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Joseph Bernard de Chabert

Joseph Bernard, marquis de Chabert de Cogolin[1], né à Toulon le et mort le , est un officier de marine, géographe et astronome français.

Joseph Bernard de Chabert de Cogolin
Marquis de Chabert de Cogolin
Joseph Bernard de Chabert
Portrait par Antoine Vestier, exposé au Musée national de la Marine à Paris.

Naissance
Ă  Toulon
Décès
Paris
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Vice-amiral
Années de service 14 juillet 1741 – 1er janvier 1792
Commandement Chef d'Escadre
Conflits Guerre de Sept-Ans

Guerre d'indépendance des États-Unis

Faits d'armes Lors de la prise de la Grenade

Bataille navale de la Chesapeake

Distinctions Commandeur de Saint-Louis
Commandeur de Saint-Lazare de JĂ©rusalem
Chevalier de l'Ordre de Cincinnatus
Autres fonctions Membre de l'Académie des sciences (France)
Membre du Bureau des longitudes
Directeur du DĂ©pĂ´t des cartes et plans de la Marine
Membre de la Royal Society de Londres
Membre de l'Académie royale des sciences de Suède
Membre de l'Académie royale des sciences de Prusse
Membre de l'Institut de Bologne
Membre de l'Académie de Marine

Biographie

Origines et famille

Joseph Bernard de Chabert, qui prendra le titre de marquis au décès de son père, est le fils de Joseph François de Chabert, lieutenant de vaisseaux, chevalier de Saint-Louis (-) et de Madeleine de Bernard, qu’il épouse en 1715 à Toulon.

Il est le petit-fils de Pierre, capitaine de la ville de Toulon, écuyer, et de Claire de Cuers de Cogolin, qu’il épouse en 1677. Elle est la fille de Jacques, seigneur de Cogolin, capitaine de navire, et de Diane de Garnier de Jullien.

Il est arrière-petit-fils de François, conseiller du roi, lieutenant général et principal en la sénéchaussée de Toulon (Décédé en 1696) et de son épouse Françoise de Cauderon.

Il épouse Hélène-Marguerite-Barbe Tascher (1743-1810), le 2 décembre 1771 à Versailles. Ils ont une fille unique, Hélène (1777-1862), qui épousera le 7 juillet 1802 à Paris, Henry Rolland de Villarceaux, commissaire des guerres. Elle laissera des mémoires [2] où elle évoque largement la vie et la carrière de son père à partir de la Révolution.

Carrière dans la Marine

Joseph Bernard de Chabert s’engage dans la Marine Royale à 15 ans comme volontaire sur une frégate qui convoie quelques navires marchands en Méditerranée. Le , il est nommé Garde de la Marine à la compagnie de Toulon et embarqué sur le Léopard pour les Antilles, puis passé sur L’Aquilon en 1742 pour poursuivre sur l’Acadie et Luisbourg. Le , il passe sur le Diamant et participe à la bataille du Cap Sicié (ou bataille de Toulon). Le , il est affecté sur Le Trident pour une mission aux Échelles du Levant avant de continuer sa route sur la Martinique pour renforcer la présence française.

Le , il est nommé Sous-brigadier des Gardes de la Marine et affecté sur L’Espérance qui avait pour mission d’escorter les convois marchands entre Brest et les Caraïbes ou la Nouvelle-France. Au printemps de cette année il est sur le Castor puis sur la Sirène pour deux missions de reconnaissances confiées par le Ministre de Maurepas. Le , il est sur L’Emeraude puis le sur la Gloire pour l’escorte des navires marchands et participe donc le à la bataille du Cap Ortegal où il est fait prisonnier. De retour de sa captivité en Angleterre, il part relever la position de Buenos Aires pour les intérêts de la Compagnie des Indes. Le , il est nommé Enseigne de vaisseau. Chargé par ordre du Roi d’un voyage d’études et de reconnaissances scientifiques dans l’Amérique septentrionale qu’il effectue de 1750 à 1751 sur la Mutine après deux années de préparation. Au cours de cette mission, il calcule la latitude et la longitude des positions caractéristiques et établit les relevés hydrographiques de toutes les côtes et îles parcourues, et teste un chronomètre de marine. Tous ces résultats seront publiés par l’Académie Royale des Sciences. Le , il est nommé Chevalier de l’Ordre de St Louis « comme marque de satisfaction particulière du Roi pour les services rendus ».

Le , il est nommé Lieutenant de vaisseau à Toulon et prend le commandement le de L’Hirondelle. Il participe à l’expédition de Minorque. Du au , il passe au commandement de la Topase. À la mi-, le Roi lui confie la charge d’Inspecteur en Chef du Département des cartes, plans et journaux de la Marine, fonction qu’il mènera conjointement à ses activités au sein de l’Académie des Sciences et des différentes Académies dont il fait partie. Il contribue notamment au choix du lieu propice à l’observation du passage de Vénus devant le disque solaire pour le .

