commence à enseigner en 1952. Il dirige le Centre international pour la musique et la danse africaines (ICAMD). Il enseigne au Presbyterian Training College (en), à Akropong, où il occupe le poste de directeur par intérim en 1952[4].

Selon GhanaWeb (en) : « Son concept et son interprétation du temps et des schémas rythmiques dans la musique folklorique ghanéenne et d'autres pays africains étaient révolutionnaires et sont devenus la norme pour les chercheurs et les universitaires du monde entier. » Il a introduit, par exemple, l'utilisation de l'algorithme plus lisible
comme chiffrage de mesure (en) dans ses compositions en alternative Ă  l'utilisation du double
avec des triplés qui a été utilisé auparavant par son mentor et professeur, Ephraim Amu. Bien que cette pratique ait miné la théorie d'Amu sur le pouls de base constant de la musique africaine et ait suscité un débat, Nketia a fait remarquer que l'utilisation constante de triolets dans un double chiffrage était trompeuse. De nos jours, de nombreux chercheurs ont trouvé sa théorie utile pour transcrire la musique africaine[6].

Il a composĂ© pour des instruments occidentaux et africains, et a Ă©crit plus de 200 publications, dont son ouvrage mondialement reconnu The Music of Africa, traduit en allemand, en italien, en chinois et en japonais[4].

Prix et distinctions

Nketia reçoit de nombreuses récompenses au Ghana, notamment le Compagnon de l' Ordre de l'Étoile du Ghana, la Grande Médaille du gouvernement du Ghana (Division civile), un DLitt (Honoris Causa) de l'Université du Ghana, le Ghana Book Award, le ECRAG Special Honour Award (1987), le Ghana Gospel Music Special Award (2003) et le ACRAG Flagstar Award (1993). Il a été membre d'honneur du Conseil international de la musique[7].

Parmi les autres récompenses internationales qu'il a reçues figurent le prix Cowell de la Société africaine de musique, le Prix ASCAP Deems Taylor, pour The Music of Africa (1975), le prix ICM - UNESCO pour services distingués à la musique, le prix Prince Claus 1997 et le prix de l'Africaniste distingué de l'Association des études africaines des États-Unis (2000). Kwabena Nketia a reçu aussi le prix Cowell de la Société africaine de musique, le Prix ASCAP Deems Taylor, pour The Music of Africa (1975), le prix ICM - UNESCO pour services distingués à la musique, le prix Prince Claus 1997 et le prix de l'Africaniste distingué de l'Association des études africaines des États-Unis (2000).

En 2009, la Nketia Music Foundation a été créé "pour promouvoir la conservation et le développement de l'héritage créatif du Ghana dans des contextes contemporains, et l'utilisation des œuvres du professeur émérite J. H. Kwabena Nketia et d'autres compositeurs pour le développement et la croissance de la musique et de la culture"[8].

Le 27 février 2012, le Goucher College (en) a présenté "Tradition, création et vie" : A Celebration of Professor Joseph Hanson Kwabena Nketia and the Music of Ghana"[9].

En juin 2015, en commémoration de son 94e anniversaire, le conseil d'administration de l'African University College of Communications (AUCC) a procédé au lancement officiel du Centre Kwabena Nketia pour les études africaines[10].

Après son 96e anniversaire, un festival a été organisé pour célébrer sa vie et ses réalisations au Kwabena Nketia Centre for Africana Studies de l'African University College of Communications, à Adabraka-Accra, sous le patronage du président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo[11], qui a rendu hommage à Nketia comme "l'une des légendes des âges"[12]. L'ancien président Jerry Rawlings et son épouse Nana Konadu Agyeman Rawlings étaient également présents, ainsi que des représentants de l'ancien président John Dramani Mahama et de l'ancien président John Agyekum Kufuor. L'Asantehene Osei Tutu II, dans un discours lu en son nom lors du festival le 27 septembre 2017, a déclaré "La vie du professeur émérite Nketia symbolise l'évolution de notre nation au 20e siècle. Il existe de nombreux parallèles dans l'histoire de sa vie, qui reflète les efforts nationaux dans le pays. Un pont entre notre culture indigène et la culture moderne, les traditions des analphabètes et des alphabétisés, les artistes anciens et jeunes, le Ghana et l'Afrique dans la diffusion"[13]. L'événement devait également permettre de collecter des fonds afin de rassembler et de numériser les "milliers de dossiers d'archives et de notes de terrain du professeur Nketia sur la culture, l'histoire, la langue, les arts et la culture matérielle du Ghana"[14].

Décès et funérailles d'État

Le décès de J. H. Kwabena Nketia a été confirmé le 13 mars 2019 à l'hôpital Legon d'Accra après une courte maladie[4] - [15]. Le Théâtre national du Ghana lui a rendu hommage par une représentation de musique, de danse et de théâtre à la veille de son enterrement, le 3 mai 2019[16]. Il a reçu une sépulture d'État dans la cour de la State House le 6 mai 2019 et a été enterré dans le nouveau cimetière militaire de Burma Camp[17].