Le , il est nommé Capitaine de frégate et commande L’Hirondelle pour ses campagnes hydrographiques en Méditerranée en 1767 et 1768 où il relève les cartes des côtes italiennes, de Corse et de Grèce, travaux qu’il termine avec la Mignonne en 1774. En 1767, il est reçu comme Chevalier dans l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et N-D. du Mont Carmel par le duc de Berry, futur Louis XVI. Il est nommé Capitaine de vaisseaux le . Du au , il lui est confié, sur la frégate L’Atalante, une mission d’accompagnement d’un convoi commercial au Levant. Il sera blessé sur le trajet du retour de Constantinople.

Le , il est nommé Brigadier des Armées navales. Après la Déclaration d’Indépendance des Treize États d’Amérique, Louis XVI décide de protéger les bâtiments des « insurgents ». Le Marquis de Chabert de Cogolin reçoit, le , le commandement du Vaillant dans l’escadre du Vice-amiral d’Estaing. C’est la première fois qu’une Armée navale se guide avec des chronomètres de marines. Il se distingue à la prise de la Grenade.

Le , il est nommé Inspecteur titulaire du Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine. Le , il passe au commandement de « L’Hector » pour la protection des côtes méditerranéennes et l’entrainement des canonniers. Le , il commande le Saint-Esprit dans la flotte de De Grasse, qui quitte Brest le pour les Antilles et l’Amérique du Nord. Chabert est gravement blessé au cours de la Bataille de la Chesapeake.

La médaille de l’Ordre de Cincinnatus lui est décernée par le Congrès des États-Unis le . Le , il est nommé Chef d’Escadre.

Vaudreuil, successeur de De Grasse, envoie le Saint-Esprit et trois autres vaisseaux escorte un convoi marchand de 120 voiles pour la France, où Chabert parvient le . Le , il est fait Commandeur de l’Ordre de Saint-Louis. Le , il présente au roi Louis XVI une carte de l’océan Atlantique. Le , il est nommé Vice-amiral des Armées navales.

Il émigre en 1792 dans l’Armée des Princes où il commande en second le corps des officiers de la Marine royale. Il se réfugie ensuite en Angleterre chez son ami astronome Nevil Maskelyne où il ajoute, par autorisation royale, le prédicat de « St Hirst » à son nom. Il rentre en France en 1802, grâce à l’élargissement des mesures contre les émigrés. Il est aveugle et ne peut achever son atlas sur la Méditerranée.

« Par décret particulier de l'Empereur, la veuve de cet officier général a obtenu une pension de 3.000 livres, en considération des services de son mari » (arch. de la Marine).

Principales publications

  • Voyage fait par ordre du roi en 1750 et 1751 dans l'AmĂ©rique septentrionale, pour rectifier les cartes des cĂ´tes de l'Acadie, de l'Ile-Royale et de l'Ă®le de Terre-Neuve, et pour en fixer les principaux points par des observations astronomiques, par M. de Chabert, Paris, MĂ©moire de l'AcadĂ©mie Royale des Sciences, (lire en ligne)
  • Sur l'Ă©tat actuel de l'entreprise, Pour la rectification des Cartes marines de la MĂ©diterranĂ©e et pour la formation d'un second volume du Neptune François, par le Marquis de Chabert, MĂ©moire de l'AcadĂ©mie Royale des Sciences p.384-394, Paris (1766)
  • Sur l'usage des Horloges marines, relativement Ă  la navigation, et surtout Ă  la GĂ©ographie..., par le Marquis de Chabert, MĂ©moire de l'AcadĂ©mie Royale des Sciences (1783)
  • «Journal des observations astronomiques et opĂ©rations gĂ©omĂ©triques faites par ordre du roi Ă  l'AmĂ©rique septentrionale en 1750 par M. de Chabert, Enseigne des vaisseaux du Roi » Archives et manuscrits de l'Observatoire de Paris, Cote B5/3 (18) - (1750)
  • 32 cartes et plans sur les CĂ´tes de l'Acadie, l'ĂŽle Royale, Cap-Breton, partie de l'ĂŽle de Terre-Neuve, les ports de Chibouctou (Halifax) et Canseau (Canso).

Notes et références

  1. Il signe tantĂ´t Chabert, tantĂ´t Chabert-Cogollin.
  2. Un cœur hardi dans la tourmente : De la Terreur à la Restauration, Paris, Lacurne, , 448 p. (ISBN 978-2-35603-024-5)

Voir aussi

Ouvrages récents

  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8)
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français (nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e), Paris, Ă©ditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
  • RĂ©mi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Ă©ditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII Ă  NapolĂ©on Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
  • Olivier Chaline, La mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les ocĂ©ans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN 978-2-08-133327-7)
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Rennes, Marines Éditions, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
  • Pierre Granès, Chabert de Cogolin, de l'Ă©cume aux Ă©toiles, Biographie, Les Editions du Vieux Monde, 2019, (ISBN 9781094976150).

Ouvrages anciens

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