Ĺ’uvre

Compositions

Les compositions musicales de Nketia comprennent notamment[2] :

  • Adanse Kronkron
  • Asem morbide
  • Monna N'Ase
  • Monkafo No.
  • Yaanom Montie
  • Onipa Dasani Nni Aye
  • Onipa Beyee Bi
  • Yiadom Heneba
  • Mekae Na Woantie
  • Maforo Pata Hunu
  • Obarima Nifahene
  • Asuo Meresen
  • Chant de travail de Builsa (1960)
  • Chanson de travail de Dagarti (1961)
  • Ă€ la croisĂ©e des chemins (1961)
  • Owora (1961)
  • Volta Fantaisie (1961)
  • Contemplation (1961)
  • Twelve Pedagogical Pieces pour piano (1994) (OCLC 36349942)

Ouvrages

Kwabena Nketia donne une analyse détaillée des traditions musicales d'Afrique et souligne les différentes pratiques et styles d'un point de vue historique, social et culturel, notamment dans son ouvrage le plus remarqué, The music of Africa[18].

  • African Music in Ghana. Northwestern University Press, 1963.
  • The music of Africa . Norton, New York, 1974. (ISBN 0-393-02177-7) . (ISBN 978-0-393-02177-6) .
  • Amoma (in Twi), Ghana Publishing Corporation, 49 pages, 1978.
  • Musique d'art africain / Le potentiel crĂ©atif de la musique d'art africaine au Ghana . Livret d'accompagnement aux enregistrements de CD ICAMD (ICAMD - DMVI - ICAMD - DMV4). Afram Publications, Accra, Ghana, 2004.
  • Ethnomusicologie et musique africaine - Documents rassemblĂ©s, Volume un: Modes d'enquĂŞte et d'interprĂ©tation . Accra: publications Afram, 2005. (ISBN 9964-70-400-3).
  • Reinstating traditional music in contemporary contexts : reminiscences of a nonagenarian's lifelong encounters with the musical traditions of Africa . Regnum Africa Publications, Akropong-Akuapem, Ghana, 2016.

Bibliographie

  • Eric A. Akrofi, Partager les connaissances et l'expĂ©rience : un profil de Kwabena Nketia, Ă©rudit et professeur de musique, Accra, Publications Afram, 2003 (ISBN 978-9964-70-342-4).
  • Musicologie africaine : tendances actuelles, vol. 1 Festschrift prĂ©sentĂ© Ă  JH Kwabena Nketia (ISBN 0-918456-62-2).

Notes et références

  1. (en) Nanabanyin Dadson (Daily Graphic), « J H Kwabena Nketia - Portrait Of A Young Man At 90 », sur Modern Ghana, .
  2. (en) Timothy Ngnenbe, « Professor Kwabena Nketia celebrated » (version du 17 juillet 2018 sur Internet Archive) Graphic Online, 28 juin 2016.
  3. Akrofi, Eric A. (2003). Sharing Knowledge and Experience: A Profile of Kwabena Nketia. Accra: Afram Publications, p. 1.
  4. (en) « Ghanaian composer Prof. Kwabena Nketia is dead », sur www.ghanaweb.com (consulté le )
  5. K. Gyan-Apenteng, "Nketia and Nrican Nketsia at PAWA Pan-African Lecture on Wednesday" « Nketia and Nrican Nketsia at PAWA Pan-African Lecture on Wednesday »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , 25 February 2013.
  6. "Prof. J.H. Kwabena Nketia Profile" « https://web.archive.org/web/20181011053451/https://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/people/person.php?ID=168 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , GhanaWeb.
  7. (en-GB) Administrator, « Members of Honour - International Music Council » [archive du ], sur www.imc-cim.org (consulté le )
  8. Nketia Music Foundation. Retrieved 1 April 2012.
  9. Goucher College website « https://web.archive.org/web/20120526090538/http://www.goucher.edu/x45684.xml »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), . Retrieved 1 April 2012.
  10. Charles Andoh, "Centre named after Emeritus Professor Kwabena Nketia", Graphic Online, 25 June 2015.
  11. "AUCC celebrates Emeritus Prof. J. H. Kwabena Nketia on his 96th birthday" « https://web.archive.org/web/20171107014956/https://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/entertainment/AUCC-celebrates-Emeritus-Prof-J-H-Kwabena-Nketia-on-his-96th-birthday-583792?channel=D1 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , GhanaWeb, 22 September 2017.
  12. "Akufo-Addo celebrates 'Legend of the ages' Emeritus Nketia" « https://web.archive.org/web/20171125000206/https://www.myjoyonline.com/entertainment/2017/september-28th/akufo-addo-celebrates-legend-of-the-ages-emeritus-nketia.php »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , Myjoyonline, 28 September 2017.
  13. "Emeritus Professor Kwabena Nketia is a national treasure - Asantehene" « https://web.archive.org/web/20171107055426/https://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/NewsArchive/Emeritus-Professor-Kwabena-Nketia-is-a-national-treasure-Asantehene-585926 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , GhanaWeb, 28 September 2017.
  14. "Ghana to celebrate Emeritus Prof Kwabena Nketia" « https://web.archive.org/web/20180816000238/http://www.ghananewsagency.org/social/ghana-to-celebrate-emeritus-prof-kwabena-nketia-121677 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , Ghana News Agency, 30 August 2017.
  15. Ghana’s Legend Prof JH Nketia Dies At 97
  16. « National Theatre honours Prof. Nketia with cultural performances », sur www.graphic.com.gh, (consulté le )
  17. (en) « Hundreds gather to bid final farewell to Prof J.H. Nketia », sur www.ghanaweb.com (consulté le )
  18. (en) Rebecca Omordia, « Exploring African pianism », Gramophone, Londres,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.